Droit de réponse

« Les défenseurs d'une agriculture qui produit plus et mieux »

« Le 15 novembre 2024, à Saint-Benin d’Azy, la FDSEA a tenu une assemblée générale où j’ai eu l’occasion de prendre la parole, comme maire de la commune et comme exploitant agricole directement concerné par l’avenir de la profession. Dans un article (paru le 22 novembre) consacré à cette manifestation, Terre de Bourgogne a mentionné une crainte que j’avais exprimée, sur « le désengagement du Conseil départemental pour le monde agricole quand il annonce réduire son soutien à des organismes tels que le GDS. » À la suite de cet article, le président du Conseil départemental a demandé un « droit de réponse » (paru le 20 décembre) où il me met nommément en cause. Il se plaint d’abord de ne pas avoir été invité, ce qui a de quoi surprendre, puis amalgame deux interventions, celle d’Emmanuel Bernard et la mienne, pour s’indigner qu’on reproche au Conseil départemental son « désengagement pour le monde agricole et son absence de soutien envers l’Association des Jeunes Agriculteurs. » Suit une liste des actions du Conseil départemental destinée à rétablir « la vérité et les faits ». Cette liste mélange des actions de nature et d’importance très différente, sur un ton si péremptoire qu’on serait tenté de s’incliner, mais quitte à parler des faits, il en est un qui me tient particulièrement à cœur. Le président du Conseil départemental se flatte d’avoir toujours été présent « pour aider un groupe d’éleveurs et la Communauté de communes des Amognes à ouvrir l’atelier de transformation La Fermille ». Certes, la reconnaissance du rôle de la Communauté de communes Amognes-Cœur-du-Nivernais dans cette ouverture représente un net progrès sur un article paru dans le magazine Imagine la Nièvre d’octobre 2024, qui consacre toute une page à la réussite de la Fermille sans mentionner une seule fois la com' de com ACN. Aussi il est bon de rappeler que ce projet a été porté, avec quelle persévérance, par Christian Perceau, président de la com' de com à l’époque, et qu’il a bénéficié d’un soutien important de l’État, alors que le Conseil départemental avait commencé par refuser son concours financier en prétendant qu’il n’entrait pas dans son domaine de compétence. Il a fallu expliquer que le Conseil départemental de Corrèze avait accompagné un projet identique pour que celui de la Nièvre daigne attribuer 80 000 euros sur un budget total de 1 353 000 euros… soit 5,9 % ! Quant à mes inquiétudes sur le désengagement du Conseil départemental envers l’agriculture, comme l’article l’expose clairement, elles portent sur l’aide attribuée jusqu’à présent au GDS qui pourrait être supprimée, alors que le contexte sanitaire est particulièrement difficile avec la FCO, ses différents variants, et la MHE. Ce n’est vraiment pas le moment de baisser la garde dans ce domaine. Pour le reste, avec mes collègues de La Nièvre Ensemble, nous avons toujours voté les rapports sur l’agriculture, même si nous contestons souvent la vision idéologique ou irréaliste de la majorité départementale à ce sujet comme pour d’autres. En revanche, quand nous avons proposé des motions sur des sujets brûlants dans le contexte de crise agricole, comme le projet Farm to fork ou l’interdiction de produits phytosanitaires, nous avons eu beaucoup de mal à obtenir le soutien de la majorité — qui nous l’a d’ailleurs parfois refusé. Quant à nous, nous serons toujours les défenseurs d’une agriculture qui produit plus et mieux pour assurer l’autonomie alimentaire du pays. Mais puisque le président du Conseil départemental s’engage finalement à rester « le fervent défenseur et le soutien du monde agricole », nous tomberons sans doute d’accord : il peut compter sur le groupe La Nièvre Ensemble pour veiller à ce que cette promesse ne reste pas lettre morte. »