Centrale agrivoltaïque

Expérimentation pour l'avenir

La Ferme de la Bussière (Rix) devrait accueillir, d’ici 2026, une centrale agrivoltaïque de 50 ha. Si pour le moment ce projet a encore des étapes à passer pour voir le jour, Christophe Fouilland, responsable des équipes techniques Feder explique que : « cette centrale ne se résume pas aux panneaux et nous espérons qu’elle donnera des idées à d’autres ».

Origines

Il poursuit : « La condition à l’implantation de ces panneaux était de préserver notre activité, en la développant et en testant différentes modalités. Pour Feder, le photovoltaïque doit rendre service à la production et non l’inverse ». Après avoir été en contact avec divers promoteurs, c’est TotalEnergies Renouvelables France qui a été retenu pour monter le projet. Ainsi, depuis près de deux ans, les discussions et visites s’enchaînent pour adapter la technologie aux contraintes et demandes de la ferme. Christophe Fouilland stipule : « Le projet concerne 50 ha au total, mais je préfère parler d’îlots de 7 ha car chacun peut être considéré comme un projet autonome réuni sur un même site. Le but étant de tester différentes configurations selon son terrain, son orientation ou sa production (panneaux plus élevés pour les bovins par exemple, espacement pour les cultures, etc.). Ils ont aussi été déterminés pour permettre une continuité écologique sur le site avec un passage laissé aux animaux sauvages ».

Les technologies

En effet, la ferme de la Bussière compte de la culture végétale, des bovins allaitants et prochainement une activité ovine. Ainsi, afin de s’adapter à tout ceci quatre types de panneaux sont pressentis pour la centrale - tous bifaciaux : « il y aura pour la production ovine des panneaux fixes, pour les grandes cultures et l’élevage bovin, des panneaux verticaux et des trackers pilotables » explique Marie Gay, cheffe de projets TotalEnergies Renouvelables en France, avant de préciser : « spécifiquement, les bifaciaux permettent de capter de luminosité des deux côtés, les trackers pilotables peuvent être inclinés afin de laisser passer les engins agricoles en cas de besoin tout en suivant la course du soleil pour un rendement optimal en énergie. Si ces technologies sont connues, elles sont très rarement rassemblées au même endroit ». Pour la réalisation du projet, un inventaire écologique a été fait durant les quatre saisons, une étude paysagère est en cours de même qu’une étude sur l’éblouissement pour la route et l’aérodrome. Marie Gay martèle : « tout cela nous permet de savoir exactement quelle direction prendre afin d’obtenir un projet le plus positif possible pour toutes les parties concernées ». En complément, une étude de récupération des eaux pour l’abreuvement est en cours.

Exemple à suivre ?

Sylvain Mes, directeur d’agence TotalEnergies, insiste : « À terme, Rix devrait être une véritable vitrine pédagogique de la synergie entre technologie solaire et activité agricole. Je suis persuadé que les deux ne s’opposent pas mais se complètent ». Christophe Fouilland poursuit : « nous voulons devenir un exemple innovant prouvant que le solaire est un plus pour une exploitation agricole via autre chose qu’un complément financier ou un apport d’énergie pour les bâtiments. En effet, les panneaux offrent de l’ombre ou encore une protection contre le gel. Leurs parcs clôturés peuvent être considérés comme une protection pour les troupeaux et pour les cultures face aux prédateurs ou au gibier. On peut aussi indiquer que l’instauration du pâturage tournant est simplifiée grâce aux piliers. Les avantages sont nombreux, et nous voudrions mettre tout cela en avant que ce soit avec les professionnels ou les scolaires ». Sylvain Maes indique : « nous voudrions également présenter tous les métiers gravitant autour d’un projet d’agrivoltaïsme ; une manière d’attirer de nouveaux venus à proximité de ces équipements. Rix est un projet pilote multifacettes que ce soit pour l’agriculture, l’énergie ou la vie rurale ». Pour le moment, TotalEnergies Renouvelables France et Feder espèrent déposer le permis de construire d’ici l’automne 2023 pour un début des travaux en 2026.

Notes : Plus d’infos sur www.feder.coop