Loup
De quoi devenir cinglé

AG
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Les attaques de loup dans le département, c'est un euphémisme, sont très mal vécues par les éleveurs. Vingt-quatre Côte-d'oriens livrent leurs avis sur ce prédateur, désiré et obtenu par nos dirigeants et une partie de la société !

De quoi devenir cinglé
« Restes » d'un pauvre veau de 150 kg dévoré fin mai à Pont-et-Massène, près de Semur-en-Auxois.

Perdre un animal, malheureusement, cela arrive. Mais quand cette perte, dans des conditions immondes, est indirectement assumée par certains et coûte plus de 30 millions d’euros par an aux contribuables, la « pilule » est forcément difficile à avaler. Plusieurs éleveurs de Côte-d’Or partagent ici leurs points de vue.


Virginie Brion (Villotte-sur-Ource) : « Ma crainte est de me lever un matin et de trouver mes bovins dévorés. J’en veux énormément à la société qui prône le bien-être animal et qui cautionne le retour du loup. Tout ce qui arrive en ce moment est bien évidemment voulu pour remplacer les chasseurs et décourager l’élevage en France, c’est un retour au Moyen-Âge… Les anciens doivent se retourner dans leurs tombes en voyant notre pays dans une telle déchéance ».

François Lucand (Molphey) : « Il faut éliminer le loup le plus rapidement possible et punir les personnes qui l’ont introduit. C’est insupportable pour les éleveurs. Est-ce que les animaux vont être indemnisés ? Et avec quel argent, du contribuable ? Tous les matins, en allant voir tes animaux, tu te demandes quel carnage tu vas trouver ».

Jean-Marie Desserteau (Marcilly-Ogny) : « Le loup n’a rien à faire dans la nature, il faut donner le droit aux éleveurs de le piéger pour l’éliminer. En plus, éradiquer cette espèce permettrait à l’État de faire de grosses économies. Un éleveur a suffisamment de contraintes dans sa vie, il n’est pas la peine d’ajouter la prédation ».

Luc Dupaquier (Vesvres) : « À croire que les loups ont été lâchés pour prêter main-forte à la Cour des comptes… Ces bobos écolos verront peut-être les choses différemment si, un jour, le nom d’un défenseur du loup ou un membre de leur famille apparaît sur les avis de décès, suite à l’attaque d’un loup… Il faut que les agriculteurs soient solidaires et s’organisent pour combattre ces prédateurs ».

Nathalie Mairet (Turcey) : « La réintroduction du loup s’est faite sans aucune concertation, sur la volonté d’une poignée d’écologistes urbains qui se foutent complètement des conséquences économiques que cela va engendrer. Il y a des morts d’animaux par centaines mais également à terme, c’est certain, il y aura des morts d’hommes. Si ces extrémistes décérébrés voulaient des loups, il fallait qu’ils les prennent chez eux ! Nous, éleveurs, désirons subsister et protéger nos troupeaux, nous n’avons donc pas d’autre choix que de nous défendre ».

David Doyer (Chaudenay-la-Ville) : « Nous sommes sur un front de colonisation, comme dit le ministre de l’Agriculture. En disant cette phrase, il annonce des jours sombres pour nos troupeaux et évidemment, pour les éleveurs qui vont devoir gérer ces attaques de loups dramatiques et traumatisantes. Nos politiques et le lobby écolo imaginent qu’une cohabitation est possible avec l’élevage : cela est tout simplement irresponsable et utopique. J’ai bien peur que certains éleveurs jettent l’éponge si le loup est de plus en plus présent. Tout compte fait, le loup est peut-être le meilleur allié de la Cour des comptes ».

Baptiste Choubley (La-Motte-Ternant) : « On n’élève pas ses animaux pour nourrir le loup et faire plaisir aux « défenseurs de la nature » qui pensent avoir réponse à tout. Où est le bien-être animal, que l’on prône tous ? Le loup, c’est dans les montagnes ! ».

Thibaut Malnoury (Recey-sur-Ource) : « Tant qu’il ne se passera rien de grave, nos Pouvoirs Publics ne bougeront pas. Maintenant, tous aux armes ! Ensuite, destination la rivière pour qu’il ou qu’ils arrivent directement rue de Varennes ».

Guillaume de Gevigney (Montagny-lès-Beaune) : « Le loup est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. L’élevage est déjà attaqué pour son impact sur l’environnement : j’ai l’impression que l’on attache plus importance à protéger le loup que l’éleveur qui, lui, nourrit la population. Et quoi de plus stressant pour un éleveur d’avoir la peur de retrouver des animaux tués chaque matin… ».

Jean-Luc Lecour (Grenant-lès-Sombernon) : « Si nos parents et grands-parents voyaient ce carnage, ils nous prendraient pour des fous. Il est impensable de protéger ces bêtes-là… Les écolos n’apportent rien à la France, bien au contraire. Nous n’avons pas besoin d’eux non plus ! ».

Sébastien Roussel (Blancey) : « La politique sur les loups est réalisée par des personnes déconnectées du problème. Et si nous faisons un lâcher de loups et d’ours dans le métro, pour voir si ces deux animaux sont toujours à protéger ? Le loup ne fait qu’entretenir des conflits entre citadins et ruraux, écolos et chasseurs. Il est bien sûr incompatible avec l’élevage et représente un gros gaspillage d’argent public ».

William Desloire (Maligny) : « La peur de retrouver une ou plusieurs bêtes dévorées le matin est omniprésente… Il n’y a pas de débat possible avec les pro loups qui voient la vie en rose et qui ne comprennent pas notre problématique. Je ne pense pas que ce problème se règle rapidement, même avec de la politique. Le gibier, une fois en liberté et pas trop chassé, prolifère rapidement. En plus, le loup est très malin ».

Nicolas Chauve (Puits) : « Il va falloir que nos dirigeants prennent des décisions, et rapidement ! S’il ne se passe rien, les agriculteurs agir eux-mêmes et ce sera radical. Personnellement, je me tiens prêt, cette situation ne peut plus durer ».

Cyril Fleury (Labergement-lès-Seurre) : « Vingt années d’aberration politique et écologique ont permis de détruire des générations de lutte contre ce fléau qu’est le loup… Après l’ours et le loup, vivement la lèpre et le choléra… Biodiversité, quand tu nous tiens ! c ».

Nicolas Michaud (Pagny-le-Château) : « Tout d’abord, j’adresse mon soutien aux éleveurs touchés par ce fléau. Les Pouvoirs Publics doivent réagir au plus vite et arrêter de se faire manipuler par des extrémistes écolos, ces derniers n’ont aucune notion de la réalité ».

Antoine Thibault (Jouey) : « Cette situation dure depuis trop longtemps. Il va falloir de vraies mesures sinon, le monde de l’élevage va disjoncter ! Le choc psychologique est énorme pour les éleveurs, j’ai des amis en Saône-et-Loire qui connaissent des dégâts dans des cheptels avec une génétique centenaire. Il faut éradiquer ce prédateur comme l’ont fait nos grands-pères. Il n’est pas possible de gérer cette bête qui a sa place uniquement dans un zoo ! ».

Arnaud Parfait (Viévy) : « Une poignée d’hommes grassement nourris et payés veulent raviver une époque désuète avec la réintroduction du loup. Le paysan a relevé tous les défis qu’on lui a imposés mais là, j’ai bien peur qu’il soit obligé de baisser les armes… Le loup est protégé par la convention de Berne, celle-ci doit évoluer : aujourd’hui le pétrole, le plastique et les denrées non recyclables sont bien soumis à une réglementation qui évolue, pourquoi pas cette convention ? ».

Cyril Bret (Bure-les-Templiers) : « Toutes ces attaques vont finir par dégoûter les éleveurs qui subissent déjà du lynchage quotidien. Si nous ne faisons rien aujourd’hui, les massacres vont se multiplier, ce sera la fin de l’élevage en Côte-d’Or ».

Ludovic Lelong (Champignolles) : « Je ne suis pas tranquille, le loup se rapproche de mon exploitation qui est très morcelée, donc s’il me faut un chien dans chaque parcelle, autant ouvrir un chenil… S’il faut moins de viande sur le marché français – pour en importer d’autres pays —, le mécanisme va se faire tout naturellement avec le loup. Si notre gagne-pain se fait dévorer, le taux de suicide va encore augmenter dans notre profession ».

Romain Bertrand (Marcilly-Ogny) : « Les autorités doivent nous dire assez rapidement ce que nous devons faire car pour moi, il sera très difficile de faire cohabiter élevage et loup. Plus d’élevage, c’est peut-être ce qu’ils veulent ? Ce serait dans la continuité de ce que nous entendons avec la pollution des vaches, les mouvements anti-viande et les écolos qui expliquent que le loup est plus important que l’élevage… Il sera urgent que la famine arrive pour que les gens s’aperçoivent que l’agriculture les nourrit ».

Anne Beurton (Censerey) : « La profession d’éleveur est déjà assez difficile comme cela ! Nous pouvons ou plutôt nous devons nous passer d’un tel parasite. Est-ce que les pro loups imaginent, un seul instant, le niveau de souffrance des animaux qui se font attaquer ? Deux de nos brebis ont été tuées chez nous ces dernières semaines : pour nous il n’y a pas l’ombre d’un doute, c’est un loup ».

Benoît Thouviot et Cindy Favre (Brazey-en-Morvan) : « Être éleveur est un métier de passion et d’amour pour ses animaux. Aller les voir tous les matins, la peur au ventre, d’en retrouver un dévoré ou agonisant, lire la peur sur le reste de la bande, est une hantise. Comment réagirait la population s’il trouvait leurs animaux de compagnie dans cet état ? Où est le respect de l’animal lorsque ce sont nos cheptels qui sont attaqués ? ».

Gabriel Papillon (Santosse) : « J’ai l’impression que les élus des départements voisins se bougent davantage que les nôtres dans ce dossier. L’État doit faire un choix : des éleveurs sur le territoire ou alors de la friche, des panneaux solaires et du feu… C’est malheureux à dire mais il faudra peut-être un drame humain pour que ça bouge… ».