Charançons du bourgeon terminal
Pic de vol confirmé sur l’Est de la France

Mathieu Dulot, Terres Inovia
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Sur l’Est de la France, le réseau de surveillance du territoire (BSV) met en évidence des captures significatives de charançon du bourgeon terminal au cours de ces 10 derniers jours.

Pic de vol confirmé sur l’Est de la France
Larve de charançon au cœur de la plante. (Crédit L. Jung / Terres Inovia)

La gestion du charançon du bourgeon terminal sur colza repose en premier lieu sur la combinaison de leviers agronomiques, à compléter par une intervention phytosanitaire si cela est nécessaire.

Nuisibilité et dégâts sont occasionnés par les larves

Les adultes, très discrets, pondent dans les pétioles à l'automne. Les larves peuvent passer dans le cœur des plantes au stade rosette et détruire le bourgeon terminal. Au printemps, les plantes ont alors un aspect buissonnant qui entraîne des pertes de rendement. Il n’existe pas de relation entre le nombre d’individus capturés dans les cuvettes jaunes et les dégâts.

Évaluer l’état de la parcelle

Avant toute intervention, il faut prendre en compte l’état de la parcelle de colza. Le risque charançon du bourgeon terminal est réduit pour les gros colzas levés précocement qui poussent régulièrement au cours de l’automne et jusqu’à l’entrée de l’hiver. Évaluer l’état de la parcelle de colza en mesurant la biomasse aérienne en gramme/plante et en observant l’état des pivots permet de savoir si le colza sera capable de faire face à une attaque de charançons. C’est la combinaison de cet état agronomique et de la présence du ravageur qui permet d’évaluer le risque à la parcelle.

Les interventions sont à envisager en cas de captures lorsque les risques historiques (présence de dégâts antérieurs) et agronomiques (colza inférieur à 25 g./plante et peu poussant) sont moyens et forts. Terres Inovia a développé un outil d’aide à la décision « Colza Risques Charançons du bourgeon terminal ». L’estimation du risque global à la parcelle est associée, si elle est nécessaire, à une recommandation de lutte insecticide. Cet outil permet de classer une parcelle dans un niveau de risque global.

Viser l’adulte pour gérer les larves

Même si de la résistance par mutation de cible est détectée sur l’Est, les pyréthrinoïdes demeurent efficaces. En cas de besoin, il faut utiliser un pyréthrinoïde autorisé comme la lambda-cyhalothrine (ex : Karate Zéon 0,075 l/ha), la deltaméthrine (ex : Decis Expert 0,05 l/ha) ou la cyperméthrine (ex : Sherpa 100 EW 0,250 l/ha). L’étofenprox affiche un niveau d’efficacité inférieur. Minecto Gold qui bénéficie d’une dérogation pour une application pour lutter contre les larves de grosse altise sur certains départements n’est pas autorisé sur charançon du bourgeon terminal. Il doit être réservé à la lutte contre les larves d’altise, étant la seule solution efficace en cas de résistance forte des larves d’altise.

L’intervention doit intervenir une dizaine de jours après le début du vol du charançon pour être en adéquation avec le pic de vol et avant les premières pontes par les femelles. Les larves restant dans la plante, une intervention visant les larves ne sera pas efficace.

Charançon adulte. (Crédit L. Jung / Terres Inovia)