Avenir de l'agriculture
Des pistes d'actions pour l'agriculture régionale en 2040

Berty Robert
-

Dernier épisode de notre série d’articles en lien avec le rapport « Imaginer demain – Agir maintenant » sur les axes de développement possibles pour l’agriculture régionale à l’horizon 2040. On y aborde les grandes thématiques et les pistes d’action qui résultent de la réflexion menée depuis fin novembre 2022.

Des pistes d'actions pour l'agriculture régionale en 2040
Parmi les nombreuses pistes mises en évidence pour imaginer l'avenir de notre agriculture, le renforcement du lien entre les différents acteurs des territoires ruraux figure en bonne place. (Crédit Réussir)

Conserver la richesse humaine de l’agriculture en Bourgogne Franche-Comté (BFC), en préserver la solidité économique, renforcer la souveraineté alimentaire, réussir les transitions, préserver l’environnement et retisser le lien agriculture-société : voici, au final, les grandes pistes de réflexion qui émergent du rapport sur l’avenir de l’agriculture régionale, présenté fin juin à Genlis, en Côte-d’Or. Les agriculteurs, les conseillers techniques, les opérateurs économiques, les associations, la filière, des forestiers… tous, à leur niveau, ont contribué à nourrir cette réflexion. Il n’en ressort pas des solutions toutes faites ou des voies trop rigides, mais des éléments qui ne demandent qu’à être développés et cultivés. Six thématiques principales émergent de tout ce travail :

- Repenser et adapter l’offre de formation au bénéfice des agriculteurs

- Assurer le renouvellement des générations face au départ massif programmé d’agriculteurs

- Conforter les filières économiques agricoles en BFC et assurer une juste rémunération des agriculteurs

- Rendre compatibles les défis environnementaux et la souveraineté alimentaire

- Renforcer la collaboration entre acteurs des territoires ruraux

- Restaurer un dialogue apaisé entre agriculteurs et société

62 pistes d’action

En tout, au-delà de ces thématiques, 62 pistes d’action concrète ont été identifiées. En voici quelques exemples concrets :

- Contacter chaque exploitant 5 ans après son installation, puis tous les 10 ans afin de procéder à des points d’évolution de carrière sur mesures, basés sur une écoute active de l’agriculteur, ses attentes, ses besoins, ses difficultés

- Accompagner les agriculteurs sur le recrutement et la fidélisation des salariés

- Fournir une aide financière et technique aux agriculteurs pour tester leurs idées de chanqement et de systèmes et les faire circuler

- Permettre aux territoires de présenter à tout nouvel arrivant ses atouts, ses points de vulnérabilité, ses opportunités et ses perspectives de développement agricole

- Faire bénéficier les agriculteurs, dans les cinq ans qui suivent leur installation, d’un conseil spécifique en matière d’analyse et de gestion des risques

- Créer un fonds d’investissement agricole et agroalimentaire, géré par la profession agricole, qui permettrait de maintenir les centres de décisions des entreprises agroalimentaires en région. Les acteurs des filières amont et aval pourraient mieux partager les besoins afin d’améliorer le sourcing local.

Le défi est maintenant de susciter l’intérêt des organisations professionnelles agricoles sur ces pistes, afin qu’elles se les approprient et les traduisent en fonction des réalités qui sont les leurs. Ce plan d’actions n’est ni exhaustif, ni figé et la présentation du rapport, en juin, loin de constituer une conclusion, marquait au contraire le point de démarrage d’un travail de fond et de longue haleine, qui évoluera forcément au fil du temps. Il reste aussi des pistes à creuser, comme le lien entre la filière forestière et l’agriculture, la mobilisation de la recherche ou la formation, initiale et continue.