Crédit Agricole Centre Loire
Regards vers l'avenir

Chloé Monget
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Le 23 novembre, le Crédit Agricole Centre Loire tenait une journée professionnelle dédiée aux innovations technologiques dans le domaine agricole. 

Regards vers l'avenir
De gauche à droite : Claire-Lise Hurlot, Joëlle Robert et Arnaud Bodolec durant la journée d'échanges à Varennes-Vauzelles.

La délégation territoriale de la Nièvre du Crédit Agricole Centre Loire proposait aux professionnels une journée de travail et de réflexions sur les innovations technologiques dans le milieu agricole, le 23 novembre à Varennes-Vauzelles.

En introduction, Joëlle Robert, vice-présidente du Crédit Agricole Centre Loire sur la Nièvre, insiste : « Dans un contexte où le renouvellement des générations est une préoccupation majeure pour le monde agricole, les nouvelles technologies peuvent être un des leviers pour renforcer l’attractivité du métier tout en s’attachant aux autres enjeux (environnementaux et viabilité des exploitations notamment). Pour rappel, le Crédit Agricole est le premier accélérateur de l’innovation agricole et le premier financeur dans le domaine ».

Nouvelles technologies

Pour démarrer cette journée, Arnaud Rey (Innovation Agri Agro Crédit Agricole S. A.) a posé l’interrogation : « Innovation et data agricole, quels avantages et quels usages en agriculture ? ». Afin de décliner ce sujet, il a listé les données générées par les exploitations, et ainsi que leurs usages : « Le milieu agricole est plus innovant que l’on peut le penser car la donnée en agriculture existe depuis de nombreuses années. Si elle était liée au papier autrefois, elle s’est dématérialisée au fur et à mesure, notamment avec l’arrivée des ordinateurs, d’internet et des smartphones. Avec ces évolutions, l’usage de la donnée s’est aussi transformé mais toujours associé à un besoin. Au final, on en cible deux principaux : des alertes ou des conseils ». Pour lui, si les nouvelles technologies ont des « avantages évidents » elles ont des enjeux à relever : « comme le bien-être animal, la protection environnementale, etc. Mais, le plus compliqué est de prouver leur valeur en situation réelle. En même temps, la capacité à investir dans ces nouveaux outils est une grande question. Là, il faut penser autrement via l’achat en commun ou la location de service - ce que John Deere propose déjà par exemple ». Plus spécifiquement, Magalie Bernard, animatrice du Service de remplacement de la Nièvre, a présenté l’application de géolocalisation permettant aux employés remplaçants de trouver, en un clic, certains matériels sur une exploitation (compteur d’eau, d’électricité, etc.) : « Cela offre un confort, à la fois pour l’exploitant qui peut s’absenter sereinement puisqu’il sait que le salarié peut trouver de nombreuses informations basiques via l’application. Pour le salarié, cela le décharge de devoir appeler l’exploitant en cas de besoin ».

Aller plus loin

En parallèle des technologies matérielles, la journée d’échanges a aussi fait place aux nouvelles pratiques agronomiques. Afin de mettre cela en lumière, Jean-Nicolas Detourbet (Mycophyto) était invité pour détailler l’outil Mycophyto s’attachant à améliorer la rétention de l’eau par mycorhize. Pour mémoire, cette dernière est le bénéfice mutuel entre un champignon et une plante. Ce principe se retrouve notamment dans les systèmes de conservation des sols tels qu’ils sont appliqués par le GIEE Magellan pour ne citer qu’un groupe de travail sur le sujet. En conclusion, Arnaud Bodolec, président de la caisse Régionale Crédit Agricole Centre Loire, insiste : « Cette journée prouve non seulement que le monde agricole change, mais aussi qu’il y a beaucoup de solutions d’avenir. Cela étant, faut-il encore avoir les moyens techniques et financiers pour certains de les mettre en place dans nos exploitations. De plus, la question de la valeur de la donnée est à poser : est-ce que celles générées par les exploitations sont monétisables ? Dans quels intérêts ? Nous pouvons aussi nous demander si ces données sont suffisamment protégées ». Claire-Lise Hurlot, directrice générale de la caisse Régionale Crédit Agricole Centre Loire, complète : « Il est indispensable d’accompagner les projets dans cette voie de l’innovation afin que la technologie soit un allié bénéfique pour faciliter le quotidien pour les exploitants tout en assurant une viabilité économique des exploitations. Dans tous les cas, ces avancées ne doivent pas remplacer l’exploitant qui doit rester maître de la décision ».