Journée porte ouverte
Intégrer un poulailler

Chloé Monget
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Le 25 octobre, le Gaec des Jonquilles (Saint-Péreuse) invitait tous les curieux à découvrir son nouveau poulailler.

Intégrer un poulailler
Les convives ont pu circuler librement dans les poulaillers, dont celui construit en 2024 (ici en photo), lors de la porte ouverte du Gaec des Jonquilles.

« Nous n'avons rien à cacher » insiste Cédric Bernier, un des trois associés du Gaec des Jonquilles (avec Jean-Paul et Alexandra Bernier) lors de la porte ouverte de l'exploitation axée sur l'inauguration du nouveau poulailler, le 25 octobre à Saint-Péreuse.

Pour lui, « il était important de remercier les partenaires et les amis, mais aussi de communiquer plus largement sur ce que nous faisons. Il faut être transparent car il y a trop d'incompréhension ou de méconnaissance de nos méthodes de productions. Cet événement est donc un moyen d'expliquer le bien-fondé du projet, pour notre système ». Ainsi, les habitants à proximité étaient conviés à déambuler sur le site pour comprendre le fonctionnement. « Nous avons aussi invité les membres de l'association qui s'était opposée, car discuter est toujours la meilleure solution », ajoute Cédric.

Incompréhension infondée ?

Sur ce point, Sandra Germain, conseillère régionale, a tenu à s'exprimer lors de l'événement : « nous avions été surpris de voir une telle opposition d'autant plus qu'il s'agit d'un beau projet économique, permettant à un jeune et ses associés de diversifier leur activité. J'ai trouvé cela assez malvenu de constater que les personnes qui s'opposent à ce type de projet ne vivent pas à l'année dans ce terroir ; c'est impensable surtout lorsque l'on sait que nos villages ruraux se dépeuplent. De plus, au-delà de l'inscription de ce projet dans un territoire, il s'intègre dans une production de volaille française, un point important surtout lorsque l'on parle d'autonomie alimentaire en permanence ». Cédric Bernier s'étonne également : « entre le premier poulailler et le second, cinq ans se sont écoulés… Et, en cinq ans, il y a une montée de bouclier contre les poulaillers dits standards. C'est complètement fou car quand on regarde les chiffres de la consommation, c'est ce genre de produits qui sont consommés, et non les labels. Dans mes jeunes années, on m'a toujours appris à produire ce qui est consommé, d'où ce choix de faire un poulailler standard. Je ne comprends pas pourquoi cette filière n'est pas plus soutenue par les consommateurs – qui achètent ces produits – ou par les dirigeants qui octroient les aides types PCAE ou FEADER. Pour moi, ces derniers sont à côté de la plaque et imposent des idéologies qui ne correspondent pas à la réalité du quotidien ».

Intégration en patience

D'ailleurs, afin d'intégrer la nouvelle structure dans le quotidien des résidents de Saint-Péreuse, ou ceux de passage, le Gaec des Jonquilles insiste : « Nous avions besoin de cet outil pour que notre système reste viable, mais, il nous tenait à cœur de montrer que nous sommes attachés à notre territoire ». Ainsi, pour faire oublier un peu la présence du bâtiment, le Gaec des Jonquilles s'est engagé pour implanter une haie d'essences locales (charmes, noisetiers, etc.) sur toute la longueur. Concernant les autres moyens d'intégration, Cédric Bernier évoque la couleur du bâtiment. « Nous sommes dans le territoire du Parc Naturel régional du Morvan, il est donc impératif de respecter la charte qu'il impose (1). Nous ne voulons pas défigurer notre paysage, nous voulons juste travailler ». Il ajoute : « Nous essayons de faire de notre mieux, afin de pouvoir continuer notre activité dans ce village qui nous est cher. Mais, ce genre de projet n'est pas toujours simple à mettre en place… et parfois il faut être patient ». Et, de la patience, il en aura fallu au Gaec des Jonquilles, puisque toute la procédure pour monter le projet aura duré environ un an… Retrouvez le détail dans un prochain numéro de Terres de Bourgogne. 

1. https://www.parcdumorvan.org/le-parc-en-actions/architecture-urbanisme/larchitecture/

Photo à mettre si possible.
Le Gaec des Jonquilles c'est, de gauche à droite : Chantal, conjointe collaboratrice, Jean-Paul, associé du Gaec avec Alexandra ainsi que Cédric et enfin Mathieu Lelu, salarié. Ils sont ici accompagnés par Valentin, conjoint d'Alexandra (tout à droite) et Amalia, 2 ans (fille d'Alexandra).