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Retraites agricoles et MSA

Berty Robert
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Une réunion, à l’initiative de la FDSEA 58, s’est tenue au Legta du Morvan, à Château-Chinon. Au menu, principalement, de nombreuses questions concernant les retraites agricoles et le traitement des dossiers par la MSA.

Retraites agricoles et MSA
Autour de Dominique Bossong, président de la MSA Bourgogne et du député Patrice Perrot, les participants à cette rencontre au Legta du Morvan de Château-Chinon, initiée par la FDSEA 58.

Voulue par la FDSEA 58, la réunion qui s’est tenue le 26 septembre au Legta du Morvan, à Château-Chinon avait pour objectif d’éclaircir les choses et d’atténuer les incompréhensions qui peuvent surgir entre les ressortissants de la MSA et cet organisme de protection sociale. Deux thèmes, en particulier, ont émergé : la gestion des dossiers de Prise en charge des cotisations (PEC) en lien avec les effets économiques de la guerre en Ukraine (voir encadré), mais surtout, les retraites agricoles. Depuis plusieurs mois, et en particulier depuis l’adoption de la loi Chassaigne qui a acté une revalorisation de ces retraites, beaucoup d’incompréhensions s’expriment. Dominique Bossong, le président de la MSA Bourgogne, a donc souhaité faire preuve de pédagogie en tentant d’apporter des réponses. La grosse difficulté, par rapport aux retraites agricoles, est liée au message que le gouvernement a fait passer, oubliant de préciser que la revalorisation ne s’appliquait que pour les retraites à taux plein, avec une carrière complète, comme l’a rappelé le député de la seconde circonscription du département, Patrice Perrot, présent à la réunion. Au-delà, les participants avertissaient aussi sur les cas d’agriculteurs qui assument également des mandats d’élus locaux, ou encore sur les questions de réversion envers les veufs ou veuves d’exploitant. On déplorait aussi la non prise en compte des 25 meilleures années dans le calcul de la retraite comme cela est le cas pour d’autres catégories, ou encore les incapacités de travail pour raisons de santé, qui ont empêché une carrière complète.

La question de la confidentialité

Plus concrètement, dans les rangs des agriculteurs retraités présents, emmenés par Yves Delfolie, président des anciens de la FDSEA 58, ou Pierre Bobin, lui aussi ancien de la fédération, on s’en tenait à des remarques très concrètes : un manque d’explications constaté, parfois, dans des variations de montants de retraites versés. « Ne pourrait-on, pour des zones rurales comme les nôtres, utiliser du matériel de visioconférence pour être en lien avec la MSA ? » proposait Pierre Bobin. « Sur les dossiers qui coincent, soulignait Dominique Bossong, le plus simple c’est le rendez-vous en face-à-face, mais il faut améliorer l’écoute avec des interlocuteurs clairement identifiés, sans toutefois oublier une donnée importante : la confidentialité qui doit entourer le traitement des dossiers et cela pose de vrais problèmes, notamment dans l’hypothèse où on aurait recours à du matériel de visioconférence ». Le statut de conjoint ou conjointe d’exploitants s’est aussi invité dans la discussion avec, là aussi des montants de retraites qui ne semblent pas toujours correspondre à la réalité attendue. En fait, l’un des agriculteurs retraités participants résumait assez bien le sentiment qui règne dans les campagnes : « Il y a un grand nombre de retraités agricoles qui ne comprennent pas leur retraite et qui se résignent en se contentant de ce qu’ils ont ». Dominique Bossong a signalé qu’une commission avait été mise en place récemment au sein de MSA nationale, afin de communiquer de manière plus claire sur ces questions dans les courriers envoyés.

La PEC, c'est jusqu'au 12 octobre

Parmi les autres thèmes abordés lors de cette réunion nivernaise figurait la Prise en charge des cotisations (PEC) dans le cadre du plan de résiliences face aux effets économiques de la guerre en Ukraine. C’est la MSA Bourgogne qui gère ces dossiers PEC dont la date limite pour leur dépôt a été repoussée du 1er au 12 octobre. Fin septembre, seuls 200 dossiers de demandes de prise en charge avaient été déposés en Bourgogne. Un montage complexe explique en partie ce petit nombre. Pour Emmanuel Bernard, président de la FDSEA 58, le problème vient notamment de la nécessité de produire des factures lorsqu’on monte son dossier, or celles-ci n’étaient pas toujours disponibles à la date limite. « En dépit de ces difficultés, précisait-il, on incite les agriculteurs à monter leurs dossiers. Le problème, c’est d’avoir, au niveau de la MSA, le bon interlocuteur. 90 % des dossiers avancent bien, la difficulté c’est pour parvenir à mener à bon terme les 10 % restant ». Dominique Bossong, président de la MSA Bourgogne a assuré qu’il avait le souci constant d’indiquer un interlocuteur afin de faire remonter les doléances. Il a précisé à cette occasion le nouveau numéro pour contacter la MSA, à destination des particuliers : Tél. 03 85 39 50 83 ; et celui à destination des employeurs : Tél. 03 85 39 57 75.