Installation
Garder ses racines

Chloé Monget
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Rémi Planchard, 29 ans, s'est installé le 15 juillet 2021 sur une exploitation céréalière à Narcy ; un projet qui lui tient à cœur depuis longtemps.

Garder ses racines
Rémi Planchard, 29 ans, s'est installé l'an dernier ; ici en photo avec Silver son fidèle compagnon.

« Je suis en location sur 205 ha à Narcy sur l’ancienne exploitation de Jean-Christophe Franchy. Cette installation représente beaucoup pour moi » pointe Rémi Planchard, 29 ans. Avec un Bac Pro maintenance en équipement industriel et une année de BTS maintenance industrielle, Rémi voulait au départ être conducteur de train…

Trouver sa voie

« J’ai toujours aimé les trains… et comme je ne savais pas trop quoi choisir je me suis dirigé dans cette voie. Mais, finalement, la vie en a décidé autrement ». En effet, pour devenir conducteur de train, l’obtention d’un concours est obligatoire : « il y a différentes étapes, et la dernière est le passage devant un psychologue. Quand j’ai tenté le concours de la SNCF, j’avais 18 ans, et lors de ce dernier palier, la psychologue m’a trouvé encore trop jeune, mais m’a encouragé à retenter l’année d’après. Suite à cela, il fallait que je trouve quelque chose à faire. Je me suis dit que j’allais donc passer un diplôme agricole car cela pourrait toujours me servir plus tard, si je décidais de m’installer ». Ainsi, il passe un BPREA agricole à Challuy.

Au cas où

« J’ai toujours eu une attirance pour le milieu agricole, car mes grands-parents, que ce soit du côté paternel ou maternel étaient exploitants (polyculteurs-éleveurs). Je ne les ai pas connus très longtemps en activité, mais mon oncle a repris la ferme une fois qu’ils ont pris leur retraite. J’ai donc toujours eu envie de garder un lien avec ce domaine. C’est pourquoi j’ai voulu avoir un BPREA, qui était pour moi le diplôme le plus accessible au cas où j’aurai voulu m’installer plus tard. Une fois que je l’ai eu, j’ai trouvé commencé à travailler comme saisonnier (préparation du sol, roulage, etc.). De fil en aiguille, un copain m’a parlé d’une personne qui cherchait un employé dans le Cher à Herry sur une exploitation, j’y suis resté 7,5 ans ! »

Ensemble c’est tout

La carrière de Rémi était donc lancée dans l’agriculture. Mais, en 2007, un événement tragique vient heurter la ferme familiale. Elle est alors reprise par le grand frère de Rémi, Luc. « J’aurai aimé travailler avec lui directement, mais le nombre d’hectares ne permettait pas d’être à deux dessus (environ 170 ha) ». Malgré tout, il garde dans un coin de sa tête l’idée de s’installer. Un jour, Jean-Christophe Franchy, qu’il connaît depuis ses 15 ans, lui propose la reprise son exploitation ; une aubaine. Rémi se lance : « M’installer, c’était aussi garder en tête que je pourrais travailler main dans la main avec mon frère. Ainsi nous pouvions répartir la charge de travail, mais aussi pour le matériel – ce que nous faisons aujourd’hui ».

Parcours

« Il faut avoir conscience qu’une installation est synonyme de paperasse administrative, un an avant et un an après… C’est d’ailleurs lourd à porter voire complètement infernal. Je pense que si je n’avais pas été bien conseillé et accompagné par la Chambre d’Agriculture, la DDT ou encore la MSA, j’aurai grandement hésité. Les interlocuteurs avec qui j’ai eu des contacts étaient compétents et m’ont dirigé vers les bonnes personnes à chaque fois. En plus, pour toutes ses démarches, j’ai reçu l’aide de Pascale et Joël Pot, des amis, qui m’ont beaucoup aidé pour m’y retrouver dans tout cela. Si je peux donner un conseil aux jeunes qui souhaitent s’installer c’est de s’y prendre le plus tôt possible. Pour ma part, pour une installation en 2021, j’ai débuté mes démarches en début d’année 2020 ! ».

Aujourd’hui et demain

Même si les débuts ont donc été compliqués, aujourd’hui Rémi est serein : « je ne regrette pas mon choix et malgré l’année particulière, avec les aléas climatiques que nous avons subi, ma moisson n’est pas mal. Pour le moment, je n’ai pas l’idée de modifier mon système, car il me convient comme cela, notamment car j’ai des emprunts à rembourser. Dans une dizaine d’années, là, je pourrai commencer à tester des choses, si l’envie m’en dit à ce moment-là ». Actuellement en location pour les terres, Rémi ne se ferme aucune porte : « si les propriétaires souhaitent vendre des terres, je pourrai envisager d’en acquérir, afin de m’assurer un revenu lorsque je serai en retraite ».