Circuits-courts
Évolution des demandes

Chloé Monget
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Le 11 et 12 juin, la Chambre d'agriculture de la Nièvre orchestrait une formation sur les circuits-courts. Pour cette année, des modifications sont à noter. 

Évolution des demandes
La formation « Cap circuits-courts » est proposée tous les ans par la Chambre d'agriculture de la Nièvre. Crédit photo : Chambre d'agriculture de la Nièvre / Élora Petitgenet.

Depuis quatre ans, la Chambre d'agriculture de la Nièvre (CA 58) propose la formation « Cap circuits-courts ». Pour 2024, la rencontre a eu lieu les 11 et 12 juin dans les locaux de la chambre consulaire à Nevers. 

De nombreux sujets ont été abordés, avec pour la première journée un focus sur la communication notamment via les réseaux sociaux ou encore les sites internet. Puis, les discussions se sont poursuivies sur le positionnement des entreprises pour cibler la clientèle ainsi que sur la gestion de la concurrence. Élora Petitgenet, conseillère diversification et circuit-court  à la CA 58, résume : « nous avons balayé, avec Amaury Fichot, conseiller d'entreprise à la CA 58, tout ce qui est nécessaire pour réaliser une étude de marché ; indispensable avant de se lancer ». La seconde journée fut, quant à elle, consacrée aux normes d'hygiène spécifiques à chaque production et à la réglementation à suivre en fonction des canaux de commercialisation. 

Beaucoup d'interrogations

Élora Petitgenet salue d'ailleurs l'engagement des stagiaires pour cette édition : « venant de Dommartin, Urzy, Varenne-Vauzelle, Saint-Saulge, Gien-sur-Cure, Luthenay-Uxeloup, Crux-la-Ville ou encore du Morvan, les stagiaires ont vraiment enrichi la formation avec leurs retours d'expériences et leurs échanges. Ces derniers se sont principalement portés sur les règles d'étiquetages, car il y a énormément d'informations à apposer sur une place souvent très réduite. Ils ont également beaucoup conversé sur les normes régissant la transformation végétale, car elle est parfois assez floue ». Sur ce point, elle rajoute : « La réglementation au niveau national n'a pas beaucoup évolué, comparée à celle des produits carnés. Cela peut s'expliquer par une filière peut-être moins organisée. Dans tous les cas, force est de constater que les producteurs ont de nombreuses interrogations, qui restent parfois sans réponses à cause de lois nébuleuses »

Un cap à développer

Si cette formation tend donc à devenir un rendez-vous habituel, les stagiaires eux changent, de même que leurs attentes. Élora Petitgenet développe : « Nous avons beaucoup plus de personnes en reconversion, avec une moyenne d'âge de 45 ans. De plus, leurs projets sont plus axés vers des productions de niches. En effet, dans les premiers temps nous avions surtout de la demande pour la transformation de produits carnés ; correspondant à la majorité des activités du département en matière d'agriculture. Mais, cette année, nous comptons seulement un projet de cet ordre. Pour les autres, la transformation est dirigée vers le chanvre (CBD) ainsi que les productions végétales (légumes dont champignons, fruits, céréales, plantes aromatiques et médicinales, etc.). On peut expliquer cela par le fait que certains marchés sont saturés comme la production d'oeufs ou de viande. A contrario, celui du végétal reste encore à développer d'autant plus qu'il y a un nouvel engouement des clients pour ces productions, et pas seulement au niveau du département ». Pour les productions végétales, Élora Petitgenet pointe : « au vu de la demande sur cette thématique, la Chambre d'agriculture va lancer une formation dédiée « Hygiène et méthode HACCPP et hygiène de la transformation végétale », afin d'apporter certaines clés sur la réglementation. Les dates sont encore à définir, mais elle se déroulera dans le courant de l'automne. En attendant, pour la transformation carnée et la commercialisation des oeufs, la même formation aura lieu le 14 et 15 octobre ». Renseignements auprès d'Élora Petitgenet à elora.petitgenet@nievre.chambagri.fr ou au 07 85 63 37 15.