Tiny houses ou roulottes
Des maisons écologiques made in Saône-et-Loire
Manu Chavance, charpentier depuis 17 ans, dessine et fabrique sur mesure des petites maisons en bois appelées « roulottes » et « tiny houses » dans son atelier à La-Vineuse-sur-Frégande, en Saône-et-Loire.
Charpentier de formation et entrepreneur - salarié de la Scop Cabestan, Manu s’est lancé depuis 13 ans, dans la création de roulottes, grâce à la demande d’un client. Avec le temps, il développa la construction de ses habitations. Quelques années après, en provenance des États-Unis, la « tiny house » fait son apparition en France.
Roulottes et tiny, quelles différences ?
La première a une origine gitane. Elle se différencie principalement par son style : elle a plus d’ornements et de gravures. Aussi, elle est faite sur un seul niveau, sans étage. « C’était le lieu d’habitation des populations nomades, de gitans et de forains. Petit à petit, c’est devenu assez courant en lieu d’accueil insolite pour des gîtes et chambres d’hôtes », confie le charpentier.
Autrefois tractée par des chevaux, elle est aujourd’hui transportable par un véhicule, camion ou tracteur, car elle est posée sur un châssis agricole avec un essieu fixe à l’arrière et mobile à l’avant pour le directionnel. La tiny, elle, est posée sur un châssis de remorque avec l’essieu au centre : elle est plus maniable et peut être homologuée pour la route. Toit rond, toit plat, montée sur un ou deux pans, son esthétique diverge avec celui de la roulotte gitane. Elle a une surface au sol d’environ 15m² et possède souvent une mezzanine de 5 m².
Une construction écologique et unique
La première tiny du charpentier, comme sa première roulotte, provient de la demande d’un client. Le choix des matériaux est important dans la création de cette petite habitation. Imaginé avec un état d’esprit « slow » (lent, en anglais pour le fait de ralentir, ndlr), il est important que le matériel utilisé soit en adéquation avec l’image des tiny. Cela, Manu l’a bien intégré dans ses projets. Le bois utilisé provient d’un collectif local : « Plein d’Essences », qui œuvre pour des forêts vivantes, une filière bois locale et juste. Il est ensuite transformé dans son atelier. Le reste des matériaux est biosourcé et écologique. Manu a choisi d’utiliser l’isolant métisse d’Emmaüs, créé à base de vêtements recyclés. Dotée également de toilettes sèches, de système de récupération d’eau, d’un système de chauffage (gaz, bois ou électricité), et d’électricité photovoltaïque, cette maison écolo est équipée et confortable comme les maisons que l’on trouve aujourd’hui. « Ce sont des habitations très économes en énergie et très confortables, tant dans leur fabrication que dans leur utilisation », développe Manu.
Le charpentier dessine toutes ses créations pour ses clients, sans modèle. « Ils me disent leurs besoins et ce qu’ils aimeraient. Je dessine et leur soumets une forme avec des arrangements. On fait ensuite des allers-retours ensemble jusqu’à trouver ce qu’il leur convienne ». Manu propose d’ailleurs à ses clients de participer à la construction de leur tiny avec lui pour leur apprendre et partager son savoir-faire ! Le bel avantage de la tiny est que cette petite habitation, posée sur châssis, ne laisse pas d’empreinte à long terme dans notre environnement. Une fois sa locataire en bois partie, la nature reprend ses droits.
Différentes envies et besoins
La plupart du temps, les personnes souhaitant s’installer en tiny ont l’envie d’une sobriété de biens et de mode de vie : pas de travaux, ni de grande bâtisse, une bonne isolation, un chauffage rapide… Certaines demandent même de ne pas se raccorder à l’électricité ou à l’eau ! Cette habitation à l’énorme avantage de pouvoir s’adapter aux différents moments de la vie : un célibataire peut y être à l’aise, un couple avec ou sans enfant en bas âge aussi, des personnes peuvent choisir d’avoir une tiny le temps de la construction de leur maison, elle peut servir de dépendance pour un adolescent ou une personne âgée qui nécessite d’être proche de sa famille, … L’installation d’une habitation mobile pour une durée de plus de trois mois sur une parcelle demande une déclaration préalable en mairie. Il est important de se renseigner sur la possibilité de l’installer avant son acquisition. L’agriculture peut aussi s’approprier des cabanes de ce genre ! Johan, berger itinérant dans le Beaujolais, réalise ses transhumances avec une roulotte (au niveau du style) mais posée sur le châssis d’une tiny. Financée par des organismes publics, Johan a troqué sa tente pour cette maison très pratique.
Contact : 06 35 47 47 02. manu@microarchitecturenomade.fr. Lien.