Chambre d'agriculture
Tour de plaine bio

Chloé Monget
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La Chambre d'agriculture organisait le 28 avril dernier un tour de plaine bio sur l'exploitation de Vincent Roeser, au Val des Rosiers (Clamecy). 

 

Tour de plaine bio
Vincent Roeser a semé du pois chiche principalement pour récupérer la semence afin d'en implanter plus l'an prochain.

« Je prévois de m’installer d’ici 24 mois sur l’exploitation familiale qui est déjà en bio, et ce tour de plaine permet de voir ce qui se fait techniquement sur les cultures notamment de printemps avec le tournesol » explique Grégoire Masson participant au tour de plaine mis en place par la Chambre d’agriculture sous la houlette de Philippe Jaillard (conseiller d’entreprise et conseiller bio élevage) accompagné par François Bonal, (conseiller productions végétales, référent grandes cultures biologiques et bassins-versants), le 28 avril chez Vincent Roeser près de Clamecy.

Le tour de plaine a été l’occasion de discuter de l’implantation des cultures de printemps par la visite de parcelles : pois chiche, orge de printemps, blé de printemps, tournesol ainsi que de l’état des lieux des céréales d’hiver par la visite d’une parcelle de triticale. De plus, les participants ont pu apprécier la qualité du désherbage et les pratiques de Vincent Roeser, comme le labour sur toutes ses surfaces. Ainsi, il utilise la houe rotative pour ouvrir le sol sur ses cultures d’hiver et de printemps, suivi selon le salissement, d’un ou deux passages de herse étrille. Pour les cultures à grand écartement comme le tournesol, 2 à 3 passages de bineuses sont pratiqués.

Le pois chiche, une carte à jouer

Un focus a été fait sur une culture destinée à l’alimentation humaine, le pois chiche, culture simple à conduire mais au rendement aléatoire et à la commercialisation locale recherchée. « Cette légumineuse a un rendement pouvant tout de même atteindre 15 à 25 q » précisent Philippe Jaillard et François Bonal « elle permet un bon relais de culture au milieu de la rotation entre deux céréales à paille, toutefois le reliquat azoté reste modéré. Le pois chiche fait partie des cultures dont l’état et le rendement diffèrent peu du conventionnel hormis pour le désherbage ».

Concernant la culture de pois chiche, notamment les semis sur l’année 2020, Philippe Jaillard détaille : « nous avons réalisé des comparatifs entre les semoirs monograine et classique. Pour le premier nous avons obtenu 25 quintaux pour un écartement de 50, alors que pour le second nous avons récolté 17 quintaux ». Cette différence s’explique par le nombre de grains plus élevé sur le semis au semoir monograine, « mais ceci demande confirmation en réalisant d’autres essais supplémentaires » insiste Philippe Jaillard. Les herses ont aussi eu leur moment, ainsi Vincent Roeser a remarqué que sa herse étrille mécanique (12 m) plongeait légèrement dans les extrémités à cause du poids, et de son côté Philippe Jaillard a rappelé que ce système était préférable à une herse étrille à vérin (en 15 m), qui elle se relevait et donc « ne travaillait pas »

Qualité

Enfin, les discussions se sont poursuivies sur l’utilisation du fumier : « À partir du moment où la paille est propre, on peut s’attendre à ce que le fumier soit de qualité » souligne Philippe Jaillard, avant de conclure : « enfin si toutes les étapes sont respectées bien évidemment. On peut avoir une matière première excellente, mais si on ne fait pas les bons gestes, ça ne sert pas à grand-chose ».

 

L'exploitation de Vincent Roeser
Le pois chiche a été présenté avec un rendement aléatoire.

L'exploitation de Vincent Roeser

En cours de conversion (3eme année), l’exploitation est de 200 ha au total sur trois sites différents : 60 ha au Val des Rosiers, 45 ha à Moulot et 90 ha à Latrault. « Je travaille sur trois bassins de captages différents, donc avec trois contraintes différentes mais aussi avec trois facilités pour la conversion » pointe Vincent Roeser. Il produit cette année : triticale, blé de féverole, pour les cultures d’hiver et pois chiche, tournesol, orge et blé de printemps pour les cultures de printemps. « Mon père pensait à passer en bio, mais c’est à mon installation que tout s’est mis à changer – avec l’accord et le soutien de mon père d’ailleurs. Cela me paraissait important car je ne voulais pas passer ma vie sur un pulvé, et le système conventionnel n’était pas en accord avec mes valeurs. Pour la suite, j’espère monter en compétences pour faire mon métier de mieux en mieux ».

Photo supplémentaire
La parcelle de triticale a eu un désherbage (herse étrille) le 26 février, puis un autre fin mars « pour aérer le pied » souligne Vincent Roeser.