Tour de plaine bio
Le colza, une culture opportuniste

François Bonal (CA 58)
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La Chambre d’agriculture de la Nièvre proposait un tour de plaine à Prémery, axé sur le colza bio et les cultures d’hiver.

Le colza, une culture opportuniste
Le tour de plaine Bio de la Chambre d'agriculture de la Nièvre s'est déroulé chez Jacques-Antoine Rose à Prémery. Crédit photo : CA 58.

Le mercredi 23 novembre s’est déroulé chez Jacques-Antoine Rose à Prémery, un tour de plaine bio articulé autour du colza Bio et des cultures d’hiver. Sur son exploitation de 130 ha, 68 ha sont consacrés à la culture, 62 ha en surface fourragère exploités par un troupeau de limousines et un troupeau de charolaises.

Le colza opportuniste

Pour la première fois, Jacques-Antoine Rose a introduit la culture de colza dans son assolement bio. Ainsi, 13,5 ha de colza ont été semés le 24 août à une densité de 3,8 kg/ha. La préparation de sol a été effectuée par un passage d’outil à dents puis d’un fissurateur et enfin d’un déchaumeur classique. Le colza a été semé au combiné à une profondeur de 5 cm. La levée s’est effectuée régulièrement. Il est nécessaire de rappeler qu’en Bio ou en conventionnel, les mêmes problématiques insectes sont rencontrées. Malheureusement, peu de moyens de lutte existent, si ce n’est les plantes accompagnatrices pour attirer les insectes sur ces dernières et les détourner du colza. Le colza étant exigeant en azote, il est préférable de le réserver aux parcelles bien pourvues en éléments minéraux. Sur la parcelle visitée, la partie de sol argilocalcaire témoigne de cette non-disponibilité, qui entraîne une décoloration synonyme de faim d’azote. Sur le plan du désherbage, un bon couvert limite le salissement.

Blé tendre, assurer la couverture du sol

Le blé tendre a été semé tôt (le 18 octobre) afin de libérer du temps pour l’élevage. Grâce aux températures élevées d’octobre, la levée s’est faite très rapidement, imposant un passage de herse étrille à l’aveugle pour détruire les pousses d’adventices (vulpins) présent sous forme de filaments. La variété Winner, utilisée ici, est un blé réputé à fort pouvoir couvrant, une qualité à ne pas négliger en AB, qui permet de concurrencer plus rapidement les adventices et à terme pouvoir les étouffer. L’autre variété semée, Energo, est peu couvrante au démarrage, toutefois sa hauteur de paille lui permet d’étouffer les adventices en fin de cycle. À noter que le stade deux talles déjà atteint permettra de réaliser un passage de herse étrille pour détruire les quelques jeunes pousses de vulpins présentes, quand les conditions climatiques et d’intervention le permettront.

Osez la luzerne et la féverole

La surface consacrée à la luzerne est de 15 ha. Cette légumineuse est le fournisseur d’azote dans une rotation bio et est la tête d’assolement par excellence. Sa valorisation est assurée par les troupeaux bovins de l’exploitation et en 2022, plusieurs coupes ont pu être réalisées. De son côté, la féverole est une culture qui réussit bien chez Jacques Antoine. En effet, l’an dernier il a récolté 25 q/ha. Cette année, les féveroles Diva et Nebraska (résistantes au froid) ont été semées le 28 octobre derrière un labour.