FDSEA 58

Bilan moisson fourrage et cultures d'hiver

La moisson pour certaines cultures étant à son terme, la FDSEA 58 souhaitait faire un bilan tout en abordant d’autres sujets d’actualité. Emmanuel Bernard, président de la FDSEA 58, débute ainsi par les fourrages : « Cette année le résultat de la récolte en fourrage montre une bonne qualité et quantité ».

Fourrage et eau

Malgré cela, il poursuit : « il est à noter que cette moisson s’est effectuée fin mai, ce qui est globalement inquiétant car cela nous laisse à penser qu’il va falloir trouver des graminées fourragères capables de pousser à plus de 25 °C. Il faudra aussi réfléchir à trouver des légumineuses propices au captage d’azote afin d’avoir des fourrages de qualité sans apport minéral. Pour rappel, la Chambre d’agriculture de la Nièvre donne les cumuls de températures et de pluviométrie afin d’aider les exploitants dans leurs choix. Mais, il faut penser à l’après. Et, pour ce faire, la recherche variétale est au cœur de notre avenir ». Didier Ramet, président de la Chambre d’agriculture de la Nièvre, rebondit : « Les fortes chaleurs que nous connaissons – de plus en plus tôt et sur une plus longue période - engendrent également des problématiques sur l’abreuvement des animaux, et l’importance de la moindre pluie dans ces périodes-là. L’interrogation autour du stockage est aussi posée pour les pâtures ». Là, Emmanuel Bernard insiste : « nous sommes pour la réhabilitation des mares ou tout autre outil ! Mais, sans pluie, on ne peut pas faire grand-chose ».

Cultures d’hiver

Du côté du bilan des récoltes des céréales d’hiver (semées d’automne et plus sporadiquement de printemps), Emmanuel Bernard détaille : « Nous relevons une forte hétérogénéité de quantité : avec pour le blé 40 à 80 quintaux, et pour l’orge de 40 à 70 quintaux. De même, il y a une qualité hétérogène, bien que cette dernière soit décevante dans la majorité des cas cette année. Cela a une incidence directe sur la santé financière des exploitations car si on trouve des orges brassicoles à 250 euros/t, l’orge fourragère plafonne, elle, à 165 euros/t. S’ajoute à cela un effet ciseau avec une amplitude de prix importante entre l’an passé et 2023 : nous avons un rendement moyen et des prix bas, avec des charges opérationnelles élevées. À cette situation, s’ajoute à d’autres augmentations : celle des prix de fermage de 5 % ou encore la hausse des impôts locaux pour certaines communes. Même si le contexte est difficile, cela peut être surmontable sous certaines conditions : année d’installation, taux d’endettement, etc. Ces circonstances nous préoccupent car nous avons peur d’avoir une recrudescence de personnes en grande difficulté ». Enfin, pour le colza, Emmanuel Bernard souligne « des résultats décevants (aux alentours de 30 quintaux voire un peu moins) alors que cette culture était prometteuse. Le tournesol semble bien parti, mais il faut rester prudent ».

Les oiseaux

Après ce point, Emmanuel Bernard a évoqué la prédation des corbeaux, pigeons et autres étourneaux. « Nous n’avons pas d’outils efficaces pour lutter contre ce fléau. Pour mémoire, le Conseil départemental a tenté des effarouchements avec rapaces – sans succès. Nous travaillons pour faire accepter la phase de régulation, car c’est aujourd’hui la seule option. De plus, si autrefois les dégâts causés par ces volatiles étaient ciblés, ils s’étendent à vitesse grand V – les oiseaux faisant des dizaines de kilomètres pour se nourrir. Au-delà de l’impact sur nos cultures, qui représente une perte sèche, nous alertons aussi sur les conséquences engendrées par cette surpopulation pour les autres espèces de volatiles, car ces individus néfastes prennent la place d’autres ».