Fermages
Une revalorisation inédite

AG
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L’indice national des fermages connaît sa hausse la plus élevée depuis sa création.

Une revalorisation inédite
Le prix de location des terres sera réévalué de 5,63% pour 2023.

Il augmente pour la cinquième année consécutive après 2019 (+1,66 %), 2020 (+0,55 %), 2021 (+1,09 %) et 2022 (+3,55 %). L’indice national des fermages bondit de 5,63 % et passe ainsi de 110,26 à 116,46. Jamais le loyer des terres nues et des bâtiments d’exploitations agricoles n’avait autant progressé depuis sa création en 2009. Pour 2023, il faudra donc appliquer une hausse de 5,63 % sur le montant du fermage payé pour les baux ruraux en cours. Pour rappel, l’indice national des fermages tient compte de l’évolution du niveau général des prix et repose sur deux facteurs : l’inflation à hauteur de 40 % (pour permettre de garantir une valeur réelle des fermages aux propriétaires) et l’évolution du revenu brut de l’entreprise agricole (RBEA) à l’hectare, pour 60 %, afin de tenir compte de la situation des fermiers.

Réactions

Alain Carion, agriculteur à Montagny-lès-Beaune, préside la commission départementale des fermiers depuis plusieurs semaines. Le successeur de Dominique Duthu réagit à cette nouvelle augmentation : « Nous sommes devant le fait accompli, nous ne pouvons pas négocier… Cette nouvelle hausse, certes, nous l’attendions, celle-ci était inévitable avec son calcul basé sur l’inflation et les revenus agricoles, mais malgré tout, cela commence à faire beaucoup : plus de 9 % en seulement deux ans, après les 3,50 % de 2022… Cela est plutôt mal venu avec les prix des céréales qui ont nettement baissé. L’engrais a certes chuté de moitié mais il a repris 70 euros la tonne en un mois, je ne sais pas ce que cela va donner. Ce décalage est pénalisant pour les agriculteurs ». Michel Boulmier, exploitant agricole à Clomot près d’Arnay-le-Duc, préside quant à lui la commission départementale des bailleurs après avoir succédé très récemment à Dominique Bayen : « Les professionnels de l’agriculture vont trouver cette hausse trop importante et nous pouvons le comprendre, d’autant plus que la conjoncture économique ne sera pas aussi bonne qu’en 2022. Il aurait peut-être fallu moduler cette augmentation sur deux ou trois ans, je ne sais pas… Ceci étant dit, il faut aussi considérer les impôts fonciers sur le non-bâti qui, eux, vont augmenter de 7,10 % : les propriétaires de biens fonciers sont un peu lésés dans l’opération… Le gouvernement aurait pu prévoir ce taux à un moment où l’inflation était la moins forte : dans ce cas, nous aurions pu être aux alentours de 5 % et certainement plus en phase avec l’indice des fermages ».