Démonstration de désherbage mécanique
Se faire une idée

Chloé Monget
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Le 31 mai, la Chambre d'agriculture de la Nièvre et la Fédération des Cuma organisaient une demi-journée de démonstration de désherbage mécanique.

Se faire une idée
La bineuse Phénix en action, avec son arche particulière dotée de deux roues d'ancrage lui offrant une certaine stabilité.

La Fédération des Cuma et la Chambre d’Agriculture de la Nièvre ont orchestré conjointement la démonstration de désherbage mécanique du 31 mai dernier sur l’exploitation de Fabien Gibouret (EARL La Marquise et adhérent à la Cuma Vallée du Nohain) à La Marquise (Entrains-sur-Nohain) ; une occasion de faire le point sur le matériel. Au total, dix machines étaient présentées, toutes en démonstration dynamique.

Juste une mise au point

« Nous voulions proposer un instant d’échanges entre exploitants (bios et conventionnels) et concessionnaires sur un thème particulier qui prend de plus en plus d’ampleur. Il nous paraissait nécessaire qu’ils aient la possibilité de poser leurs questions sur les nouveautés en matière de matériel, même sans intention d’achat » pointe Noémie Sansoit, Animatrice Territoriale - Coordinatrice Agriculture Biologique à la Chambre d’Agriculture de la Nièvre. Pour Fabien Gibouret, accueillant l’événement sur ses terres : « c’est toujours intéressant de constater les évolutions de matériels, afin de ne pas être complètement perdu. Comme pour les semences ou tout autre aspect de la ferme, nous nous devons d’être à jour en matière de connaissance. De plus, ce thème réunit Bio et conventionnels ce qui est très enrichissant dans les échanges ». Si les discussions sont allées bon train, dans la bonne humeur palpable, une question est à se poser : est-ce que le désherbage mécanique est financièrement moins coûteux que le chimique ?


La bonne solution ?

Installé depuis 2008, et en 3e année de conversion Bio, Fabien Gibouret utilise le désherbage mécanique car, pour lui, c’est « une solution adéquate favorisant la dynamique de la plante ». Il précise : « le non-traitement me permet de faire des économies, puisque je n’utilise plus de phytos. Mais d’un autre côté, il y a les passages successifs de bineuse, me forçant donc à utiliser plus le tracteur et de fioul. Malgré tout, il n’y a pas une grande différence par rapport à mon ancien modèle, mais c’est sûr qu’au prix du fioul, on réfléchit à deux fois avant de passer l’engin une troisième fois, par exemple ». Pour Francis Jeandarme, éleveur laitier et polyculture éleveur à Taingy (Gaec d’Éole dans l’Yonne), président de la Cuma de Sementron (89) et musicien le week-end (musique celtique et orchestre), venu assisté à la démonstration, pointe : « Ces matériels de désherbage mécaniques, qui existent depuis longtemps, sont de plus en plus utilisés aujourd’hui grâce à une demande de l’opinion plus importante en matière d’environnement. Malgré tout, l’offre en produits bio supérieure à la demande et les pouvoirs publics n’aidant pas assez les agriculteurs en bio (suppression des aides au maintien) ne favorisent pas l’emploi de certains matériels assez coûteux dû notamment à l’installation de caméras sur ces outils. Une solution peut être l’achat en CUMA, pour réduire le coût de l’investissement tout en sachant que les « fenêtres météo » sont parfois courtes pour intervenir. Notons que ces procédés intéressent également de plus en plus les agriculteurs en conventionnel par la demande des baisses des IFT ».

 Le choix de Fabien
Fabien Gibouret est installé depuis 2008 à La Marquise (Entrains-sur-Nohain).

Le choix de Fabien

En 3e année de conversion Bio Fabien Gibouret souligne : « j’ai décidé de me convertir car je ne supportais plus les fluctuations de prix et l’incertitude qui en découlait. Dans la même veine je rencontrais des problèmes de débouchés. Jusqu’à présent, à part cette année, je m’y retrouve économiquement parlant et aussi personnellement car j’ai une véritable visibilité sur les prix. Pour ne pas mettre tous mes œufs dans le même panier, j’ai choisi d’avoir une production diversifiée sur mes 130 ha (120 ha irrigués) avec du soja, des haricots, du maïs, du tournesol, de la févrole ou encore des lentilles ».

 

Les marques
Environ quarante personnes ont fait le déplacement de l'Yonne et de la Nièvre pour la démonstration.

Les marques

Plusieurs constructeurs étaient représentés lors de la demi-journée. Ainsi, les visiteurs ont pu découvrir, trois machines Carré (une herse étrille 12 m, une houx rotative 6 m, une bineuse 12 rangs), trois Einböck (une roto étrille de 12 m, une herse étrille de 6 m et une bineuse de 12 rangs), deux Treffler (une herse étrille 12 m et un scalpeur de 5 m), une bineuse 12 rangs Gardford, une bineuse 12 rangs Steketee ou encore une bineuse 12 rangs Phénix. Les interfaces de contrôles ou encore les caméras de direction ont aussi été mises à l'honneur.