Méthanisation
La méthanisation, l'avenir de l'élevage laitier ?

Christopher Levé
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Dans l’Yonne, 12 méthaniseurs sont en fonctionnement. D’autres projets pourraient voir le jour dans les prochaines années, notamment sur les élevages laitiers. Vincent Gallois, conseiller à la Chambre d’agriculture de l’Yonne, évalue à une quarantaine le nombre d’élevages laitiers icaunais capables de monter un projet de méthanisation.

Méthanisation
Vincent Gallois, conseiller à la Chambre d'agriculture de l'Yonne, évalue à une quarantaine le nombre d'élevage laitiers icaunais capables de monter un projet de méthanisation.

Aujourd’hui, l’Yonne compte 12 méthaniseurs en fonctionnement sur son territoire. Ils vont « du plus petit au plus grand à une production en méthane à l’heure de 6 m3 à 200 m3 », indique Vincent Gallois, conseiller en énergie à la Chambre d’agriculture de l’Yonne.
Sur ces 12 méthaniseurs, un seul n’appartient pas à un agriculteur mais fonctionne avec des matières agricoles. « L’agriculture est forcément dans la boucle des méthaniseurs », assure Vincent Gallois. Toujours sur ces 12 méthaniseurs, « sept sont adossés à un élevage laitier ».
Alors, qu’en est-il de l’avenir de la méthanisation ? « Elle se dessine en trois points. Il y a la méthanisation adossée à l’élevage. Dans le département, une quarantaine d’élevages sont capables de monter un projet de méthanisation », répond le conseiller de la Chambre. « Il y a ensuite la méthanisation fonctionnant avec les cultures intermédiaires à vocation énergétique (Cive). Enfin, il y a la méthanisation alimentée par la voie des déchets. Comme on est à proximité de Paris, des projets agricoles arrivent, qui fonctionneraient avec ces déchets parisiens. Dans l’Yonne, il y a déjà deux méthaniseurs qui fonctionnent comme cela et je recense trois autres projets capables de voir le jour en étant alimentés par ce moyen, dont un en construction ».

Un investissement conséquent mais vite rentable

À titre informatif, un hectare de Cive produit en moyenne le besoin d’un ménage et demi en gaz, soit environ 2 000 m3 de méthane. Tandis qu’un élevage laitier produit le besoin électrique de 140 foyers, hors chauffage.
Cependant, la grosse difficulté de la méthanisation se trouve dans l’acceptation des projets. « On le constate de plus en plus. Selon moi, il y a deux causes à cela : les néoruraux qui arrivent et bloquent les projets, et la peur due à l’incompréhension, qui est renforcée par les réseaux sociaux », pense Vincent Gallois.
Au niveau des élevages laitiers, pour ceux qui arrivent à surmonter cette problématique, il est bon de savoir que des aides existent pour concrétiser un projet de méthanisation. « Il y a de nouvelles dispositions au niveau de la région et de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) pour l’émergence des projets laitiers (pour des projets de 100 kW électriques, c’est-à-dire 20 m3 de méthane à l’heure). Un projet de méthanisation représente un investissement assez conséquent (il faut compter en moyenne 1 million d’euros pour mener à bien un projet) mais il y a souvent des aides et le méthaniseur est rentable assez rapidement (le retour sur investissement se situe entre 8 et 12 ans) ».
Un investissement important mais qui pourrait apporter une source de revenu supplémentaire non négligeable pour les laitiers, quand on sait que la filière traverse une période délicate d’un point de vue économique.