Race Simmental
Un syndicat plein de vie

AG
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Les éleveurs de Simmental française se sont donné rendez-vous à Beaumont-sur-Vingeanne pour leur assemblée générale. L’occasion de revenir sur une année 2022 très animée.

Un syndicat plein de vie
Vincent Gardey, Sophie Guillemeau et Michel Menestrier, le 17 février.

Il ne compte qu’une vingtaine de membres, mais cela ne l’empêche pas d’être « partout » sur les manifestations, pour promouvoir la race Simmental. « Notre syndicat a effectivement multiplié les sorties en 2022 et cela devrait continuer cette année », se réjouit Michel Menestrier, le président. La Simmental s’est ainsi rendue au salon de l’agriculture, au show open de Choignes-Chaumont, à la fête du lait de Fromenteau, à Montigny-le-Roi et à la Ferme Côte-d’Or. D’autres déplacements ont été organisés, comme l’indique l’éleveur de Villy-en-Auxois : « Cournon était aussi sur notre agenda ! Plus récemment, le mois dernier, nous nous sommes rendus en Haute-Saône pour visiter le laboratoire interprofessionnel d’analyses laitières (Lial) de Rioz, pour lequel notre production est directement concernée. Nous avons été accueillis dans une exploitation laitière l’après-midi, pour une rencontre très enrichissante ».

Merci, le Département

Une autre bonne nouvelle de l’année 2022 vient du génotypage, technologie qui permet d’évaluer le potentiel génétique des animaux. « Nous avons dépassé toutes nos espérances dans ce domaine », souligne Michel Menestrier, « tous les éleveurs ont réalisé des analyses, et pas seulement chez les femelles les plus jeunes. Nous avons rattrapé le retard que nous avions dans ce dossier. C’est de bon augure pour notre race. Nous remercions le Conseil départemental pour son aide financière ».

Incertitudes pour 2023

La conjoncture économique a bien évidemment été abordée lors de cette assemblée. « Cette situation est vraiment atypique », observe le président, qui rappelle l’envolée de tous les prix : « l’année 2022 a été plus ou moins positive selon un critère bien précis : l’anticipation des éleveurs sur leurs différents achats. Pour 2023, nous sommes très interrogatifs, sachant que les charges grimpent plus vite que nos produits… Les investissements sont actuellement au ralenti, nous le voyons bien avec de nombreux projets en stand-by. Nos adhérents attendent de voir l’évolution des évènements pour prendre des décisions ».

Visite d’exploitation

Cette journée d’études Simmental s’est poursuivie l’après-midi au Gaec Gardey. Comme un an plus tôt lors des journées bâtiments de la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or, Vincent Gardey a présenté ses logettes accueillant de jeunes génisses dès l’âge de six mois. Ce dispositif innovant permet d’acclimater les animaux à leur futur mode d’élevage, tout en réalisant des économies de paille. Le haut niveau de production laitière de cette exploitation comptant 140 Simmental, dont 115 en permanence à la traite, a également été au cœur des discussions : le Gaec Gardey dépasse en effet la barre des 10 000 kg de lait/vache/an depuis 2020, avec un pic actuel à 10 300 kg/vache/lait, alors que la moyenne 2022 des adhérents du syndicat pointe à 7 500 kg/vache/an. « Notre race mixte peut convenir à toutes les attentes : aux éleveurs bios avec 5 000 ou 6 000 kg/vache/an et même ceux qui privilégient la production, comme les éleveurs qui nous accueillent aujourd’hui », fait remarquer Michel Menestrier. Vincent Gardey a clairement fait le choix de la production depuis son installation il y a dix ans, avec un gain de 2 500 kg/vache sur cette même période. Comment arriver à un tel niveau ? La question a été posée au jeune éleveur de 30 ans : « C’est tout un ensemble de choses, à mon avis. Nous mettons les animaux dans les meilleures conditions possibles, dès leur plus jeune âge. L’idée est de les faire évoluer dans un environnement similaire à celui qu’ils auront quand ils produiront du lait, je pense à l’alimentation mais aussi au couchage. Nous faisons en sorte d’être très réactifs sur le management du troupeau. Un exemple ? Nous nous occupons immédiatement d’une vache si celle-ci présente de premiers symptômes d’une maladie quelconque. Nous travaillons beaucoup sur le préventif pour limiter les problèmes. Une telle production nécessite bien évidemment des frais supplémentaires en alimentation, mais les charges restent maîtrisées car nous raisonnons en marge à la vache, par jour. Tout est calculé au centime près, ou presque ». Vincent Gardey ne compte pas s’arrêter en si bon chemin et vise désormais les 11 000 kg/vache/an : « nous avons tout exploré à notre niveau, nous sommes arrivés au bout de notre progression alors nous faisons désormais appel à une équipe de vétérinaires et de nutritionnistes pour tenter d’y arriver ».

Bienvenue Simon
Simon Belin.

Bienvenue Simon

Simon Belin est en cours d’installation sur la ferme familiale à Boux-sous-Salmaise. Ce jeune homme de 27 ans participait aux travaux du syndicat : « Je représente mes parents à ce type de rendez-vous. Il est très important de se réunir, nous, éleveurs, pour échanger tous ensemble sur nos métiers et définir le futur chemin que prendra notre Simmental ». Simon Belin, diplômé de l’Institut Agro Dijon (anciennement Enesad puis AgroSup), est revenu sur l’exploitation il y a un an et demi après une expérience à l’étranger : « Je suis sorti de l’école en 2018 et je suis parti travailler durant trois ans en Californie, au sein de l’entreprise Naïo Technologies. J’ai vécu l’expérience que je souhaitais avant de revenir m’installer sur l’exploitation familiale qui est en bio et qui compte soixante Simmental ». Le jeune Côte-d’orien remplacera ces tout prochains mois Brigitte, sa mère, qui fera valoir ses droits à la retraite. Son installation sera couplée à la construction d’un séchage en grange : « l’objectif sera de gagner en autonomie fourragère et protéique avec, en plus, une meilleure qualité de fourrage. Cet investissement sera également rentabilisé par une production d’électricité qui sera elle aussi mise en route en même temps, par le biais de panneaux solaires. Nous consommerons une partie de l’électricité produite sur la ferme ».