Agriculture de conservation
Vers un inéluctable retour au labour ?
Suite à la décision du gouvernement d’interdire l’utilisation du glyphosate, l’agriculture de conservation, pourtant vertueuse sur le plan environnemental, risque un retour en arrière si aucune alternative efficace n’est trouvée dans les trois ans.
L’interdiction du glyphosate pour la majorité des usages dans les trois ans et pour tous les usages dans les cinq ans a été actée par le Gouvernement qui tient à envoyer un symbole fort à la société civile, après les polémiques sur sa dangerosité.
Dans cette dynamique, le monde agricole s’est mobilisé pour définir et diffuser des bonnes pratiques destinées à réduire l’utilisation des pesticides, à travers un Contrat de solutions, lancé en 2018 par la FNSEA et une quarantaine de partenaires. Néanmoins, pour certaines pratiques agricoles, les solutions ne seront pas disponibles dans le temps imparti.
L’interdiction du glyphosate pénalise notamment l’agriculture de conservation, une agriculture qui s’applique à protéger la biodiversité du sol pour limiter le travail mécanique qui appauvrit la terre. Le glyphosate y est utilisé pour protéger les couverts végétaux. Sans cette substance active, «soit on arrête d’exploiter, soit on revient au traditionnel, à savoir le labour, soit on passe en bio en sachant que ce ne sera pas possible partout», témoigne Gilles Robillard, producteur de grandes cultures en agriculture de conservation des sols, dans l’Yonne. «Le glyphosate, j’en utilise un litre par hectare, c’est l’équivalent d’une bouteille sur le Stade de France. Sans glyphosate, je devrais utiliser 50 l supplémentaires de fioul par hectare pour le labour», déplore-t-il.
Un véritable retour en arrière, quand on sait tout ce que l’agriculture de conservation présente comme atout au niveau environnemental. Les bénéfices du couvert végétal.
En effet, l’agriculture de conservation repose sur trois principes agronomiques : la rotation des cultures et des couverts végétaux, la réduction du travail du sol et du trafic sur les parcelles, et la restitution intégrale des résidus de récolte à la surface du sol. Ces pratiques permettent d’optimiser la fertilité du sol, face à l’appauvrissement engendré par le labour, et les couvertures du sol protègent la terre des intempéries tout en enrichissant la biodiversité.
De plus, la restitution des résidus augmente la capacité de stockage carbone des parcelles. Néanmoins, la transition entre labour et agriculture de conservation prend plusieurs années avant d’arriver à des rendements identiques, et demande à l’agriculteur de changer son approche pour aller vers une vision plus systémique.
À l’heure actuelle, il n’existe pas encore d’alternative au glyphosate qui, toujours utilisé avec parcimonie, permet de maîtriser l’enherbement sur les couverts. Ce qui signifie, pour les agriculteurs engagés dans l’amélioration de leurs pratiques via l’agriculture de conservation, un nécessaire retour au travail mécanique d’ici 2020, avec un impact important en matière d’émission de gaz à effet de serre. «Pour l’instant, il n’existe pas de solution de remplacement au glyphosate, il est donc indispensable de mettre en place des moyens alloués à la recherche et au développement, pour l’agriculture de conservation des sols, mais aussi pour l’agriculture en général et développer les solutions nécessaires pour diminuer l’usage des phytosanitaires, comme le propose le Contrat de solutions», rappelle donc Christian Durlin, responsable de la Commission Environnement à la FNSEA.
Dans cette dynamique, le monde agricole s’est mobilisé pour définir et diffuser des bonnes pratiques destinées à réduire l’utilisation des pesticides, à travers un Contrat de solutions, lancé en 2018 par la FNSEA et une quarantaine de partenaires. Néanmoins, pour certaines pratiques agricoles, les solutions ne seront pas disponibles dans le temps imparti.
L’interdiction du glyphosate pénalise notamment l’agriculture de conservation, une agriculture qui s’applique à protéger la biodiversité du sol pour limiter le travail mécanique qui appauvrit la terre. Le glyphosate y est utilisé pour protéger les couverts végétaux. Sans cette substance active, «soit on arrête d’exploiter, soit on revient au traditionnel, à savoir le labour, soit on passe en bio en sachant que ce ne sera pas possible partout», témoigne Gilles Robillard, producteur de grandes cultures en agriculture de conservation des sols, dans l’Yonne. «Le glyphosate, j’en utilise un litre par hectare, c’est l’équivalent d’une bouteille sur le Stade de France. Sans glyphosate, je devrais utiliser 50 l supplémentaires de fioul par hectare pour le labour», déplore-t-il.
Un véritable retour en arrière, quand on sait tout ce que l’agriculture de conservation présente comme atout au niveau environnemental. Les bénéfices du couvert végétal.
En effet, l’agriculture de conservation repose sur trois principes agronomiques : la rotation des cultures et des couverts végétaux, la réduction du travail du sol et du trafic sur les parcelles, et la restitution intégrale des résidus de récolte à la surface du sol. Ces pratiques permettent d’optimiser la fertilité du sol, face à l’appauvrissement engendré par le labour, et les couvertures du sol protègent la terre des intempéries tout en enrichissant la biodiversité.
De plus, la restitution des résidus augmente la capacité de stockage carbone des parcelles. Néanmoins, la transition entre labour et agriculture de conservation prend plusieurs années avant d’arriver à des rendements identiques, et demande à l’agriculteur de changer son approche pour aller vers une vision plus systémique.
À l’heure actuelle, il n’existe pas encore d’alternative au glyphosate qui, toujours utilisé avec parcimonie, permet de maîtriser l’enherbement sur les couverts. Ce qui signifie, pour les agriculteurs engagés dans l’amélioration de leurs pratiques via l’agriculture de conservation, un nécessaire retour au travail mécanique d’ici 2020, avec un impact important en matière d’émission de gaz à effet de serre. «Pour l’instant, il n’existe pas de solution de remplacement au glyphosate, il est donc indispensable de mettre en place des moyens alloués à la recherche et au développement, pour l’agriculture de conservation des sols, mais aussi pour l’agriculture en général et développer les solutions nécessaires pour diminuer l’usage des phytosanitaires, comme le propose le Contrat de solutions», rappelle donc Christian Durlin, responsable de la Commission Environnement à la FNSEA.
Le gouvernement lance la consultation publique pour le plan Écophyto II+
Le 20 novembre, François de Rugy, ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire, Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation et Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation ont annoncé le lancement de la consultation publique sur le projet de plan Écophyto II+*. Elle sera ouverte jusqu’au 10 décembre 2018. Dans un communiqué commun, les ministres ont rappelé que ce plan doit renforcer le plan Écophyto II, «en intégrant les actions prévues par le plan d’action du 25 avril 2018 sur les produits phytopharmaceutiques et une agriculture moins dépendante aux pesticides d’une part, et celles du plan de sortie du glyphosate annoncé le 22 juin 2018 d’autre part». L’objectif principal est de réduire les usages de produits phytopharmaceutiques de 50 % d’ici 2025. Il vise aussi, dans la lignée des actions déjà engagées dans les plans précédents, à accélérer le retrait des substances les plus préoccupantes, promouvoir la reconnaissance et la diffusion des produits de biocontrôle et des préparations naturelles peu préoccupantes, renforcer la prévention de l’exposition de la population aux pesticides ainsi que de leurs impacts sur l’environnement et la biodiversité, soutenir la recherche et l’innovation et à accompagner les agriculteurs dans la transition. Les ministres précisent que, tous les ans, 71 millions d’euros seront consacrés au plan Écophyto. La consultation sur le projet du plan Écophyto II+ est ouverte du 20 novembre au 10 décembre 2018.
*Lien vers la consultation : www.consultation-ecophyto2plus.gouv.fr
*Lien vers la consultation : www.consultation-ecophyto2plus.gouv.fr