Patrimoine Auxerrois
Vendanges à la ville
Seul témoin du passé viticole d'Auxerre, le Clos de la Chaînette s'étend sur 4,8 ha implantés majoritairement en cépage chardonnay, à quelques pas du centre ville, pour une production moyenne annuelle de 30 000 bouteilles que les amateurs s'arrachent.

Qui peut imaginer aujourd'hui en se promenant à Auxerre, que la ville comptait à la fin du 19ème siècle, avant la crise du phylloxéra et l'urbanisation jusqu'à 1800 ha de vignobles ? Seul témoin d'un passé révolu, le Clos de la Chaînette a longtemps été propriété des moines de l'abbaye Saint-Germain toute proche. Visible aux archives municipales, le testament de l'évêque Saint Vigile, daté de l'année 680, en atteste d'ailleurs l'existence, qualifiant la production d'alors de [I]«récolte des meilleurs vins de la contrée»[i]. A la révolution, le Clos de la Chaînette est cédé comme bien national et racheté par quelques notables auxerrois aisés sans pour autant perdre sa notoriété. On dit même qu'un certain Alexandre Dumas, au milieu du 19ème siècle, le classait parmi l'excellence des grands vins français ! Suite à la crise du phylloxéra, l'asile départemental d'aliénés acquiert le domaine, avec pour objectif d'y faire du maraîchage et [I]«d'apporter une occupation saine aux malades issus pour la plupart de la campagne»[i]. L'histoire ne dit pas si le remède a tenu toutes ses promesses mais toujours est-il que les vignes ont traversé les siècles et sont encore aujourd'hui propriété du Centre Hospitalier Spécialisé de l'Yonne, même s'il y a bien longtemps qu'on a abandonné l'idée d'y adjoindre des [I]«vertus thérapeutiques»[i] !
[INTER]Entre 5 et 6 ans en liste d'attente[inter]
Ingénieur et directeur des espaces verts et du vignoble au CHSY, Thierry Millière règne aujourd'hui sur les 4,8 ha de vignobles répartis pour 80 % en cépage chardonnay et 20 % en pinot noir. Ici, on craint plus la «grillure» que le mildiou et ce n'est pas du seulement à l'exposition plein sud : [I]«comme on est en site urbain, on bénéficie d'un micro climat nous faisant gagner en moyenne jusqu'à + 3° de température ambiante par rapport à des vignes en plein champ».[i] Ce qui explique aussi pourquoi les vendanges s'y déroulent toujours en avance par rapport aux autres vins tranquilles du département. L'emplacement urbain n'est pas sans difficultés supplémentaires, comme le souligne Thierry Millière : [I]«comme notre vigne est très en avance et débourre très tôt, nos jeunes pousses sont très sensibles en cas de gel tardif. L'autre problème est lié aux étourneaux au moment des vendanges. Vous ne pouvez pas imaginer ! Un nuage noir qui fonce sur les rangs ! A tel point que je pense mettre en place l'an prochain des filets de protection»[i].
L'Appellation d'Origine Contrôlée a été obtenue en 1947. Aujourd'hui classé [I]«site espace vert remarquable»[i], le lieu produit un blanc qui, sans rivaliser avec son illustre voisin, partage son côté iodé et minéral : [I]«ici, on est en portlandien. Un peu moins riche en alluvions et coquillages que le kimméridgien et l'expression n'est peut-être pas aussi éclatante qu'en chablisien»[i]. Les résultats sont toutefois suffisamment probants pour que chaque année, 2600 clients dûment répertoriés se partagent la production. Une liste d'attente existe mais il faut se montrer patient : en moyenne compter 5 à 6 ans... !
Pour l'heure, à l'ombre du clocher de Saint Germain, les sécateurs s'activent, avec en fond sonore le bruit des boulevards tout proches. Bientôt la fin des vendanges. Les moines de l'abbaye peuvent reposer en paix, la relève est assurée !
[INTER]Entre 5 et 6 ans en liste d'attente[inter]
Ingénieur et directeur des espaces verts et du vignoble au CHSY, Thierry Millière règne aujourd'hui sur les 4,8 ha de vignobles répartis pour 80 % en cépage chardonnay et 20 % en pinot noir. Ici, on craint plus la «grillure» que le mildiou et ce n'est pas du seulement à l'exposition plein sud : [I]«comme on est en site urbain, on bénéficie d'un micro climat nous faisant gagner en moyenne jusqu'à + 3° de température ambiante par rapport à des vignes en plein champ».[i] Ce qui explique aussi pourquoi les vendanges s'y déroulent toujours en avance par rapport aux autres vins tranquilles du département. L'emplacement urbain n'est pas sans difficultés supplémentaires, comme le souligne Thierry Millière : [I]«comme notre vigne est très en avance et débourre très tôt, nos jeunes pousses sont très sensibles en cas de gel tardif. L'autre problème est lié aux étourneaux au moment des vendanges. Vous ne pouvez pas imaginer ! Un nuage noir qui fonce sur les rangs ! A tel point que je pense mettre en place l'an prochain des filets de protection»[i].
L'Appellation d'Origine Contrôlée a été obtenue en 1947. Aujourd'hui classé [I]«site espace vert remarquable»[i], le lieu produit un blanc qui, sans rivaliser avec son illustre voisin, partage son côté iodé et minéral : [I]«ici, on est en portlandien. Un peu moins riche en alluvions et coquillages que le kimméridgien et l'expression n'est peut-être pas aussi éclatante qu'en chablisien»[i]. Les résultats sont toutefois suffisamment probants pour que chaque année, 2600 clients dûment répertoriés se partagent la production. Une liste d'attente existe mais il faut se montrer patient : en moyenne compter 5 à 6 ans... !
Pour l'heure, à l'ombre du clocher de Saint Germain, les sécateurs s'activent, avec en fond sonore le bruit des boulevards tout proches. Bientôt la fin des vendanges. Les moines de l'abbaye peuvent reposer en paix, la relève est assurée !