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Champagne

Une vendange «exceptionnelle», en quantité comme en qualité

La vendange 2019 en Champagne est «exceptionnelle» en quantité comme en qualité, selon le Syndicat général des vignerons de la Champagne (SGV). Mais une question se pose : comment commercialiser ces volumes ?
Par Ma signature
«La filière du champagne se réjouit de la qualité exceptionnelle de la récolte 2019», a indiqué le Syndicat général des vignerons de la Champagne (SGV) lors d’une conférence de presse le 4 octobre. Le temps chaud et ensoleillé des mois d’août et septembre, combiné à des nuits fraîches à l’approche de la vendange, «a permis à la vigne de connaître une dynamique de maturation exceptionnelle, offrant des moûts dont la concentration aromatique est de bon augure pour les futures cuvées», a expliqué le SGV. De plus, le réchauffement climatique «est jusqu’alors bénéfique pour la qualité de nos vins», même si des épisodes caniculaires en juin et juillet ont brûlé plus de 10 % du potentiel de récolte.
Le rendement moyen devrait dépasser les 10 000 kilos de raisin à l’hectare, volume proche du rendement économique nécessaire pour alimenter la demande des marchés. Mais «on aimerait pouvoir vendre toute cette belle récolte», a commenté Maxime Toubart, président du SGV. Il a évoqué le tassement progressif des ventes de champagne en volume : 302 millions de bouteilles commercialisées en 2018, contre 307 en 2017, et plus de 320 millions au début de la décennie.
Le chiffre d’affaires du champagne a néanmoins augmenté mais c’est surtout du fait de la hausse du prix de la bouteille et le vignoble champenois a conscience que la valorisation a des limites, d’autant que la concurrence avec le prosecco italien et le cava espagnol est âpre. D’où cette vigilance à valoriser le produit certes, mais en commercialisant aussi des volumes.
Le risque de crise de surproduction serait aussi bien réel en cas de libéralisation des plantations de vignes dans l’UE. Cette menace pourrait se préciser si aucune démarche n’était entreprise au Parlement européen, au Conseil et à la Commission pour pérenniser le système de régulation des plantations au-delà de 2030.

L’hébergement des saisonniers en question

Le sujet de l’hébergement des saisonniers chez les vignerons au moment des vendanges est réapparu cette année, avec un taux de saisonniers hébergés inférieur à 10 %, occasionnant des déplacements routiers quotidiens et sur des distances de plus en plus longues. Une loi de 1995 instituant des normes d’hébergement ont découragé les employeurs d’héberger les saisonniers. La réglementation impose une surface de logement de 44 m2 pour loger six personnes. Pour loger 30 vendangeurs (effectif moyen dans les exploitations familiales), il faudrait disposer de six pièces totalisant plus de 220 m2, tout cela pour une durée d’occupation qui tend à se réduire (dix jours en moyenne), selon le SGV. Les professionnels demandent que ce soit la réglementation du code du travail, plus souple, qui s’applique, ce qui permettrait de financer la rénovation des bâtiments et de réhabiliter la pratique de l’hébergement chez le vigneron, selon le SGV