Plantes compagnes du colza
Une technique prometteuse mais à utiliser avec précaution
Dans l'objectif de réduction des intrants (azote, herbicides et voire insecticides) le Cetiom a acquis des références intéressantes avec la technique des couverts associés au colza à l'automne depuis quelques années, notamment dans le Berry. Mais pour transférer ces résultats expérimentaux en parcelle dans d'autres milieux et régions, il convient de respecter un certain nombre de précautions, notamment en testant sur des surfaces limitées les premières années.

Les essais menés depuis 4 ans dans le Berry et depuis 2012 en Lorraine, Poitou-Charentes et Midi-Pyrénées ont montré que la technique permettait de réduire la biomasse des mauvaises herbes par concurrence de la plante associée vis-à-vis de l'adventice. Par contre, la réduction du nombre d'adventices par mètre carré est plus difficile (uniquement en cas de croissance importante et rapide du couvert). Ainsi, des situations d'échecs ont été constatées avec des adventices difficiles restants en grand nombre comme le géranium, le gaillet ou la matricaire. Il est donc déconseillé d'utiliser la technique dans des parcelles à fort risque adventices. Les couverts associés ne doivent être réservés qu'aux parcelles faiblement enherbées ou aux situations où il est possible de réduire au préalable le risque de levées d'adventices (ex : semis direct, strip-till, désherbage mécanique, localisé...). Il est possible de désherber chimiquement sa parcelle en réduisant les doses. La difficulté est de trouver le meilleur compromis entre efficacité sur les adventices et sélectivité sur le couvert.
Bien choisir ses espèces
Le premier objectif de cette technique étant l'économie d'azote, le choix doit se porter sur la famille des légumineuses. Les travaux du Cetiom ont permis de sélectionner les espèces les plus intéressantes (cf. tableau). La vesce (commune et pourpre), la gesse et la féverole apportent le plus d'azote tandis que les lentilles vont couvrir efficacement le sol. Le trèfle d'Alexandrie et le fenugrec ont une bonne complémentarité avec les autres espèces. Mais attention au choix de la variété qui doit pouvoir geler pendant l'hiver. En cas de non gel, la plupart de ces espèces présentent peu de concurrence au printemps sauf les vesces. Une possibilité de destruction chimique efficace en sortie d'hiver est alors possible (Lontrel).
Semer tôt avec un matériel adapté
Réussir la croissance simultanée de la légumineuse et du colza à l'automne est primordial pour atteindre ses objectifs : non concurrence à l'automne et développement suffisant pour la restitution d'azote et la sensibilité vis-à-vis du gel. Pour cela, il est conseillé de semer précocement (à partir du 20 août, éviter septembre) et sans décalage (un jour maximum) le couvert et le colza. Le semis en simultané est possible mais mélanger plusieurs tailles de graines afin d'éviter une stratification dans le semoir.
Des perspectives intéressantes à consolider
Depuis 4 ans, les essais Cetiom du Berry ont été conduits en réduisant la dose d'azote de 30 unités sans impact sur le rendement. Dans certains essais régionaux, cet objectif n'a pas toujours été atteint. Cette année, l'automne sec n'a pas permis une bonne croissance des couverts. Les résultats de l'année permettront donc de vérifier si la même réduction de dose est possible en année difficile. Des travaux sont actuellement en cours pour évaluer plus finement cette économie.
Le Cetiom étudie également l'influence des couverts sur les ravageurs. Plusieurs essais ont pu montrer une réduction du nombre d'attaques d'altises. La hauteur du couvert au moment des attaques est une hypothèse d'explication. D'autres essais ont également montré une réduction d'attaque de charançons du bourgeon terminal. Pour ce dernier, l'hypothèse d'une meilleure croissance végétative du colza est avancée. Pour ces deux ravageurs, il semble exister une interaction entre la plante compagne et l'insecte qui est parfois négative mais les causes et les efficacités sont encore mal connues (phénomène de confusion ? perturbation de l' «odorat» ?, ...). Il est important de préciser que l'éventuelle baisse du taux d'attaque n'implique pas systématiquement la possibilité d'une impasse insecticide. Le mode de raisonnement pour ces interventions demeure le même en colza seul et colza associé.
Par contre, la technique ne semble avoir aucune influence sur d'autres ravageurs comme les limaces, la tenthrède de la rave ou la mouche du chou. Dans tous les cas, les résultats restent à consolider par des études futures.
Bien choisir ses espèces
Le premier objectif de cette technique étant l'économie d'azote, le choix doit se porter sur la famille des légumineuses. Les travaux du Cetiom ont permis de sélectionner les espèces les plus intéressantes (cf. tableau). La vesce (commune et pourpre), la gesse et la féverole apportent le plus d'azote tandis que les lentilles vont couvrir efficacement le sol. Le trèfle d'Alexandrie et le fenugrec ont une bonne complémentarité avec les autres espèces. Mais attention au choix de la variété qui doit pouvoir geler pendant l'hiver. En cas de non gel, la plupart de ces espèces présentent peu de concurrence au printemps sauf les vesces. Une possibilité de destruction chimique efficace en sortie d'hiver est alors possible (Lontrel).
Semer tôt avec un matériel adapté
Réussir la croissance simultanée de la légumineuse et du colza à l'automne est primordial pour atteindre ses objectifs : non concurrence à l'automne et développement suffisant pour la restitution d'azote et la sensibilité vis-à-vis du gel. Pour cela, il est conseillé de semer précocement (à partir du 20 août, éviter septembre) et sans décalage (un jour maximum) le couvert et le colza. Le semis en simultané est possible mais mélanger plusieurs tailles de graines afin d'éviter une stratification dans le semoir.
Des perspectives intéressantes à consolider
Depuis 4 ans, les essais Cetiom du Berry ont été conduits en réduisant la dose d'azote de 30 unités sans impact sur le rendement. Dans certains essais régionaux, cet objectif n'a pas toujours été atteint. Cette année, l'automne sec n'a pas permis une bonne croissance des couverts. Les résultats de l'année permettront donc de vérifier si la même réduction de dose est possible en année difficile. Des travaux sont actuellement en cours pour évaluer plus finement cette économie.
Le Cetiom étudie également l'influence des couverts sur les ravageurs. Plusieurs essais ont pu montrer une réduction du nombre d'attaques d'altises. La hauteur du couvert au moment des attaques est une hypothèse d'explication. D'autres essais ont également montré une réduction d'attaque de charançons du bourgeon terminal. Pour ce dernier, l'hypothèse d'une meilleure croissance végétative du colza est avancée. Pour ces deux ravageurs, il semble exister une interaction entre la plante compagne et l'insecte qui est parfois négative mais les causes et les efficacités sont encore mal connues (phénomène de confusion ? perturbation de l' «odorat» ?, ...). Il est important de préciser que l'éventuelle baisse du taux d'attaque n'implique pas systématiquement la possibilité d'une impasse insecticide. Le mode de raisonnement pour ces interventions demeure le même en colza seul et colza associé.
Par contre, la technique ne semble avoir aucune influence sur d'autres ravageurs comme les limaces, la tenthrède de la rave ou la mouche du chou. Dans tous les cas, les résultats restent à consolider par des études futures.