Crise agricole
«Une situation très compliquée...»
Une première réunion du Comité Départemental de l’économie Agricole (CoDEA), s’est déroulée le 12 octobre dernier, réunissant autour des services de l’Etat et de la Chambre d’agriculture, les principaux acteurs économiques et financiers de la sphère agricole.
Instauré en septembre dernier, le CoDEA est le pendant du Codefi (Comité Départemental d’Examen des Difficultés de Financement des Entreprises), un dispositif créé dans les années 50, pour accompagner les entreprises artisanales, industrielles ou de service, en prise avec des difficultés. Le CoDEA succède à la cellule d’urgence mise en place en avril 2015, chargée d’accompagner les exploitants en difficulté.
Présidée par le préfet, cette cellule composée des représentants de l’État, de la Chambre d’agriculture, du médiateur du crédit, des banques, de la MSA et du Centre de gestion, s’est réunie 17 fois, pour examiner plus de 300 demandes, émanant principalement d’éleveurs, pour une aide globale au titre de la prise en charge des intérêts, de 883 K€. Le dispositif qui lui succède aujourd’hui, s’est fixé pour objectif d’accompagner les agriculteurs pour faire face aux difficultés structurelles de l’agriculture, auxquelles se rajoutent les difficultés conjoncturelles nées des évènements climatiques ayant touché le département au printemps. Une première réunion s’est tenue le 12 octobre dernier, présidée par le préfet de l’Yonne, Jean-Christophe Moraud, qui a rappelé lors d’un point presse le contexte : «nous sommes confrontés à des difficultés à la fois structurelles et conjoncturelles qu’il nous faut aborder clairement avec un angle qui ne soit plus seulement de soutien, mais qui embrasse l’intégralité de la problématique économique de l’exploitation agricole qui, même un peu spécifique, est une entreprise à part entière. Cela veut dire que le travail effectué sur les dossiers, pourra dans certains cas, le plus réduits possible, se terminer par des procédures de droit commun pouvant aller jusqu’au dépôt de bilan et à la liquidation».
Passer l’hiver
Cette crise à la fois conjoncturelle et structurelle, accentuée par les difficultés de mise en œuvre de la nouvelle Pac, frappe l’ensemble des filières. Une situation inédite qui met à mal les trésoreries, après deux années déjà compliquées et il y a urgence souligne le préfet de l’Yonne : «se pose aujourd’hui une problématique réelle de refinancement, ne serait-ce, pour les céréaliers, que d’acquérir les semences et intrants pour pouvoir espérer une récolte à l’été prochain. Même chose en ce qui concerne la viticulture, ce n’est pas parce qu’il n’y a pas eu de raisin qu’il ne faut pas entretenir la vigne et préparer les prochaines vendanges. Quant aux éleveurs, ils sont aux prises avec un effet ciseau redoutable, une forme de double peine les obligeant à décapitaliser, sauf que tout le monde le fait en même temps, affaiblissant un peu plus les cours de la viande, qui ont chuté de 16 % en septembre».
Une trentaine d’éleveurs laitiers du département ont opté pour la prime à la réduction de production, instaurée par l’état : soit 240 € par tonne de lait, dans une limite de 5% de la production totale. Concernant le secteur viticole, 70 exploitations bénéficient depuis le mois de juin, des mesures de chômage partiel mises en place. Un dispositif touchant plus de 260 salariés, pour une période pouvant dans certains cas se prolonger jusqu’à la fin de l’année. Par ailleurs, des mesures ont été prises, autorisant les viticulteurs à racheter des moûts, mais les quantités disponibles sont faibles.
Il est encore trop tôt pour chiffrer le nombre d’exploitants concernés par un examen de leur dossier en CoDEA, voire une éventuelle cessation d’activité, mais Jean-Christophe Moraud le reconnaît : «la situation est très compliquée. On en saura sans doute un peu plus fin novembre, début décembre, mais la période la plus cruciale sera sans nul doute la fin de l’hiver, avec une soudure pour certains, très difficile».
Présidée par le préfet, cette cellule composée des représentants de l’État, de la Chambre d’agriculture, du médiateur du crédit, des banques, de la MSA et du Centre de gestion, s’est réunie 17 fois, pour examiner plus de 300 demandes, émanant principalement d’éleveurs, pour une aide globale au titre de la prise en charge des intérêts, de 883 K€. Le dispositif qui lui succède aujourd’hui, s’est fixé pour objectif d’accompagner les agriculteurs pour faire face aux difficultés structurelles de l’agriculture, auxquelles se rajoutent les difficultés conjoncturelles nées des évènements climatiques ayant touché le département au printemps. Une première réunion s’est tenue le 12 octobre dernier, présidée par le préfet de l’Yonne, Jean-Christophe Moraud, qui a rappelé lors d’un point presse le contexte : «nous sommes confrontés à des difficultés à la fois structurelles et conjoncturelles qu’il nous faut aborder clairement avec un angle qui ne soit plus seulement de soutien, mais qui embrasse l’intégralité de la problématique économique de l’exploitation agricole qui, même un peu spécifique, est une entreprise à part entière. Cela veut dire que le travail effectué sur les dossiers, pourra dans certains cas, le plus réduits possible, se terminer par des procédures de droit commun pouvant aller jusqu’au dépôt de bilan et à la liquidation».
Passer l’hiver
Cette crise à la fois conjoncturelle et structurelle, accentuée par les difficultés de mise en œuvre de la nouvelle Pac, frappe l’ensemble des filières. Une situation inédite qui met à mal les trésoreries, après deux années déjà compliquées et il y a urgence souligne le préfet de l’Yonne : «se pose aujourd’hui une problématique réelle de refinancement, ne serait-ce, pour les céréaliers, que d’acquérir les semences et intrants pour pouvoir espérer une récolte à l’été prochain. Même chose en ce qui concerne la viticulture, ce n’est pas parce qu’il n’y a pas eu de raisin qu’il ne faut pas entretenir la vigne et préparer les prochaines vendanges. Quant aux éleveurs, ils sont aux prises avec un effet ciseau redoutable, une forme de double peine les obligeant à décapitaliser, sauf que tout le monde le fait en même temps, affaiblissant un peu plus les cours de la viande, qui ont chuté de 16 % en septembre».
Une trentaine d’éleveurs laitiers du département ont opté pour la prime à la réduction de production, instaurée par l’état : soit 240 € par tonne de lait, dans une limite de 5% de la production totale. Concernant le secteur viticole, 70 exploitations bénéficient depuis le mois de juin, des mesures de chômage partiel mises en place. Un dispositif touchant plus de 260 salariés, pour une période pouvant dans certains cas se prolonger jusqu’à la fin de l’année. Par ailleurs, des mesures ont été prises, autorisant les viticulteurs à racheter des moûts, mais les quantités disponibles sont faibles.
Il est encore trop tôt pour chiffrer le nombre d’exploitants concernés par un examen de leur dossier en CoDEA, voire une éventuelle cessation d’activité, mais Jean-Christophe Moraud le reconnaît : «la situation est très compliquée. On en saura sans doute un peu plus fin novembre, début décembre, mais la période la plus cruciale sera sans nul doute la fin de l’hiver, avec une soudure pour certains, très difficile».