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Chambre d'€™agriculture

Une session sur toute la journée

La Chambre d'€™agriculture de l'€™Yonne a tenu sa session le 24 mai dernier en salle avant de visiter la vigne de Beine, support de ses expérimentations en viticulture.
Par CHAMBRE D'€™AGRICULTURE DE L'€™YONNE
Une session sur toute la journée
Lors de la visite sur le terrain l'après-midi, des vignes de Beine.
Comme de coutume, Gilles Abry, président de la Chambre d'€™agriculture de l'€™Yonne a ouvert la session par un tour d'€™horizon conjoncturel et notamment sur les conséquences du gel. Globalement, sur le département, près de 70 000 hectares ont été gelés et ressemés, soit
27 % de la SAU icaunaise. «A ceux-ci s'€™ajoutent environ 15 000 ha impactés à des degrés divers, de 10 à 40 %, pour lesquels nous ne connaîtrons les dégâts qu'€™à la récolte» précise-t-il.
Les effets du gel devraient générer une perte de 40 % par rapport à une production normale pour le blé et plus de 60 % pour l'€™orge. La production de colza quant à elle, même si cette plante peut réserver quelques surprises, devrait être réduite d'€™au moins
15 à 20 % (40 % sur les Plateaux). La reconnaissance «cas de force majeure» permettra aux agriculteurs de recevoir leur DPU et certaines aides agro-environnementales. En effet, sur les surfaces partiellement gelées, l'€™irrégularité du couvert végétal et le développement d'€™adventices peut avoir un impact sur le paiement des aides à la surface. Les services de l'€™Etat souhaitent un zonage régional pour la mise en œuvre de cette mesure. La profession agricole demande de son côté, que l'€™ensemble des départements de la Côte d'€™Or et de l'€™Yonne soit pris en compte.

[INTER]Des cours impactés par l'€™actualité nationale et internationale[inter]
Les cours des céréales et oléo-protéagineux ont connu quelques variations consécutives aux tumultes des marchés financiers, eux-mêmes attribués aux évènements conjoncturels (changement de Présidence en France, crise grecque). De plus, la baisse du prix du pétrole impacte directement le marché du colza (environ 470 €/t au lieu de 500 €/t, voire plus il y a quelques semaines).
Ainsi, le blé quitte l'€™Yonne à 195 €/t et la prochaine campagne mondiale s'€™annonce presque sereine avec des fondamentaux solides : une récolte mondiale un peu plus faible, un accroissement de la consommation et un recul des stocks mondiaux (25 % de la consommation, au-delà du niveau fatidique de 20 %). La production d'€™orge d'€™hiver devrait s'€™effondrer en raison du gel mais il reste difficile à ce jour de déterminer des prix de transaction des différents types d'€™orge.
Outre ces tumultes et le cours du pétrole, les marchés agricoles se nourrissent également des variations du cours du dollar (inférieur à 1,30 Dollar/Euro). La parité donne un véritable avantage comparatif à l'€™Europe tandis que les opérateurs ont les yeux rivés sur la récolte des Pays d'€™Europe de l'€™Est dont l'€™amplitude de production est en mesure de retourner les marchés. L'€™Ukraine et la Russie enregistrent un manque à produire conséquent pour le blé et le colza.
Et enfin, la viticulture : les prix s'€™affermissent pour le Chablis grâce aux exportations vers de nouveaux débouchés (Asie du Sud-Est) tandis que la Grande Bretagne (premier importateur) n'€™est pas revenue dans sa position antérieure avant la grande dépression. Les vins rouge de l'€™Auxerrois présentent quelques difficultés pour trouver un marché. Il en est de même pour les blanc avec un prix non rémunérateur pour le viticulteur (Bourgogne Blanc à 2,10 €/litre et l'€™Aligoté à 1,80 €/litre).
Il faut également noter le remarquable niveau de qualité des vins de l'Yonne qui une fois encore se sont positionnés avec excellence au dernier Concours général
agricole.

La remise des diplômes (médailles or, argent et bronze) aux viticulteurs, est intervenue le 20 mai dernier à l'occasion de Fleur de Vigne qui s'est tenu dans les rues d'Auxerre. Le secteur viticole icaunais a été très satisfait du déroulement de cette manifestation et notamment de cette initiative de remise des distinctions effectuée conjointement par le Conseil général et la Chambre d'agriculture.

[INTER]3226 dossiers PAC télédéclarés au 15 mai[inter]
Côté productions animales, la viande bovine présente un paradoxe : si la consommation est en baisse de 5 à 6 % et les exportations, comme les importations, sont en repli, le jeune bovin «U» est vendu 3,86 €/kg, soit 10 % plus cher que l'€™an passé. Le broutard profite également d'€™une hausse de 14 % par rapport à 2011. A la suite de l'€™incendie survenu sur l'€™unité du groupe Sicavyl/Sicarev de Montchanin (71) (destruction du site de seconde transformation), Gilles Abry précise que la Chambre d'agriculture s'est donné les moyens de pouvoir répondre, le cas échéant, à toute sollicitation de la Sicavyl visant si nécessaire à réaliser certaines opérations de manutention ou de sous-traitance sur le site des entrepôts frigorifiques de Migennes. Ceux-ci pourraient permettre
une réactivité certaine afin de répondre aux besoins des éleveurs du département.
Le mois de mai est propice au redémarrage de la consommation de volailles. Cependant, les hausses du soja et des céréales sont difficiles à répercuter aux acheteurs compte tenu de la guerre des prix que se livrent les trois plus grandes enseignes de GMS. Côté production, 25 poulaillers conventionnels DUC ont été implantés tandis qu'€™en bio, 2 poulaillers sont en production et bientôt 14 le seront.
Le porc a quant à lui subi une énorme chute en quelques semaines, passant de 1,68 € à 1,47 € kg, primes comprises pour un prix de revient à 1,55 €/kg. Les producteurs accumulent à nouveau des pertes et, au vu des conditions météorologiques, la demande n'€™atteint pas les niveaux habituels liés aux consommations extérieures.
Un point a également été réalisé sur Télépac. Au 15 mai, 100 % des dossiers ont été télédéclarés, soit 3 226 dossiers. «Il est important de souligner la synergie départementale au service des agriculteurs. Cette année encore, les coopératives, les syndicats, la DDT et la Chambre d'€™agriculture ont œuvré ensemble, et ce jusqu'€™au dernier jour, en relançant par téléphone plus de 300 agriculteurs qui n'€™avaient pas télédéclaré 48 heures avant la clôture» précise Gilles Abry. «Notre objectif permanent est d'€™apporter une autonomie effective aux agriculteurs même s'€™il semblerait que bon nombre d'€™entre eux recherche un accompagnement pour plus de sécurité».

[INTER]Visite de la vigne de Beine[inter]
La Chambre d'€™agriculture est propriétaire de vignes sur la commune de Beine. L'€™après-midi de la session était consacrée à une visite terrain afin de découvrir les travaux expérimentaux menés par l'€™équipe viti/oenologie.
Implantée de 1974 à 1981, la vigne «grain d'€™orge» est en Appellation Chablis (cépage Chardonnay) et Bourgogne Aligoté (cépage Aligoté : 39 ares). D'€™une surface totale de 6,30 ha, elle est consacrée :
- à la comparaison d'€™itinéraires de production bio et conventionnel,
- à l'€™expérimentation de techniques de réduction des intrants : 3 essais «réduction des intrants sur OÏdium» (objectif -17 à
-33 % des traitements anti-oÏdium), 1 essai POD* Mildiou conventionnel (objectif -15 à
-75 % des traitements anti-mildiou et anti-oÏdium) et 1 essai mode de conduite,
- à l'€™expérimentation sur les maladies du bois : essais sur le thème des plants de remplacement (3 essais fertilisation, 1 essai porte-greffe et 1 essai mycorhization).
Rappelons aussi que la Chambre d'€™agriculture possède la vigne «Les clous», en Appellation Saint Bris (cépage Sauvignon) plantée de 2004 à 2007. Elle représente une surface de 75 ares. Cette vigne fut implantée au moment du passage à l'€™AOC afin de fournir aux viticulteurs locaux des greffons. Elle propose 7 clones différents et produit aujourd'€™hui 30 000
greffons par an.

Cette vigne permet de référencer le matériel végétal par un suivi des clones pour une caractérisation locale et de réaliser des expérimentations sur les maladies du bois avec un essai de taille alternative. Enfin, des expérimentations sur la réduction des produits anti-oÏdium sont menées sur cette parcelle. Un essai a été conduit en 2012 avec pour objectif une réduction de 17 à 33 % des passages anti-oÏdium.
Contact : Guillaume Morvan au 03 86 94 28 90
*POD : Processus Opérationnel de Décision