Accès au contenu
Abeilles

Une saison sous de bons augures

Le printemps s’installe, la nature se réveille, le temps se réchauffe et le bourdonnement des abeilles se fait à nouveau entendre. D’ailleurs qu’en est-il de leur santé et de la production de miel?
Par Sandrine Vatinelle, FDSEA 89
Une saison sous de bons augures
En 2015, l’année de production a été plutôt bonne sur toutes les catégories de miel. La douceur de l’automne a permis aux colonies des sorties régulières et d’emmagasiner dans le corps de ruche suffisamment de ressources en miel et pollen pour préparer efficacement leur hivernage. Le miel (présence de micro pollen), le pollen et la propolis sont des sources de protéines et d’énergie indispensables, pendant l’hiver, au maintien d’abeille suffisamment fortes et nombreuses à la préparation de couvain en nombre. Dans le cas d’années climatiques humides ou froides, les ruches n’ont pas assez de réserves pour passer l’hiver. Les apiculteurs dans ce cas là se trouvent dans l’obligation de nourrir les abeilles à base de sirop de sucre. Si cette solution permet de maintenir les ruches, elle est insuffisante. Le plus souvent, au printemps, au redémarrage, les essaims se retrouvent dans des situations d’affaiblissement et prennent du retard au printemps avec des populations moins importantes. Les abeilles sont alors dans des situations de vulnérabilité face aux parasites et maladies qui peuvent se présenter. Ce qui peut avoir des conséquences sur la production de miel de l’année suivante.
Pour 2016, ce n’est pas le cas. Du fait des bonnes conditions climatiques, les colonies sont bien développées avec un couvain nombreux. Christine Busson, apicultrice à Fouchères avec 220 ruches, précise qu’actuellement le couvain recouvre 7 cadres alors qu’habituellement il s’agit plutôt de 4 à 5 cadres. Les populations sont prêtes à la production.
Miel de printemps (fruitiers, aubépines, colza), acacia, ronces, châtaigniers, tilleul, sarrazin sont les différents types de produits que peuvent vous proposer les abeilles tout au long de l’année.

Un travail en commun avec les agriculteurs
Le bien-être des abeilles est multifactoriel: climatologie, parasitisme, maladie, génétique, diversité des apports nutritifs, utilisation de produits phytosanitaires…
La FNSEA, ses associations spécialisées et les instituts techniques en collaboration avec les apiculteurs ont décidés de travailler ensemble autour de fiches de bonnes pratiques pour l’utilisation des insecticides et acaricides en période de floraison des cultures. Ces fiches sont disponibles sur simple demande auprès de vos FDSEA.Au-delà d’utiliser des produits spécifiques portant la mention “abeille” et de respecter l’article 2 de l’arrêté du 28 novembre 2003(1), il s’agit de mettre en œuvre des pratiques complémentaires. Actuellement, les colzas sont en fleur et représentent une source non négligeable d’apport de nectar et de pollen. Au delà des fiches de bonnes pratiques, il est nécessaire que le dialogue entre agriculteurs et apiculteurs s’instaure et perdure pour que les nécessités de chacun et les complémentarités puissent se mettre en place et se conforter.

(1) L’article 2 de l’arrêté du 28 novembre 2003 prévoit «qu’en vue de protéger les abeilles et autres insectes pollinisateurs, les traitements réalisés au moyen d’insecticides et d’acaricides sont interdits durant toute la période de floraison, et pendant la période de production d’exsudats (…)» ; L’article 8 de ce même arrêté précise que seuls peuvent être utilisés des produits avec un «emploi autorisé durant la floraison, et/ou au cours des périodes de production d’exsudats, en dehors de la présence d’abeilles».