Une saison à complications

A Montigny-Saint-Barthélémy, Thierry Voisenet élève 357 bovins, veaux compris, sur 170 hectares de prairies. Le Précylien n’a pas peur de le dire : [I]«La sécheresse cumulée à la baisse des cours va engendrer de sérieux problèmes sur mon exploitation d’ici la fin de l’année, moi qui me retrouve seul depuis le départ d’un associé et un changement de société»[i]. L’éleveur comptait sur une bonne année pour réapprovisionner sa trésorerie : [I]«je crois que c’est raté. J’ai des prêts à rembourser liés à des investissements en matériels et bâtiments. Là, je n’ai plus de finances pour acheter du fourrage. Je n’ai rien à cacher: je suis en ouverture de crédit, j’ai une autorisation de 60 000 euros et cette somme devra être recouverte à la fin de l’année, en sachant que je ne vais peut-être toucher que 30 000 euros de la Pac. Ça n’est pas avec le prix des broutards que je vais m’en sortir. Là, les factures s’accumulent. Je paie seulement le plus urgent»[i]. S’il se réjouit du retour de la pluie, Thierry Voisenet accuse aujourd’hui une perte de fourrages de 75% par rapport à 2013 et de 50% par rapport à une année [I]«normale»[i] : [I]«Sur une terre à gravelles de 4 hectares, je n’ai fait que trois bottes de 360 kg, c’est dire... J’ai commencé d’alimenter les animaux début juin alors qu’une année sèche, je ne le fais qu’en septembre et encore...»[i].