Une rentrée sous le signe des nouveautés
L'enseignement agricole reprend des couleurs depuis quelques années en France. La rentrée de 2025 en a témoigné avec des effectifs en hausse et des perspectives stimulantes en termes de nouveaux diplômes et de passerelles entre les cursus.
Plus de 200 000 élèves, étudiants et apprentis ont fait leur rentrée scolaire dans plus de 800 établissements agricoles, il y a deux semaines. Le ministère de l'Agriculture peut aujourd'hui tirer un premier bilan de cette rentrée 2025. Premier fait marquant : l'enseignement agricole n'a jamais autant compté d'apprenants, avec une progression de 7 % du nombre d'élèves et d'apprentis ces cinq dernières années. La ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, a présenté, à l'occasion de cette rentrée ses priorités pour former les futures générations de professionnels aux métiers de demain :
- attirer davantage dans les formations agricoles pour renouveler les générations.
- former aux compétences d’avenir et aux métiers de demain.
- former aux transitions climatique et environnementale.
- amener encore plus de femmes vers le métier de cheffe d’exploitation agricole.
Cinq mesures
Par ailleurs, elle a annoncé cinq mesures de mise en œuvre de la loi d’orientation pour la souveraineté alimentaire et le renouvellement des générations en agriculture :
- Préfiguration d’un nouveau diplôme de niveau bac + 3, le bachelor agro, qui doit devenir le diplôme de référence en agronomie pour former aux métiers de demain ;
- Développement du « mentorat de classes » : des entreprises accompagnent des élèves de l’enseignement agricole dans la construction de leur parcours professionnel ;
- Mise en place du dispositif « experts associés », permettant à des experts dans les domaines de l’agronomie et de la zootechnie d’apporter leur appui aux apprenants et professeurs pour monter en compétences sur les transitions climatique et environnementale ;
- Renforcement de la lutte contre les violences et les discriminations ;
Présentation à l’automne d’un plan d’action national pour favoriser la place des femmes dans l’agriculture.
Annie Genevard soulignait à cette occasion que « la loi d'orientation agricole, entrée en vigueur le 25 mars, fixe un objectif clair pour l’enseignement agricole : augmenter de 30 % le nombre d’apprenants dans les filières agricoles et agroalimentaires d’ici 2030. Une ambition forte, rendue nécessaire par l’urgence du renouvellement des générations et les besoins en emplois dans les métiers du vivant. »
Le bachelor agro
C'est la grande nouveauté qui s'annonce : le bachelor agro est un nouveau diplôme destiné à renforcer les compétences agricoles. Créé dans le cadre de la loi d’orientation pour la souveraineté alimentaire et le renouvellement des générations, c'est un diplôme national de niveau Bac + 3. Il constitue une initiative majeure pour l’enseignement agricole. Les premières formations ouvriront à la rentrée 2026 pour des étudiants titulaires d’un Bac + 2, puis seront accessibles en post-bac via Parcoursup à partir de 2027. Ce diplôme a vocation à devenir une référence en matière d’installation et de conseil agricoles, en créant un pont entre le BTSA et les écoles d’ingénieur agronome. Dans le cadre de partenariats, l'enseignement agricole technique et supérieur proposera des formations en bachelor agro construites autour de neuf mentions, dont six déjà définies : alimentation et agroalimentaire durables, élevage et transitions, entreprendre, accompagner et manager en agriculture, génie agronomique et transitions, sciences et techniques de l’agronomie pour la formation, systèmes robotiques et numériques pour l’agriculture ; et trois encore en cours d’élaboration : forêt et transitions, génie de la bioéconomie, de la décarbonation et de l’énergétique agricoles, génie de l’eau en agriculture. Ce nouveau diplôme vise l'insertion professionnelle et permettra aux étudiants de se spécialiser dans des domaines variés : agriculture (élevage, productions végétales, etc.), agroalimentaire, robotique, numérique, entrepreneuriat, conseil ou management.
Une passerelle vers les études vétérinaires
Autre nouveauté pour 2025 dans l'enseignement agricole : pour la première fois, plus de cinquante élèves de BTSA/BTS intégreront directement la 2e année d’une école nationale vétérinaire (Alfort, Lyon, Nantes, Toulouse). Ces élèves, ayant réussi en 2024 le concours « véto » réservé aux BTSA/BTS ont bénéficié d’une classe passerelle dans un des dix lycées agricoles partenaires. Ils entament en ce mois de septembre un cursus de cinq ans pour devenir vétérinaires. En 2026, au moins 178 places seront proposées au concours commun agro-véto aux étudiants et apprentis actuellement en BTSA : 126 pour les écoles nationales d’agronomie et 52 pour les écoles nationales vétérinaires (chiffres provisoires). Le concours a lieu en 2e année de BTSA, avec des épreuves orales organisées en visioconférence, sans déplacement à Paris. Les résultats sont annoncés dès la fin de la 2e année de BTSA. La traditionnelle classe préparatoire est ainsi remplacée par une classe passerelle en lycée agricole, facilitant ainsi l’accès à ces écoles.