Moissons 2009
Une récolte correcte qui ne suffira pas à couvrir les charges
A l'orée d'un cru 2009 plutôt satisfaisant, les prix à la production excessivement bas n'incitent pas à l'enthousiasme. Alors que certains énarques et soit disant experts annonçaient il y a encore quelques mois des prix durablement encrés à la hausse, les limites d'un système ultra libéral et spéculatif semblent atteintes. Avec qui plus est une PAC vidée de son contenu dès l'an prochain ... Le point sur la situation avec Jean Pierre CONDAMINE et Michel FRAENKEL, président et vice-président de la section «grandes cultures» de la FDSEA.
[I]«çà s'éternise»[i] et c'est le moins que l'on puisse dire... C'est en ces termes que Jean Pierre Condamine, président de la FDSEA, et Michel Fraenkel, vice président de la section grandes cultures et administrateur de la FOP, introduisaient le désormais traditionnel «bilan moissons». Car malgré l'arrivée précoce des batteuses dans les orges, le temps des dernières semaines a rendu délicat la récolte. «Depuis le 10 juillet, on ne travaille en moyenne que deux jours par semaine» et malgré le fait que jusqu'à présent la qualité des grains soit réellement au rendez vous, celle-ci risque de se dégrader à court terme pour les cultures encore sur pied. [I]«50% des blés seulement sont aujourd'hui fauchés dans le département»[i] précise Michel Fraenkel et [I]«il est vrai qu'on peut craindre, avec les conditions climatiques actuelles, une perte de qualité des grains importante»[i]. Malgré tout, le bilan dressé se veut pour le moment plutôt bon pour les colzas et orges de printemps. Les orges d'hiver, malgré quelques problèmes de fertilité et de légères difficultés au moment de l'épiaison présentent un bilan satisfaisant tout comme les premiers blés (cf. encadré). Voilà pour le programme des réjouissances car pour le reste force est de constater que l'ambiance n'est pas au beau fixe.
[INTER]Le revenu des producteurs sacrifié et livré au marché[inter]
Qui clamait haut et fort il y a encore quelques mois que les prix à la production en grandes cultures resteraient durablement élevés? Ceux-là même qui après de mûres réflexions n'ont pas hésité à sacrifier la PAC et le modèle agricole européen au profit d'une dérégulation accrue qui, aujourd'hui, montre bel et bien ses limites. Car après l'embellie des prix en 2008, et une hausse des charges de près de 30% l'an dernier, l'extrême volatilité des prix, composante indéniable d'un libéralisme destructeur est de retour et livre producteurs mais également consommateurs à la seule volonté du marché. La preuve par les chiffres puisque depuis 2007 le prix du blé, avoisinant alors les 150 €/t, a successivement doublé pour finalement être aujourd'hui divisé par 3 et n'atteindre péniblement qu'une centaine d'€. De même, l'orge de brasserie est confrontée depuis plusieurs mois à une chute indéniable de son niveau de prix en raison de stocks importants, le prix moyen avoisinant actuellement les 75 €/tonne. Et les perspectives ne semblent pas forcement meilleures pour le maÏs notamment, qui malgré des récoltes prometteuses, subira probablement lui aussi de plein fouet les aléas spéculateurs des marchés. Avec des annonces de récolte record au niveau mondial, et des stocks qui se promettent d'ores et déjà d'être lourds, la tendance est déjà à la baisse. Seuls les prix du colza semblent vouloir se maintenir, soutenu par PROLEA et la FOP et assurant un débouché stable sur la filière biocarburants. D'où l'importance pour le revenu des producteurs de poursuivre l'action engagée par ORAMA et la FNSEA en faveur d'une organisation économique performante, seul rempart à la volatilité des prix et à la perfidité du marché et seul marché prôné par Bruxelles. [I]«Qu'il est loin le temps de l'Europe nourricière de nos grands parents»[i]. Et ceci prévaut pour l'ensemble des productions agricoles qui sont aujourd'hui toutes touchées par ce désengagement politique majeur de l'Europe vis-à-vis de la PAC et de ses outils de régulation. C'est donc dès maintenant qu'au sein de la FNSEA et de nos associations spécialisées que se prépare 2013. Tout un programme, malgré tout essentiel pour la pérennité de nos exploitations.
[INTER]Le revenu des producteurs sacrifié et livré au marché[inter]
Qui clamait haut et fort il y a encore quelques mois que les prix à la production en grandes cultures resteraient durablement élevés? Ceux-là même qui après de mûres réflexions n'ont pas hésité à sacrifier la PAC et le modèle agricole européen au profit d'une dérégulation accrue qui, aujourd'hui, montre bel et bien ses limites. Car après l'embellie des prix en 2008, et une hausse des charges de près de 30% l'an dernier, l'extrême volatilité des prix, composante indéniable d'un libéralisme destructeur est de retour et livre producteurs mais également consommateurs à la seule volonté du marché. La preuve par les chiffres puisque depuis 2007 le prix du blé, avoisinant alors les 150 €/t, a successivement doublé pour finalement être aujourd'hui divisé par 3 et n'atteindre péniblement qu'une centaine d'€. De même, l'orge de brasserie est confrontée depuis plusieurs mois à une chute indéniable de son niveau de prix en raison de stocks importants, le prix moyen avoisinant actuellement les 75 €/tonne. Et les perspectives ne semblent pas forcement meilleures pour le maÏs notamment, qui malgré des récoltes prometteuses, subira probablement lui aussi de plein fouet les aléas spéculateurs des marchés. Avec des annonces de récolte record au niveau mondial, et des stocks qui se promettent d'ores et déjà d'être lourds, la tendance est déjà à la baisse. Seuls les prix du colza semblent vouloir se maintenir, soutenu par PROLEA et la FOP et assurant un débouché stable sur la filière biocarburants. D'où l'importance pour le revenu des producteurs de poursuivre l'action engagée par ORAMA et la FNSEA en faveur d'une organisation économique performante, seul rempart à la volatilité des prix et à la perfidité du marché et seul marché prôné par Bruxelles. [I]«Qu'il est loin le temps de l'Europe nourricière de nos grands parents»[i]. Et ceci prévaut pour l'ensemble des productions agricoles qui sont aujourd'hui toutes touchées par ce désengagement politique majeur de l'Europe vis-à-vis de la PAC et de ses outils de régulation. C'est donc dès maintenant qu'au sein de la FNSEA et de nos associations spécialisées que se prépare 2013. Tout un programme, malgré tout essentiel pour la pérennité de nos exploitations.