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Montbéliarde

Une race un peu mieux lotie

Les chiffres dévoilés à l’assemblée générale des éleveurs Montbéliards sont légèrement supérieurs aux moyennes départementales.
Par Aurélien Genest
Les temps sont durs, les producteurs laitiers courbent le dos comme tout le monde. Lors de l’assemblée générale du syndicat de la race Montbéliarde, le président Guy Minot n’a pas manqué de rappeler la conjoncture actuelle. Le Côte d’orien a toutefois relevé plusieurs éléments positifs, données Galcsy à l’appui : «En ces temps de conjoncture morose sur le marché du lait standard, il est vital pour nos exploitations de maximiser les bonifications de prix possibles grâce à la qualité. Force est de constater que les éleveurs montbéliards s’en sortent souvent mieux que les autres avec environ 15% de plus en marge brute par vache laitière, davantage de taux protéiques, des taux cellulaires moindres (-15 000 sur la dernière campagne), une bonne réussite en première inséminations artificielles, une valorisation des réformes par leurs poids de carcasse et leur valeur bouchère, et une valorisation des taurillons». L’augmentation des quantités de lait est elle aussi intéressante, chaque vache dépassant en moyenne la barre des 7600 kg. «C’est le meilleur score enregistré depuis 20 ans» souligne le technicien Jean-François Dessolin.

Les femelles en progression
Guy Minot a invité les éleveurs à poursuivre leur travail de sélection, axée sur le lait mais aussi sur les aspects fonctionnels : «les éleveurs d’aujourd’hui avec des troupeaux en constante augmentation demandent des vaches fonctionnelles et faciles à vivre». L’exposition Umotest de février a livré de bons sentiments pour les femelles selon le président: «si les génisses vêlées depuis deux années de descendance taureau indexé génomique semblaient quelque peu décevantes, la tendance semble s’inverser. Le niveau de la race montbéliarde progresse, surtout en qualité des mamelles».

L’atout herbe
Après plusieurs années de météo capricieuse, tout miser sur le maïs semble de plus en plus «compromis» selon Guy Minot qui propose une réflexion sur l’herbe et les dérobés produits sur les exploitations : «ces derniers peuvent être une alternative à envisager». Une intervention du conseiller de la Chambre d’agriculture Édouard Bénayas et la visite de l’élevage de Françoise et Colette Bret (assurant une alimentation 100% herbe) ont éclairé les participants à cette journée d’études.
En fin de réunion, Guy Minot a donné rendez-vous aux éleveurs les 4 et 5 mai pour le Prestige Montbéliard au Parc des expositions à Besançon, le 22 mai pour la fête du lait organisée par les jeunes agriculteurs à Saint-Seine-l’Abbaye et courant juin pour une sortie à Colmar afin d’assister au concours national Prim’Holstein.

Édouard Bénayas

Édouard Bénayas, conseiller à la Chambre d’agriculture : «L’herbe est une vraie richesse à ne pas négliger. En respectant quelques grands principes et en y consacrant un peu de temps, c’est un réel levier économique et technique de l’exploitation. L’étape la plus importante pour caler le système fourrager avant la mise à l’herbe est la réflexion. Des incohérences peuvent être corrigées facilement : équilibre fauche/pâture, chargement trop faible au pâturage, choix des semences, azote en plus ou en moins... Une meilleure organisation du pâturage peut se réaliser avec la mise en place de pâturage tournant ou continu. Les résultats sur les performances techniques sont mesurables rapidement: diminution du gaspillage de l’herbe par réduction des surfaces pâturées, augmentation quasi-systématique des stocks récoltés, diminution voire arrêt des concentrés, prolongement du pâturage en début d’été, réduction de la fertilisation».