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Côte d’Or Conseil Élevage

Une production en pleine mutation

Le nombre d’adhérents a chuté de 8% en un an. Dans le même temps, les élevages ont augmenté leurs effectifs de cinq vaches.
Par Aurélien Genest
Une production en pleine mutation
Comme à son habitude, la salle de Saint-Seine-l’Abbaye avait fait le plein.
L’assemblée de Côte d’Or Conseil Élevage s’est tenue jeudi 22 mai à Saint-Seine-l’Abbaye. Ce rendez-vous a confirmé la baisse du nombre de producteurs laitiers (205 adhérents aujourd’hui) et l’augmentation de la taille des troupeaux (65 vaches par exploitation). [I]«La production laitière de notre département est en pleine mutation»[i] déclare le président Guy Buntz, [I]«la gestion des quotas au niveau du bassin Grand-Est a facilité l’agrandissement de nos exploitations désireuses de poursuivre et de conforter leur droit à produire par les achats, les attributions aux jeunes ainsi que les attributions gratuites»[i]. Cette mutation ne s’arrête pas là : [I]«bon nombre de nouveaux bâtiments, d’extension et de modifications ont été réalisés ces dernières années. La traite robotisée dépasse 10% du parc de machines à traire. Ceci est la preuve que les éleveurs croient en leur avenir»[i] se réjouit Guy Buntz.

[INTER]Travail avec Alysé[inter]
Faut-il s’inquiéter de la baisse du nombre d’adhérents ? Marc Belvalette, directeur depuis novembre 2013, reconnaît que la barre symbolique des 200 adhérents n’est plus très loin : [I]«on ne peut pas s’en réjouir, mais cela fait indéniablement partie de la restructuration laitière. La proportion des éleveurs adhérant à Côte d’Or Conseil Élevage reste fort heureusement identique»[i]. Un travail est actuellement mené avec Alysé, une coopérative qui s’intéresse au renforcement de la compétitivité des élevages.

Marc Belvalette dirige également cette organisation et affiche le besoin de préserver une taille d’entreprise suffisante avec un certain volume d’activités. Pour ce faire, un rapprochement est à l’étude avec Côte d’Or Conseil Élevage : [I]«notre organisation économique doit rester cohérente. Nous nous devons de proposer un accompagnement de qualité sans avoir à augmenter les cotisations. Alysé propose d’autres métiers comme le parage d’onglons, la reproduction.... Il y a une complémentarité de compétences à mettre en place entre les deux organismes»[i].

Hommage à Charles Bolot

L’assemblée a eu une profonde pensée pour l’ancien directeur de Côte d’Or Conseil Élevage, décédé en fin d’année 2013. «Charles nous a quittés malgré son énergie à rester parmi nous. Il était tant attaché à notre syndicat, il nous manque. L’avenir de notre OCL le préoccupait beaucoup, notre façon d’envisager le futur le réconfortait» commente Guy Buntz. «Tout le monde met du temps à se remettre de sa disparition» ajoute son successeur Marc Belvalette. Trop de concentrés La quantité de concentrés a atteint une moyenne de 240 g/kg de lait en 2013. Pour Franck Lavedrine, ce niveau est «bien trop élevé» et n’est pas sans conséquence sur le résultat économique des exploitations : «Nous préconisons des rations à moins de 200 g/kg de lait. Les maïs de 2012 étaient de piètre qualité et plusieurs éleveurs ont essayé de compenser. Ce réflexe n’est pas toujours bon. Le maïs est très riche en amidon et dépasse aujourd’hui la teneur de 35%. La céréale est souvent apportée en trop grande quantité. Chaque vache reçoit trop souvent ses deux kilogrammes d’orges chaque jour, en plus du maïs. Parfois, cette orge pourrait être mieux valorisée en étant dédiée à la vente, par exemple». Chute de production L’année 2013 a été marquée par une chute de la quantité de lait produit par vache. «Cela faisait bien longtemps que ce n’était pas arrivé» remarque Jean-François Dessolin, pointant du doigt la mauvaise qualité des fourrages. Toutes races confondues et toutes lactations, la baisse atteint 465 kg de lait par vache. «L’année 2014 s’annonce nettement meilleure» commente Marc Belvalette, «depuis octobre/novembre, la production est repartie à la hausse. Les fourrages sont de meilleure qualité et les éleveurs ont conservé des vaches pour compenser leur baisse de productivité en 2013». Guy Buntz souhaite à la Côte d’Or le retour d’«une année normale», même si les derniers mois «très secs» l’inquiètent d’un point de vue quantitatif.