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Emploi

Une priorité aussi en agriculture

Le manque de main d’œuvre est un problème récurrent dans le monde agricole. C’est pour tenter d’y remédier, qu’une convention de partenariat départementale a été signée entre les acteurs de la filière et les représentants du monde social et de l’emploi.

Par Dominique Bernerd
Une priorité aussi en agriculture
Les signataires de la convention départementale : Pôle Emploi direction territoriale Yonne, la FDSEA de l’Yonne, la Commission Paritaire Régionale pour l’Emploi (CPRE), l’Association Régionale Emploi Formation (Arefa), les jeunes Agriculteurs de l’Yonne,

En dépit de la morosité du contexte économique actuel, l’agriculture est un secteur qui continue à recruter, notamment en viticulture. Il occupe actuellement un peu plus de 5% des actifs du département. Au dernier recensement agricole de 2010, on comptait ainsi 4300 exploitations icaunaises, pour 5330 exploitants et co-exploitants et 2300 salariés permanents. Ces derniers ayant vus leur nombre progresser de 6% entre 2000 et 2010, principalement en viticulture et dans les activités de diversification.

Aux emplois agricoles stricto sensu, s’ajoutent les emplois de services (entreprises de travaux agricoles, paysagistes…), ainsi que les emplois de l’amont et de l’aval, qu’il s’agisse d’entreprises d’agrofournitures ou de coopératives agricoles.

 

Forte de la diversité de ses productions et d’un territoire aux activités dynamiques et diversifiées, l’Yonne n’échappe pas pour autant à un manque de main d’œuvre qualifiée et fidélisée. C’est dans ce contexte, que la FDSEA départementale, qui œuvre depuis déjà plusieurs années à la promotion des métiers et des formations agricoles, a signé le 1er septembre dernier avec les partenaires du secteur et du monde de l’emploi, une convention de partenariat départementale pour le développement de l’emploi et l’insertion professionnelle en agriculture. 

 

S’appuyant sur un accord cadre décliné de la convention nationale conclue le 29 février 2012 entre la Commission Paritaire Nationale Emploi en agriculture (CPNE), l’Association Nationale Emploi Formation en Agriculture (Anefa) et Pôle Emploi, elle s’est fixée plusieurs objectifs, parmi lesquels : poursuivre et renforcer les collaborations existantes afin de permettre le renouvellement des générations en agriculture, sécuriser les parcours professionnels, évaluer les besoins, mieux faire connaître les métiers et les formations, favoriser la création et la reprise d’entreprises.

Les besoins de main d’œuvre en viticulture sont importants

«C’est un fait, nous avons du mal à trouver des personnes, que ce soit en agriculture ou en viticulture… De la faute à qui ? Sans doute une responsabilité commune», reconnaît le président de la FDSEA de l’Yonne, Francis Letellier. Le besoin se fait ressentir notamment en secteur viticole, comme le rappelle Jean-Baptiste Thibaut, président de la Commission Emploi à la FDSEA 89 : «il faut environ 1 personne pour 4 à 5 ha de vignes à tailler et 1 tracto-riste pour 30 ha… Et quand on sait que les jeunes vignerons aujourd’hui, passent une majeure partie de leur temps à assurer la commercialisation en bouteilles, les besoins en salariés sur le terrain sont énormes».  Les postes à pourvoir sont multiples selon Ludovic Barat, viticulteur à Milly et président du groupement d’employeurs départemental AVE 89 : «nous manquons de salariés pour travailler manuellement mais aussi des personnes capables de conduire des machines. La technologie est de plus en plus pointue et il nous faut du personnel de plus en plus qua-lifié pour les piloter…» C’est dans cet objectif, qu’à l’initiative de la profession, une formation de BPA tractoriste démarre ce mois ci, sous l’égide de la FDSEA, mise en œuvre par le CFPPA d’Auxerre La Brosse et financée par la région. Une première en la matière et il reste encore des places à pourvoir. Pas toujours facile au demeurant d’inciter le personnel en place à devenir plus qualifié, reconnaît Michel Roux, président de la Commission Paritaire Régionale pour l’Emploi (CPRE) : «la formation professionnelle continue est sous employée dans les petites exploitations, alors même que se former régulièrement, c’est rester employable… Personne n’est à l’abri d’un pépin économique !»

 

Des tests d’aptitude à la taille

En amont, la Méthode de Recrutement par Simulation (MRS), mise en place par la Direction Territoriale Yonne de Pôle Emploi en matière de viticulture,  permet par le biais de tests d’aptitude, à déceler des opérateurs potentiels pour tout ce qui concerne les travaux de taille. Pour Sébastien Mazzaro, Conseiller à l’emploi dédié au secteur agri-cole et viticole, sur la plateforme Pôle Emploi d’Auxerre, «le premier contact humain lors de l’inscription, est vraiment le plus important. C’est là où l’on peut réellement savoir ce que le demandeur d’emploi recherche, ce dont il est capable et sur quoi il est qualifié… » Une quête d’informations pouvant passer également par les réunions «Clés de l’emploi» organisées dans le but de permettre à des personnes de se positionner sur une activité définie : «comme le 9 septembre après-midi, où nous avons tenu une réunion de ce type avec la FDSEA, dans le but de recruter des vendangeurs. Nous avons convié une centaine de demandeurs d’emploi à y participer, pour plus de 80 postes à pourvoir. L’occasion de sensibiliser les futurs vendangeurs sur le fait que le secteur viti recrute bien au-delà et en permanence…»