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Loisir en eau douce

Une pêche de loisir connectée

La pêche de loisir en eau douce voit, depuis 2014, ses effectifs augmenter régulièrement. Plus d’un million et demi de pêcheurs sont «encartés» en France. Les agences de l’eau leur offrent un logiciel pour reconnaître les poissons.
Par Myriam Tricoci
Une pêche de loisir connectée
( Crédit photo : Myriam Tricoci ) 1% des pêcheurs utilisent des engins et/ou des filets, ici en Gironde.
Une pêche de loisir connectée
Quel est le rapport entre le football et la pêche ? Le filet ? Non, la popularité... Avec 1 559 271 pêcheurs en 2015, la Fédération nationale de la pêche conforte sa position de deuxième fédération française en termes d’adhérents après la Fédération Française de Football. Et l’image d’Epinal qui montre un vieux pêcheur contemplatif au bord d’une rivière ne refléte pas toute la réalité.

Contrairement aux idées reçues, les plus de 65 ans ne représentent que 16 % des pêcheurs. Selon la Fédération nationale de la pêche, «les jeunes de moins de 18 ans représentent 362 572 personnes soit 23 % des effectifs».

Néanmoins, la pêche de loisir en eau douce est une activité essentiellement masculine avec 97 % d’hommes. Les ouvriers représentent 37 % des effectifs et les retraités 28 %, soit plus que la moyenne nationale, respectivement 24 % et 21 % (chiffres Insee).
Les étudiants et les personnes sans activité sont, par contre, moins nombreux que dans la population générale : 10 % et 5 %. On compte par ailleurs 17 % de pêcheurs cadres.

Distinguer d’un clic les espèces
Les agences de l’Eau ont concocté un logiciel adapté pour une pêche «2.0». Les pêcheurs -et les curieux- peuvent le télécharger gratuitement sur leur smartphone pour pouvoir reconnaître les poissons de rivières qu’ils pourront observer. à l’agence de l’eau Adour-Garonne, cela passe par des questions simples :  «connaissez-vous l’épirine lippue ? Semblable au gardon et originaire des Balkans, elle nage dans de nombreux cours d’eau du Sud-Ouest». On peut les reconnaître sur son smartphone où photos et descriptions sont disponibles. «Si on évoque régulièrement les enjeux de restauration des grands migrateurs, tels que saumon, alose, anguille ou lamproie, la gremille ou la chevaine peuplent, elles, discrètement nos eaux. Avec 120 000 km de cours d’eau, le bassin Adour-Garonne offre des habitats diversifiés aux espèces piscicoles : des secteurs amonts salmonicoles, royaume de la truite fario et du vairon, aux secteurs plus à l’aval du bassin où se croisent les espèces sédentaires et les grands migrateurs», souligne encore l’agence de l’eau.
«Plus ou moins connues, menacées ou non, une centaine d’espèces viennent ainsi enrichir l’application Qualité Rivière, lancée il y a trois ans par les agences de l’eau et l’Onema; Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques- pour porter à la connaissance du plus grand nombre l’état de santé des rivières».

Des poissons en photo
Sur l’application Qualité Rivière, chaque espèce est décrite, on peut la voir en photo et se renseigner sur sa répartition géographique, son habitat, mais aussi savoir si elle est protégée ou pas. «Ces données sont issues de 2 500 sites de pêche répartis sur toute la France. L’application s’adresse à tous les publics, avec des tests, jeux et quiz, pour améliorer par exemple ses connaissances sur l’eau, pointer les comportements à éviter ou mesurer l’impact du changement climatique», indique encore l’agence de l’eau. Et éviter ainsi les espèces protégées ou en danger... En 2015, 15 espèces de poissons d’eau douce ont été recensées par la société française d’ichtyologie. Parmi elle l’esturgeon européen, la sofie ou encore l’anguille européenne.
De quoi reconnaître aussi, pour les néophytes, les espèces les plus recherchées par les pêcheurs (source Fédération nationale de la pêche) : truites (38 %), brochets et sandres (24 %), friture (ablette, goujon, gardon : 14 %) et carpes (12 %) que l’on peut pêcher sans danger.

Il faut dire que la France est un pays privilégié pour la pêche. Avec ses quelques 550 000 km de cours d’eau, le réseau hydrographique français est l’un des plus importants d’Europe. La France compte 72 espèces de poissons d’eau douce : salmonidés (truite, saumon...), carnassiers (brochet, sandre, perche...), ou poissons blancs (gardons, goujons...).
De quoi profiter pleinement de cette activité douce au contact de l’eau et de l’environnement en toute connaissance de cause.

La pêche en chiffres

Les techniques de pêche les plus utilisées sont le toc/coup (63 %), le leurre (55 %) et la pêche au vif (41 %). Certains pratiquent la pêche à la mouche (24 %). La pêche à la carpe (21 %) est souvent pratiquée de nuit (13 %).
Les cartes de pêche connaissant les plus fortes augmentations entre 2013 et 2014 sont les cartes «Découverte Femme» (+ 10 %), «Journalières» (+ 11 %) et «Hebdomadaires» (+ 7,18 %).
Selon la fédération nationale de pêche, « les séjours de pêche en eau douce sont assez répandus : 39 % les pratiquent en moyenne pour 21,3 jours par an. Lors de l'enquête, le dernier lieu de vacances a été déterminé par la pêche en eau douce pour près de 49 % des répondants. Parmi eux, 58 % ont choisi leur lieu de vacances pour la pêche. Un secteur d'activité loin d'être négligeable puisque la pêche associative de loisir dépassait, en 2014, les 2 milliards d'euros d'impact économique. L'impact direct est de 790 millions d'euros (soit 360 millions de valeur ajouté). Il se décompose en matériel de pêche (462 millions), nautisme (162 millions d'euros), aquaculture et pisciculture (50 millions d'euros), tourisme (5 millions d'euros). Ce qui équivaut à l'impact économique du golf.