Agroécologie
Une passerelle entre bio et conventionnel
Engagés depuis plusieurs années dans l’agriculture de conservation, les associés de la SEP de Bord ont reçu la visite conjointe d’élèves du lycée La Brosse et de représentants du ministère de l’Agriculture venus effectuer un reportage sur le système mis en place.
La SEP de Bord est devenue au fil des années une référence en matière d’agriculture de conservation. Un système de culture que les cinq associés ont pris l’habitude d’expliquer et commenter aux visiteurs de passage. Comme ces élèves en BTS Agronomie et Productions Végétales à La Brosse, venus ce matin là, présenter les résultats de leur travail de recherche sur les fondements de l’agriculture de conservation : «qui répond à une triple performance à la fois économique, sociale et environnementale et repose sur trois piliers : un travail minimal du sol, voire pas du tout, un travail sur la rotation et les associations culturales, ainsi que la couverture permanente du sol». Pour l’occasion, était présente également une délégation du ministère de l’Agriculture venue jusqu’à Bligny-en -Othe effectuer un reportage sur les actions mises en place et la communication qui en est faite, notamment auprès du public de l’enseignement agricole.
De multiples atouts
Pour Thierry Desvaux, co-associé de la SEP de Bord, un élément fondamental : «c’est l’humain qui est à l’initiative de la création de notre groupement et qui nous a permis de définir ensuite un projet orienté vers le «produire mieux ensemble». Avec pour concept, de «nourrir le sol pour que le sol puisse nourrir la plante, afin de rendre au sol ce qu’on lui a pris». Une démarche qui les a conduit à supprimer tout labour, pour une meilleure aération des sols, les rendant plus fertiles et plus vivants, au bénéfice de la biodiversité et des micro-organismes présents dedans. À la suspicion des débuts a succédé un élan de curiosité chez nombre de collègues exploitants : «aujourd’hui, on respecte pour le moins notre ténacité et avec le temps, nous commençons à démontrer notre résilience. Au niveau économique notamment, comme on l’a prouvé cette année avec des rendements qui, s’ils étaient mauvais, étaient néanmoins meilleurs que sur les parcelles environnantes. Avec le plaisir de retrouver des sols qui foisonnent de vers de terre et d’activité biologique». Les atouts sont multiples : une diminution drastique de la consommation de carburant, limitant d’autant l’empreinte carbone : «on remplace le travail mécanique par un travail biologique assuré par les vers de terre et les racines en plus grand nombre et là où l’on tournait avant à 100litres/ha, nous ne sommes plus qu’à 55 l/ha», une meilleure portance du fait d’une restructuration verticale des sols, mais également des résultats plus performants en matière de réduction du taux de nitrate et de la qualité de l’eau : «depuis l’été dernier, zéro insecticide, même en protection de semences. On ne se l’interdit pas pour autant quand la nécessité l’impose pour sauver une culture car nous ne sommes pas en bio et les productions issues de l’agriculture de conservation ne sont pas vendues plus cher». La SEP de Bord ayant pour avantage de compter parmi les associés, des éleveurs de porcs et volailles fournissant à l’année pas moins de 5 000 m3 de lisier et 2 000 tonnes de fumier. Un apport d’azote salutaire.
«Les racinesvont au plus simple»
La seconde partie de la matinée aura été l’occasion d’un exercice pratique pour les élèves de La Brosse, le temps du «test de la bêche». Ou comment, sur une parcelle de blé en semis direct, à partir d’un prélèvement de mottes de terre, on en arrive à comptabiliser les vers de terre qui y vivent. Un indicatif majeur de la qualité des sols. À plus de 30 par motte, c’est gagné ! Et à Bligny ce matin là, la moyenne était de 40 vers de terre… Thierry Desvaux a sa formule : «Je considère le sol comme une maison, si on le retourne, on met le toit en dessous et ça ne va pas ! En surface, il y a tous les résidus de paille de la récolte, les engrais verts et c’est là où vont agir tous les décomposeur, bactéries, champignons ou insectes». Outre l’activité des vers de terre, il existe plusieurs indicateurs visuels pour déterminer la nature d’un sol : sa texture, sa structure, sa porosité, la présence ou non de ravines, sa couleur, comme ont pu le constater les élèves en analysant un profil creusé pour l’occasion : «la couleur y est relativement homogène alors qu’en système labour, vous auriez remarqué des zones brunes correspondant aux zones superficielles». L’examen des racines a aussi son importance : «elles vont au plus simple. S’il y a un trou fait par un ver de terre, elles le suivent. Le fait de s’enraciner plus profondément leur permet d’aller chercher de l’eau et des nutriments et s’il y a un coup de sec en juin, ça passera mieux. En fait, on s’aperçoit avec ce type d’agriculture, que les mauvaises terres s’améliorent nettement et on nivelle par le haut les rendements». Un chiffre impressionnant : «savez-vous que pour une surface d’un m2 de blé, on compte jusqu’à 30 km de racines et radicelles !»
De multiples atouts
Pour Thierry Desvaux, co-associé de la SEP de Bord, un élément fondamental : «c’est l’humain qui est à l’initiative de la création de notre groupement et qui nous a permis de définir ensuite un projet orienté vers le «produire mieux ensemble». Avec pour concept, de «nourrir le sol pour que le sol puisse nourrir la plante, afin de rendre au sol ce qu’on lui a pris». Une démarche qui les a conduit à supprimer tout labour, pour une meilleure aération des sols, les rendant plus fertiles et plus vivants, au bénéfice de la biodiversité et des micro-organismes présents dedans. À la suspicion des débuts a succédé un élan de curiosité chez nombre de collègues exploitants : «aujourd’hui, on respecte pour le moins notre ténacité et avec le temps, nous commençons à démontrer notre résilience. Au niveau économique notamment, comme on l’a prouvé cette année avec des rendements qui, s’ils étaient mauvais, étaient néanmoins meilleurs que sur les parcelles environnantes. Avec le plaisir de retrouver des sols qui foisonnent de vers de terre et d’activité biologique». Les atouts sont multiples : une diminution drastique de la consommation de carburant, limitant d’autant l’empreinte carbone : «on remplace le travail mécanique par un travail biologique assuré par les vers de terre et les racines en plus grand nombre et là où l’on tournait avant à 100litres/ha, nous ne sommes plus qu’à 55 l/ha», une meilleure portance du fait d’une restructuration verticale des sols, mais également des résultats plus performants en matière de réduction du taux de nitrate et de la qualité de l’eau : «depuis l’été dernier, zéro insecticide, même en protection de semences. On ne se l’interdit pas pour autant quand la nécessité l’impose pour sauver une culture car nous ne sommes pas en bio et les productions issues de l’agriculture de conservation ne sont pas vendues plus cher». La SEP de Bord ayant pour avantage de compter parmi les associés, des éleveurs de porcs et volailles fournissant à l’année pas moins de 5 000 m3 de lisier et 2 000 tonnes de fumier. Un apport d’azote salutaire.
«Les racinesvont au plus simple»
La seconde partie de la matinée aura été l’occasion d’un exercice pratique pour les élèves de La Brosse, le temps du «test de la bêche». Ou comment, sur une parcelle de blé en semis direct, à partir d’un prélèvement de mottes de terre, on en arrive à comptabiliser les vers de terre qui y vivent. Un indicatif majeur de la qualité des sols. À plus de 30 par motte, c’est gagné ! Et à Bligny ce matin là, la moyenne était de 40 vers de terre… Thierry Desvaux a sa formule : «Je considère le sol comme une maison, si on le retourne, on met le toit en dessous et ça ne va pas ! En surface, il y a tous les résidus de paille de la récolte, les engrais verts et c’est là où vont agir tous les décomposeur, bactéries, champignons ou insectes». Outre l’activité des vers de terre, il existe plusieurs indicateurs visuels pour déterminer la nature d’un sol : sa texture, sa structure, sa porosité, la présence ou non de ravines, sa couleur, comme ont pu le constater les élèves en analysant un profil creusé pour l’occasion : «la couleur y est relativement homogène alors qu’en système labour, vous auriez remarqué des zones brunes correspondant aux zones superficielles». L’examen des racines a aussi son importance : «elles vont au plus simple. S’il y a un trou fait par un ver de terre, elles le suivent. Le fait de s’enraciner plus profondément leur permet d’aller chercher de l’eau et des nutriments et s’il y a un coup de sec en juin, ça passera mieux. En fait, on s’aperçoit avec ce type d’agriculture, que les mauvaises terres s’améliorent nettement et on nivelle par le haut les rendements». Un chiffre impressionnant : «savez-vous que pour une surface d’un m2 de blé, on compte jusqu’à 30 km de racines et radicelles !»