Colza
Une mobilisation pour sortir les colzas d’une mauvaise passe
Terres Inovia et les acteurs locaux ont planché le 22 mars à Nitry (89) sur les causes, les conséquences et les pistes pour faire face aux fortes attaques de larves d’altise et de charançon du bourgeon terminal.

Ces attaques d’altises et de charançon du bourgeon terminal affectent depuis plusieurs années les cultures de colza des plateaux de l’Yonne. La situation y est d’autant plus critique qu’elle s’étend et que c’est le seul endroit en France où a été identifié à ce jour la plus forte résistance aux pyréthrinoïdes dite de type Super kdr. Les particiapants, plus de 50 techniciens représentant du département et des départements voisins qui encadrent les producteurs, coopératives, négoces et chambres d’agriculture mais aussi agro fourniture et administration ont échangé en salle en matinée. L’après-midi a été consacré à la visite d’essais et de parcelles de producteurs implantés dans les environs.
Des grosses altises résistantes aux pyréthrinoïdes
Lors de la campagne 2014-2015, les colzas des plateaux de l’Yonne ont été fortement pénalisés par une forte pression exercée par les larves de grosses altises. Ces infestations, jamais observées localement à cette échelle, ont conduit Terres Inovia à tester l’hypothèse de l’existence d’un phénomène de résistances aux insecticides de la famille des pyréthrinoïdes.
Les échantillons de larves et adultes prélevés au champ puis testés ont alors révélé une résistance de type «super KDR», une première en France et en Europe sur cet insecte. Conséquence pratique, les pyréthrinoïdes sont devenus inefficaces sur grosses altises dans ces secteurs et leur usage est à proscrire.
Une météo très favorable aux insectes en 2015-2016
Afin de faire face à cette situation, des pistes d’atténuation du risque ont été proposées aux producteurs dès l’été et l’automne 2015. Le constat que l’on peut poser à ce jour est que ces mesures dans le contexte climatique de 2015/2016 ont montré leurs limites, tant sur altises que sur charançons du bourgeon terminal, adultes et larves. L’hiver le plus chaud jamais enregistré par Météo France depuis la généralisation des observations a fortement contribué au maintien en activité des 2 ravageurs en hiver, amplifiant encore le phénomène et facilitant son extension à l’ensemble du département mais aussi dans d’autres régions françaises (Ile de France, Normandie, Champagne-Ardenne, …)
Avec des insecticides à action très limitée, la voie de l’agronomie est à développer
Hors pyréthrinoïdes, d’autres familles d’insecticides (néonicitinoïdes et organo-phosphorés) sont utilisables sur insectes d’automne mais, outre le fait que leur devenir est incertain, les niveaux d’efficacité observés restent très insuffisants dans un tel contexte. En tout état de cause ils ne peuvent à eux seuls résoudre les problèmes rencontrés.
Les solutions qui restent à développer passent, pour Terres Inovia, par l’agronomie et la dynamique de croissance des colzas. La visite d’une parcelle dont lesmodalités d’implantations semis précoce, fertilisation localisée au semis et association avec féverole a illustré de façon très visuelle les atouts de cette voie (cf photo). Résultat, une parcelle qui ira au bout et dispose d’un bon potentiel alors que les parcelles voisinessont quasi condamnées.
Les grandes composantes d’un futur plan d’action
Lors de cette réunion, il a été jugé nécessaire de compléter l’état des connaissances en matière de résistances en particulier sur les zones en limite de l’épicentre des dégâts. La poursuite de l’exploration de toutes les nouvelles voies de contrôles qui se présenteront dans le futur (chimique, biologique, autres, ...) est réaffirmé. Au préalable, la formation des producteurs aux techniques agronomiques permettant de mieux absorber la pression ravageurs parait être une priorité. Un module de formation spécifique est en cours de finalisation chez Terres Inovia.
Une telle évolution des pratiques peut nécessiter de reconsidérer certaines contraintes réglementaires et Terres Inovia s’est dit prêt à apporter son soutien pour accompagner la profession dans ces démarches. Enfin la nécessité de se pencher sur la question de la régulation naturelle des ravageurs a été abordée ce qui ouvre des perspectives d’études originales et de nouvelles pistes de conduites pour les producteurs. L’hypothèse générale étant qu’une forte réduction de l’usage des insecticides et un usage mieux raisonné pourraient à terme permettre de rétablir certains équilibres et doper la régulation naturelle par les insectes auxiliaires.
Des grosses altises résistantes aux pyréthrinoïdes
Lors de la campagne 2014-2015, les colzas des plateaux de l’Yonne ont été fortement pénalisés par une forte pression exercée par les larves de grosses altises. Ces infestations, jamais observées localement à cette échelle, ont conduit Terres Inovia à tester l’hypothèse de l’existence d’un phénomène de résistances aux insecticides de la famille des pyréthrinoïdes.
Les échantillons de larves et adultes prélevés au champ puis testés ont alors révélé une résistance de type «super KDR», une première en France et en Europe sur cet insecte. Conséquence pratique, les pyréthrinoïdes sont devenus inefficaces sur grosses altises dans ces secteurs et leur usage est à proscrire.
Une météo très favorable aux insectes en 2015-2016
Afin de faire face à cette situation, des pistes d’atténuation du risque ont été proposées aux producteurs dès l’été et l’automne 2015. Le constat que l’on peut poser à ce jour est que ces mesures dans le contexte climatique de 2015/2016 ont montré leurs limites, tant sur altises que sur charançons du bourgeon terminal, adultes et larves. L’hiver le plus chaud jamais enregistré par Météo France depuis la généralisation des observations a fortement contribué au maintien en activité des 2 ravageurs en hiver, amplifiant encore le phénomène et facilitant son extension à l’ensemble du département mais aussi dans d’autres régions françaises (Ile de France, Normandie, Champagne-Ardenne, …)
Avec des insecticides à action très limitée, la voie de l’agronomie est à développer
Hors pyréthrinoïdes, d’autres familles d’insecticides (néonicitinoïdes et organo-phosphorés) sont utilisables sur insectes d’automne mais, outre le fait que leur devenir est incertain, les niveaux d’efficacité observés restent très insuffisants dans un tel contexte. En tout état de cause ils ne peuvent à eux seuls résoudre les problèmes rencontrés.
Les solutions qui restent à développer passent, pour Terres Inovia, par l’agronomie et la dynamique de croissance des colzas. La visite d’une parcelle dont lesmodalités d’implantations semis précoce, fertilisation localisée au semis et association avec féverole a illustré de façon très visuelle les atouts de cette voie (cf photo). Résultat, une parcelle qui ira au bout et dispose d’un bon potentiel alors que les parcelles voisinessont quasi condamnées.
Les grandes composantes d’un futur plan d’action
Lors de cette réunion, il a été jugé nécessaire de compléter l’état des connaissances en matière de résistances en particulier sur les zones en limite de l’épicentre des dégâts. La poursuite de l’exploration de toutes les nouvelles voies de contrôles qui se présenteront dans le futur (chimique, biologique, autres, ...) est réaffirmé. Au préalable, la formation des producteurs aux techniques agronomiques permettant de mieux absorber la pression ravageurs parait être une priorité. Un module de formation spécifique est en cours de finalisation chez Terres Inovia.
Une telle évolution des pratiques peut nécessiter de reconsidérer certaines contraintes réglementaires et Terres Inovia s’est dit prêt à apporter son soutien pour accompagner la profession dans ces démarches. Enfin la nécessité de se pencher sur la question de la régulation naturelle des ravageurs a été abordée ce qui ouvre des perspectives d’études originales et de nouvelles pistes de conduites pour les producteurs. L’hypothèse générale étant qu’une forte réduction de l’usage des insecticides et un usage mieux raisonné pourraient à terme permettre de rétablir certains équilibres et doper la régulation naturelle par les insectes auxiliaires.