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Session de la Chambre d'€™agriculture de l'€™Yonne

Une mandature se termine

Les membres de la Chambre d'€™agriculture se sont réunis le 21 novembre en Session. La dernière de la mandature actuelle avant les élections de janvier prochain.
Par Dominique bernerd
Une mandature se termine
A la tribune: Claude Boursier, vice-président de la Chambre d'agriculture de l'Yonne, Yves Granger, directeur DDT 89, Raymond Le Deun, Préfet de l'Yonne, Gilles Abry, président de la Chambre d'agriculture, Jacques Baloup, vice-président de la commission a
Comme il est de tradition, c'€™est par un tour conjoncturel des différentes filières que le président Abry a entamé les travaux de la matinée. Marquée par de nombreux aléas climatiques, l'€™année viticole se solde par des rendements à la baisse généralisés. La technicité a joué un rôle prépondérant dans les résultats, notamment les réglages relatifs à la pulvérisation. Gilles Abry s'€™interroge sur l'€™application de la notion d'€™Indice de Fréquence de Traitement et la prudence à respecter en la matière : [I]«cette année est la preuve qu'€™il sera indispensable à l'€™avenir que l'€™on travaille sur une réforme autour de références prises sur plusieurs années et non sur une seule»[i]. En Chablis, le rendement maximum ne dépasse pas les 50 à 55 hl/ha. Une différence comblée dans bien des cas par les VCI générés en 2011. Rendements faibles également en rouge, inférieurs à 50 hl/ha, voire 20 à 25 hl/ha, mais une bonne qualité générale. En Crémant, les Caves de Bailly connaissent une baisse de 30 % de leurs volumes et devront prélever dans leurs stocks pour honorer leurs commandes. Les rendements des vignes de Beine, propriété de la Chambre d'€™agriculture, sont dans la moyenne à 52 hl/ha. A noter : de très bons résultats en bio pour ces parcelles, avec 51 hl/ha. L'€™activité des marchés est relativement tendue et bien orientée, particulièrement en Chablis et Crémant. Inquiétudes par rapport aux maladies du bois : le département est touché par l'€™esca et des risques de transmission demeurent face à la réapparition de cas de flavescence dorée en Saône et Loire. D'€™autant que les moyens de lutte se limitent à l'€™arrachage des parcelles touchées et le traitement chimique systématique d'€™une zone de protection périphérique.
[INTER]Grandes Cultures : les prix restent porteurs[inter]
Le prix du blé départ Yonne évolue dans une fourchette de 250 à 255 €/tonne, l'€™orge de mouture et l'€™orge de brasserie se négociant à 230 €. Sur le marché à terme, le blé évolue depuis plusieurs mois entre 206 et 270 €/t. Si le colza se négocie à 460 €/t, une baisse récente de 40 € est intervenue sur le marché à terme, conséquence d'€™une connexion avec celui de l'€™huile de palme, qui enregistre un bon niveau de production mondiale. Des inquiétudes par rapport aux colzas qui, semés dans le sec à la fin de l'€™été, ont connu une levée tardive et risquent de souffrir d'€™un hiver rigoureux. Avec un rendement moyen départemental de 27 q, la production de tournesol est en retrait, ainsi que le maÏs grain, dont la moyenne de rendements de
78 q/ha se situe à 15 % de moins que la moyenne quinquennale.
En élevage, la situation est contrastée selon les filières. D'€™une manière générale, la qualité des mais ensilage n'€™est pas au rendez-vous, la récolte effectuée avec 37 % de MS rendant la conservation difficile. Si l'€™indice du prix des aliments affiche une augmentation de + 40 € par rapport à 2011, une baisse de 3,9 % a été constatée sur un mois. Le signe d'€™une inflexion future ? Les cours de la filière bovine sont en baisse depuis fin août, qu'€™il s'€™agisse de gros bovins entrée abattoir ou jeunes bovins. Les cours des broutards, traditionnellement à la baisse en cette saison, restent toutefois supérieurs à ceux de l'€™an passé à pareille époque. La filière lait est doublement pénalisée : à la fois par une collecte en baisse de 7 à 8 % et une diminution du prix, de l'€™ordre de 10 à 11 € aux 1000 litres par rapport à 2011. L'€™augmentation du prix des aliments contribuant à la réduction de la production : [I]«la tendance va-t-elle s'€™inverser en 2013 ? Aujourd'€™hui, la hausse importante des charges et la disparition inquiétante d'€™un grand nombre de producteurs sur le département sont un souci pour la pérennité même de la filière et des outils de transformation»[i]. Les cours du porc ont connu une embellie à plus d'€™ 1,80 €/kg, mais depuis la rentrée, sont repartis à la baisse et le prix de production est aujourd'€™hui tout juste couvert par le prix de commercialisation. Une hausse du prix des aliments que connaît aussi la filière avicole et qui nécessiterait une revalorisation de 15 % des prix de vente, là où les GMS n'€™ont accepté à ce jour que la moitié.
[INTER]«L'€™à‰tat est en phase avec vous...»[inter]
Autre sujet d'€™actualité : la préservation du foncier, notamment au travers des actions menées ces derniers jours par les JA de l'€™Yonne. D'€™accord pour travailler à un développement harmonieux des territoires, le président de la Chambre d'€™agriculture en fixe les limites : [I]«que cela se fasse dans un cadre bien précis, en évitant les excès, comme d'€™artificialiser un grand nombre d'€™ha parfois jamais utilisés et de rechercher une vraie réflexion de fond pour que les parcelles agricoles ne soient mises à disposition que seulement lorsqu'€™une entreprise veut s'€™y installer»[i]. Interpellé sur le sujet, le préfet de l'€™Yonne, Raymond Le Deun, qui était présent à la Session, a rappelé qu'€™en la matière, [I]«l'€™à‰tat est en phase avec vous sur le sujet ! Je considère qu'€™on doit tout mettre en œuvre pour avoir une gestion économe des terres agricoles»[i], insistant sur la nécessité pour les communes du département à se doter d'€™un plan d'€™urbanisme : [I]«comment peut-on imaginer faire du développement de territoires sans une planification des sols ! Sur ce point, nos intérêts convergent»[i]. De rappeler également toute l'€™importance des Schémas de Cohérence territoriale (SCOT) : [I]«incontestablement une bonne chose, qui permet de se projeter dans le temps et l'€™espace et dans la concertation avec la profession agricole. Là aussi, j'€™ai le regret de dire que le département n'€™est pas en avance...»[i].
Concernant l'€™exercice de l'€™activité agricole, deux autres sujets récurrents ont été abordés : la révision des zones vulnérables et la protection des zones de bassins d'€™alimentation de captage (BAC). Pour le premier, Gilles Abry est catégorique : [I]«ce que demandent les agriculteurs, c'€™est de prendre leurs responsabilités, mais pas plus ! Ils refusent par conséquent de faire les frais de «principes de précaution»[i] qui sont des [I]«puits sans fond»[i] en matière d'€™accumulation d'€™exigences souvent superfétatoires. Appelant pour que les agriculteurs et la Chambre soient impliqués encore plus tôt qu'€™ils ne le sont aujourd'€™hui dans la démarche concernant les BAC, afin [I]«de remettre l'€™agriculture au cœur du problème»[i].
Alors qu'€™en matière de Directive Nitrates, un 5ème programme d'€™action entrera en vigueur en septembre prochain, une période transitoire devrait dans l'€™attente s'€™appliquer pour la campagne 2012/2013. L'€™occasion pour le président Abry de solliciter pour l'€™année à venir, que les contrôles de l'€™administration soient plus à vocation pédagogique que répressive : [I]«ces nouvelles règles transitoires obligeront les agriculteurs concernés à assimiler quasiment trois régimes différents au cours d'€™une période à cheval sur deux campagnes culturales ! Ce qui sera immanquablement source d'€™erreurs...»[i]
[I](Sources données chiffrées : documents Chambre agriculture 89)[i]

Départs en retraite à la Chambre d'€™agriculture

Deux «figures» de la Chambre d'€™agriculture de l'€™Yonne viennent de faire valoir leurs droits à une retraite bien méritée. Embauchée en janvier 1980 en qualité de secrétaire rédactrice, Jocelyne Foutoyet occupait depuis une vingtaine d'€™années la fonction de Secrétaire de Direction. Entamée sous la présidence de Constant Dutartre, sa longue carrière s'€™est poursuivie avec Louis Nonque, Marc Schaller et aujourd'€™hui Gilles Abry. Qualifiée par ce dernier de «cheville ouvrière de la maison», Jocelyne était devenue au fil des années la mémoire de la Chambre d'€™agriculture de l'€™Yonne. Vouant un engouement sans faille pour les règles orthographiques et grammaticales, elle était passée Maître en matière de relecture des lettres et documents émanant de la Chambre. Une passion pour la langue française dont elle a décidé de faire bénéficier demain des jeunes en difficultés scolaires. Tout jeune retraité aussi : François Desmur. L'€™ancien brigadier chef chez les Dragons parachutistes avait intégré les services de la Chambre d'€™agriculture le 28 octobre 1985 et a réalisé l'€™intégralité de sa carrière en tant que Conseiller en Bâtiment et dessinateur. Souvent sur le terrain, bien connu des professionnels, il aura été notamment à l'€™origine de nombreux chantiers de drainage. Une première tentative de retraite fin 2010 avait vite avorté et François avait réintégré son poste le 1er janvier 2011 ! Cette fois ci devrait être la bonne ! D'€™autant que François souhaite profiter du temps qui lui est offert, pour aider à l'€™entreprise familiale de boulangerie... Du «pain sur la planche» en perspective pour le nouveau retraité ! Il sera remplacé à la Chambre d'€™agriculture par Anne-Sophie Borm. A tous les deux, bonne, longue et paisible retraite !