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Assemblée générale de la MSA de Bourgogne

Une identité à défendre envers et contre tous

La MSA de Bourgogne a tenu son assemblée générale à Beaune. L'€™occasion de réaffirmer la volonté de la caisse régionale de défendre son modèle.
Par Anne-Marie Klein
Une identité à défendre envers et contre tous
Une AG où les échanges ont été nombreux avec la salle
Habituée à naviguer par gros temps et vents contraires, la MSA de Bourgogne a réaffirmé lors de sa dernière assemblée générale, sa détermination et ses ambitions à maintenir la structure à flots et à défendre ce qui fait sa force et forge son identité. Le guichet unique, les échelons locaux, les comités départementaux, l'€™action des élus et leurs présence à tous les échelons... Autant de dispositions qui doivent être défendues et maintenues, comme l'€™a expliqué le président de la MSA de Bourgogne Dominique Bossong, qui n'€™a pas occulté les difficultés, pour mieux souligner la nécessité de «s'€™engager dans une démarche de conquête (...) une démarche indispensable pour assurer le maintien de notre régime agricole spécifique et le valoriser».

L'€™engagement des jeunes une nécessité vitale
La nécessité de l'€™engagement des jeunes et partant, du renouvellement des générations d'€™élus, peut s'€™évaluer à l'€™égal de celle du renouvellement des générations d'€™agriculteurs. Le temps presse et la relève doit être assurée. La signature en fin de réunion de la Charte qui consacre un partenariat actif entre la MSA de Bourgogne et JA de Bourgogne fait partie intégrante de cette dynamique interne. Les chiffres parlent d'€™eux-même, «en presque dix ans», illustre Dominique Bossong, «nous avons perdu, au niveau national, 50 000 délégués cantonaux et 600 000 ressortissants agricoles. Notre régime souffre de cette situation, notamment au regard de son financement».
Sous la pression de la Cour des comptes, la MSA a du en 2012 s'€™adapter dans l'€™urgence, en recentrant la gestion des prestations familiales sur un seul site, condition expresse au maintien de cette activité et seule solution pour «préserver l'€™emploi, tant du personnel technique que des travailleurs sociaux dont l'€™action auprès des familles est importante»

[INTER]Rester à l'€™écoute des adhérents[inter]
La nouvelle politique de proximité doit encore être expliquée, les outils mis en place ont eu quelques «ratés» techniques, relevés par le président et le directeur, mais ils sont essentiels à la réussite de l'€™ensemble. Comme l'€™ont démontré les questions de la salle, les adhérents ont encore besoin de temps et d'€™information pour se les approprier pleinement. Le Centre de contacts et la politique d'€™accueil sur rendez-vous trouvent peu à peu leur place. Mais, si les raisons budgétaires ont diligenté les choix, l'€™organisation «entend rester à l'€™écoute des adhérents» en préservant «une relation personnalisée et adaptée aux besoins».
L'€™action sanitaire et sociale demeure aussi un pan important de l'€™activité pour l'€™accompagnement des populations agricoles. Le soutien aux familles, aux jeunes, le suivi des seniors, l'€™attention aux risques psycho-sociaux, la prévention ... ont été au cœur de nombreuses réunions et débats organisés en 2012 par la MSA de Bourgogne, qui a su à ces occasions, s'€™entourer de partenaires efficients.
La Santé sécurité au travail fait partie d'€™un travail d'€™information et de sensibilisation mené régulièrement par les agents de la MSA et les élus.
Mais 2012 a vu aussi une première nationale avec la signature de la première convention régionale pour l'€™intégration de la dimension Santé Sécurité au travail dans l'€™enseignement agricole. Un engagement pérenne, en partenariat avec la Dirrecte, la Draaf et 33 directeurs d'€™établissements scolaires agricoles.
Si la PAC suscite de nombreuses interrogations, au niveau de la MSA c'€™est également le nouveau système de financement qui s'€™appliquera en 2014 qui est source d'€™inquiétudes. La MSA de Bourgogne craint de voir «ses marges de manœuvre» réduites comme peau de chagrin...
Mais en attendant 2014, 2013 est déjà bien entamé et les dossiers en cours nécessitent toute la vigilance de la Caisse de Bourgogne : le nouveau régime d'€™indemnités journalières obligatoires pour les non salariés, les conséquences des inondations et des intempéries pour les ressortissants les plus touchés, la déclinaison du Projet d'€™entreprise...

[INTER]Unis et solidaires[inter]
La langue de bois n'€™était pas de mise lors de cette assemblée et l'€™intervention de Michel Brault, directeur de la Caisse centrale a eu un effet pour le moins «décoiffant». D'€™abord un constat positif, face aux difficultés et aux contraintes, «Vous avez pris les choses en mains... Vous agissez», mais sur le plan de la gestion «il reste des marges de progrès». Toutes les caisses sont confrontées aux mêmes difficultés, mais les plus petites qui ont su être les plus réactives quand il s'€™est agi de fusionner, ont pris de l'€™avance et en recueillent les fruits maintenant. Les grands navires sont moins maniables par gros temps et la réduction drastique des dépenses restent pour beaucoup à l'€™ordre du jour, tant que les fusions n'€™ont pas produit leurs effets financiers. Le régime MSA se trouve «en situation de dépendance par rapport au régime général» et chaque année le déficit se creuse d'€™un nouveau milliard. «Trois milliards en trois ans cela ne pourra pas continuer, augure Michel Brault, l'€™Etat devra prendre ses responsabilités...». En 2014, il y a fort à parier que la dotation annuelle sera égale au coût net de gestion, avec pour corollaire la disparition des réserves. Au plan national, la MSA n'€™en maintient pas moins ses revendications et réclame : la revalorisation des pensions d'€™invalidité («en bonne voie») ; la revalorisation des petites retraites, la réforme du calcul du salaire moyen pour les salariés, la validation des trimestres pour les courtes activités, le maintien de l'€™unité du régime car, «il serait suicidaire de dissocier les salariés et les non-salariés, l'€™unité c'€™est la forte de notre régime».
Le contexte de gestion est donc délicat, et dans le même temps «la lenteur de la réorganisation augmente les risques», analyse le directeur de la caisse centrale. Il faut donc «être combattif, rester ferme sur la politique de territoire, la proximité et l'€™activité de back office». Un esprit combattif qui s'€™est aussi exprimé dans la conclusion de Michel Brault : «La MSA a toujours été menacée et elle est toujours là, nous ferons tout pour qu'€™elle soit encore là demain».