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Fongicides colza

Une gamme renouvelée !

L'€™estimation du risque maladie et la décision d'€™intervenir à la floraison du colza ne peuvent se faire qu'€™en s'€™informant auprès de vos conseillers et en consultant le bulletin de santé du végétal. Une fois que la décision d'€™intervenir est prise il est important de respecter quelques conseils.
Par Louis-Marie Allard -Laurent Ruck - Cetiom
Une gamme renouvelée !
C'est lors de la chute des pétales sur la feuille que le sclérotinia contamine la plante.
Protéger efficacement le colza à la floraison c'€™est intervenir au «bon» stade quand la parcelle commence à jaunir franchement. C'€™est aussi choisir un produit adapté au sclérotinia et aux autres maladies si elles sont présentes (oÏdium, alternaria).

Stade G1 : la clé pour une protection efficace
La contamination du sclérotinia passe par les pétales de colza. C'€™est donc lors de la chute des pétales sur la feuille que la maladie progresse, en présence d'€™humidité. Le début de la chute significative des pétales correspond au stade G1. C'€™est aussi le stade où les 10 premières siliques de moins de deux centimètres sont visibles sur la hampe principale, les hampes secondaires commencent à fleurir et le champ est bien jaune. G1 apparaît de 6 à 12 jours après le début floraison (Stade F1 : au moins 50% des plantes présentent une fleur ouverte).
Bien positionner le fongicide c'€™est protéger à la fois les pétales des contaminations du sclérotinia mais aussi les feuilles qui vont «réceptionner» les pétales contaminés.

Trop tôt ou trop tard
et c'€™est l'€™échec
Il est parfois tentant de traiter tôt par «sécurité». Cette technique est hélas vouée à l'€™échec  comme le montre la figure 2 avec des efficacités très faibles (<20%) si le traitement est effectué lorsque les premières fleurs sont apparues dans les cultures (F1 : 50% des plantes avec une fleur). En effet, en traitant tôt on protège les feuilles mais peu de pétales. En traitant trop tard, les pétales sont protégées mais trop peu les feuilles.
Les fongicides ne présentent aucune action curative vis-à-vis du sclérotinia, ce qui explique qu'€™après le stade G1, en situation contaminante, le risque d'€™échec s'€™accroît tant que le fongicide n'€™est pas positionné.
Une application unique bien positionnée
est efficace 
Positionnée au stade clef G1, la simple application (avec les solutions les plus efficaces) fait aussi bien que la double application.
En cas de floraison exceptionnellement longue et de conditions favorables au sclérotinia en fin floraison (suivre les BSV régionaux) l'€™application au stade G1 peut ne plus être efficace et nécessiter un relais (dans ce cas renouveler dans les 10-15 jours).

Une gamme fongicide renouvelée et efficace
sur sclérotinia
La gamme actuelle a été renouvelée et permet un choix diversifié. Pour avoir la liste complète de la gamme fongicide sur colza, consultez www.cetiom.fr
En 2010, deux nouvelles spécialités ont reçu une autorisation de mise sur le marché :
'€¢ Prosaro : prothioconazole 125 g/l + tébuconazole 125 g/l (les 2 matières actives contenues respectivement dans Joao et Horizon)
'€¢ Filan SC : boscalid 200 g/l (contenu dans Pictor Pro) + dimoxystrobine 200 g/l (ne pas appliquer sur sol drainé)
Sur sclérotinia Prosaro et Filan SC sont équivalents à la référence Pictor Pro, à Joao et à Pictor Pro + Sunorg Pro
D'€™autres solutions comme Priori Xtra, Amistar ou les triazoles à base de tébuconazole ou metconazole sont aussi autorisées sur sclérotinia mais leur efficacité est moins bonne ou moins régulière.
Si l'€™absence de maladie ne permet pas d'€™évaluer l'€™efficacité des solutions vis-à-vis de l'€™usage initial, elle permet en revanche d'€™évaluer les effets sur le potentiel de la culture (de 1,4 à près de 2,5 q/ha selon les fongicides).
Les gains de rendement les plus élevés sont enregistrés pour le mélange extemporané Pictor Pro 0.25 kg/ha + Sunorg Pro 0.4 l/ha et pour Priori Xtra (azoxystrobine + cyproconazole) où manifestement les triazoles comme la strobilurine exercerait un effet bénéfique sur la physiologie de la plante.
Le choix du fongicide s'€™orientera vers une solution efficace régulièrement et intégrera la présence éventuelle d'€™autres maladies comme l'€™alternaria et l'€™oÏdium.

Gérer les solutions fongicides pour limiter l'€™émergence de résistance
Il convient de rappeler que l'€™emploi massif et généralisé d'€™une même famille peut favoriser la sélection de la résistance comme ce fut le cas avec les BMC au début des années 2000. Avec un mode d'€™action «uni-site», les strobilurines et carboxamides (boscalid), sont potentiellement exposées à ce risque.
Aussi, il convient d'€™être vigilant en alternant les modes d'€™action des produits.

Eviter les mélanges fongicides -€“ insecticides durant le floraison

Les mélanges de produits sont à éviter pendant les périodes de butinage. Est ainsi interdite l'€™utilisation, durant la floraison ou au cours des périodes de production d'€™exsudats, de mélanges comprenant un insecticide de la famille des pyréthrinoÏdes et un fongicide de la famille des triazoles ou des imidazoles. Si plusieurs interventions doivent être envisagées, il convient de respecter un délai minimum entre les deux applications. Concernant, les pyréthrinoÏdes et triazoles/imidazoles, un délai d'€™au moins 24 heures doit ainsi être respecté et le produit de la famille des pyréthrinoÏdes doit obligatoirement être appliqué en premier.