Accès au contenu
Matériaux biosourcés

Une dynamique qui s'€™accélère

Les 2èmes Assises Constructions et Bioressources 2012 qui viennent de se tenir à Sens ont permis de dresser un état de la dynamique des différentes filières engagées, au premier rang desquelles la production de chanvre, qui s'€™étend aujourd'€™hui sur près de 400 ha dans le département.
Par Dominique Bernerd
Une dynamique qui  s'€™accélère
Près de 400 ha de chanvre implantés dans le département
Les 2èmes Assises organisées à Sens par l'€™association [I]« Construction & Bioressources »[i] ont permis de faire un tour d'€™horizon des actions mises en place par les différentes filières concernées et d'€™échanger sur l'€™ensemble des thématiques abordées. Le secteur du bâtiment impacte encore lourdement le développement durable et si les bioressources représentent aujourd'€™hui un secteur émergent dans la construction, les exigences nées du Grenelle de l'€™environnement, notamment au travers de la réglementation thermique [I]« RT 2012 »[i], ont pour ambition de parvenir à ce que 10% de matériaux bio-sourcés soient utilisés dans le bâtiment d'€™ici 2020.
L'€™association « C&B » a pour rôle entre autres, de fédérer les acteurs des filières partenaires, qu'€™ils soient issus du monde agricoles, industriel ou du bâtiment et compte à ce jour une vingtaine d'€™adhérents.
[INTER]400 ha de chanvre implantés dans le département[inter]
Elaborés à partir de ressources renouvelables d'€™origine végétale ou de produits recyclés d'€™origine végétale, les isolants végétaux contribuent à la préservation de la ressource et au développement économique et social des territoires. La preuve dans l'€™Yonne, où près de 400 ha sont aujourd'€™hui dédiés à la culture du chanvre, pour le compte du partenaire historique qu'€™est la [I]« Chanvrière de l'€™Aube »[i] mais également pour les [I]« Chanvriers de l'€™Est »[i].
Un travail est mené actuellement dans le cadre de la Chambre économique départementale, par le biais de l'€™association [I]« ChanvreYonne »[i], pour engager un plus grand nombre encore d'€™agriculteurs dans la démarche. Il y a urgence, comme le souligne Gilles Abry, président de la Chambre d'€™agriculture : [I]« aujourd'€™hui, la filière chanvre ne réussit pas à fournir l'€™intégralité des besoins en chènevotte nécessaires au monde de la construction. Par ailleurs, face au développement de la valorisation de la fibre de chanvre en plasturgie, il est plus que jamais indispensable de pouvoir fournir demain des volumes importants, sécurisés et pérennes au monde industriel. » [i]
L'€™enjeu dépasse même le territoire local, compte tenu du bassin de consommation que représente aux portes de l'€™Yonne, la région Ile de France et ses besoins en matériaux biosourcés pour la mise aux normes des bâtiments publics. L'€™intérêt pour l'€™agriculteur est multiple, lui permettant à la fois un allongement de rotation de ses cultures et la possibilité d'€™implanter du chanvre sur des zones BAC, comme le montre l'€™expérience menée actuellement sur une parcelle de la Communauté de Communes de Sens, impactée par
les normes environnementales.

Petit tour des filières de fibres végétales

La France est le 1er pays européen producteur de plantes à fibres en terme de surfaces, avec 84 % des surfaces européennes implantées (chiffres sur une période de 2001 à 2008 *). Les fibres végétales représentent 0,4 % des productions agricoles en France et trouvent depuis 10 ans des applications sur les marchés de l'€™isolation, des bétons et de la plasturgie. Le bâtiment étant l'€™un des secteurs les plus dynamiques à leur développement. Chanvre : implantation liée à la proximité des unités de 1ère transformation. Surface : 8000 ha/an (0,03 % de la SAU. Rendement paille : 7 t/ha. Environ 1000 producteurs. Utilisation : fibres de chanvre et granulats de chènevotte dans le bâtiment. Lin fibre : cultivé dans les régions tempérées et plus particulièrement en Normandie. Surface : 75 000 ha (0,27% de la SAU). Rendement paille : 6,9 t/ha. Environ 6000 producteurs. Utilisation : fibres d'€™étoupes et granulats dans le bâtiment Lin oléagineux : présent dans les régions à fortes précipitations du Nord et du Nord-Ouest. Surface : 11 000 ha (0,04 % de la SAU). Rendement paille : 2t/ha. Utilisation : fibres d'€™étoupe dans le bâtiment Miscanthus : sa culture, produisant beaucoup de biomasse et très économe en intrants est localisée autour des unités de déshydratation, dans le Nord. Surface : 3000 ha/an (0,01 % de la SAU). Rendement paille : 10 à 15 t/ha. Seuls les fibres broyats/chips sont utilisées dans le bâtiment Ouate de cellulose : Située sur le littoral atlantique, les côtes bretonnes et dans els Vosges, la part de sa production dédiée exclusivement au bâtiment a fortement progressé ces 5 dernières années, passant de 4000 t à près de 45 000 t/an Laine de mouton : Une filière qui n'€™existe pas encore ! La production est effective pourtant. Marché porteur. Sources : « Constructions & Bioressources » * Données chiffrées issues de l'€™étude réalisée pour l'€™ADEME,par Fibres Recherches Développement et publiée en février 2011