Prédation : une double peine insupportable
Depuis toujours, l'élevage nivernais tend à préserver son environnement puisqu'il est son outil de travail. Mais, la prédation met en péril ce système…

Être gardien de la biodiversité est un des piliers du travail quotidien des éleveurs nivernais. Cela se traduit concrètement par de nombreux éléments : fauche retardée, conservation des zones de jachères, pâturages et préservation des zones sensibles, etc. Pour les éleveurs, ces engagements vont bien au-delà d'un simple aspect professionnel et réglementaire mais constituent un engagement pris, depuis de nombreuses années, afin de préserver leur environnement et les paysages qui le composent, tout en proposant une activité agricole pérenne et de qualité.
Or, dans la Nièvre, ce système tremble face au risque de prédation. En effet, comment perpétuer cette conduite vertueuse au risque de tout perdre à cause d'une physionomie de territoire impossible à protéger contre un prédateur ingérable ? La demande est faite aux éleveurs de toujours s'adapter en respectant la réglementation environnementale – ce qui est normal – mais qu'en est-il en retour ? Pourquoi les règles ne se modifient pas lorsque la prédation met en péril le modèle agricole voulu par les institutions et donc par la réglementation ? Il est nécessaire de rappeler que pour la prédation, les éleveurs sont à la fois les victimes et responsables puisque le poids de la protection retombe sur leurs épaules. Les éleveurs subissent donc une double peine, ce qui est incohérent et injuste.
Vérité du terrain
Aujourd'hui, la profession ne peut plus accepter d'injonctions contradictoires, car elle n'a plus ni les moyens financiers ni la force psychologique pour les supporter. Si l'État désire atteindre la fameuse autonomie alimentaire tant vantée, et la belle agriculture à la française également tant mise en avant, l'État doit les défendre et stopper des promesses vides ou des éco-réglementations hors-sol. Les échanges stériles doivent s'arrêter pour aboutir à de véritables mesures : déclarer le département comme non-protégeable et autoriser les tirs de défense simples voire renforcés dans tout le département. Dans le cas contraire, l'élevage nivernais deviendra mortifère à la fois pour les troupeaux et les éleveurs. Une réponse concrète est attendue.