Chambre d’agriculture 89
Une conférence où l’on parle «bio»
La conférence annuelle sur l’agriculture biologique organisée conjointement par la Chambre d’agriculture de l’Yonne et le Gaby avait pour thème cette année la filière «œuf de consommation». L’occasion également de dresser un état des lieux du bio dans le département

Des prix [I]«élevés»[i] en conventionnel, du retard dans la mise en place du plan Ambition Bio 2017, des incertitudes sur les évolutions de la PAC… Autant de facteurs ayant freiné en 2013 le nombre de conversions à l’agriculture biologique dans le département. L’Yonne compte aujourd’hui 244 producteurs bio, soit 7,4 % des fermes icaunaises, majoritairement en Grandes Cultures (79 exploitations) et en polyculture Élevage (77). Viennent ensuite les viticulteurs (40), les maraîchers (28), les arboriculteurs (6), les apiculteurs (5) et 2 producteurs de plantes aromatiques. L’année 2013 s’est soldée par 14 nouvelles conversions ou installations, pour 5 arrêts, dont la motié pour cause de retraite. Les surfaces cultivées en bio continuant à progresser de façon régulière, avec 16 865 ha enregistrés fin 2013, soit 3,7 % de la SAU icaunaise. Peu de conversions à attendre cette année, de nombreux projets restant en attente de la mise en place de la nouvelle PAC à l’horizon 2015, pour se concrétiser ou non.
[INTER]La production d’oeufs bio a le vent en poupe[inter]
Responsable technique et développement au sein du groupe CDPO (Centre de distribution et production d’œufs) installé à Esternay, dans la Marne, Philippe Lapie est venu témoigner sur la filière [I]«Œuf de consommation»[i] et les perspectives à la hausse concernant la production d’œufs bio. Plusieurs bonnes raisons pour se lancer dans une activité de diversification de ce type, notamment : l’installation d’un jeune sur l’exploitation, l’adhésion à un débouché régional, un revenu garanti pendant toute la durée de l’investissement, avec des prix payés au producteur indexés sur celui de l’aliment… Et, bien sûr, la production d’un engrais écologique et économique de grande qualité, estimée à 13 kg par poule.
Selon Philippe Lapie, [I]«il faut environ 10 000 poules pour que la fiente produite puisse fumer une centaine d’ha, avec la certitude au bout de trois ans, d’aboutir à une autonomie de l’exploitation…»[i] Avec pour exemple la production d’œufs bio, à partir de 9 000 poules réparties sur trois bâtiments, il faut compter une production de 270 œufs/poule, pour un temps de production de 336 jours et un temps de ramassage quotidien de 2 h 30 à 3 h. Les frais sont estimés à 27,45 €/poule et un
produit dégagé par animal, de 36,94 € (Sources CDPO), avec à la clé un résultat par poule, de 9,49 € avant main d’oeuvre et amortissement. Retour d’investissement prévu sur 6 ou 7 ans (hors frais financiers). Si le marché de poules plein air semble aujourd’hui un peu saturé, celui du bio continue de se développer et présente, selon Philippe Lapie, des perspectives intéressantes.
[INTER]Une conversion réussie[inter]
Comme l’a rappelé le président de la Chambre d’agriculture de l’Yonne, Étienne Henriot, [I]«le bio est une forme d’agriculture qui se développe lentement mais sûrement et qui fait désormais partie du paysage départemental…»[i] La qualité de l’eau est un sujet sensible et majeur dans tout le département et l’agriculture biologique présente des atouts intéressants face aux enjeux, comme est venu en témoigner Jérôme Vincent, agriculteur installé à Chigy, sur l’aire d’alimentation des captages de la Vallée de la Vanne (gérés par Eau de Paris), dont l’exploitation a été entièrement convertie depuis cette année. Une conversion facilitée par le programme d’aides mis en place par Eaux de Paris autour des 14 captages concernés sur une surface totale de 47 K ha (dont 24 K ha de terres agricoles), avec pour enjeu la disparition de pesticides et nitrates
Installé sur 235 ha, dont une grande partie en terres de grèves (limono-sableuses superficielles), de nature très filtrante, Jérôme Vincent s’est très tôt intéressé à la problématique de l’eau, pratiquant notamment l’agriculture raisonnée. C’est à l’automne 2010 que s’est effectuée la conversion progressive de la ferme, avec 60 premiers ha engagés et 2 ans plus tard, la quasi-totalité de l’exploitation était convertie en bio. L’aide financière apportée par Eaux de Paris étant des plus incitatives : [I]«en 2010, l’ouverture des aides MAET m’a permis de toucher 450 €/ha et ce, pendant 5 ans, là où les aides nationales ne dépassaient pas à l’époque 200 €, modulés à 180 €…»[i] En cinq ans, le nombre d’agriculteurs engagés sur la zone a ainsi été multiplie par cinq, pour un total de 1600 ha, contre 300 ha en 2008.
Jérôme Vincent pratique aujourd’hui une rotation sur sept ans, alternant luzerne, blés, protéagineux et tournesol ou orge de printemps en fin de cycle, pour des rendements divisés par deux par rapport à l’époque où il était en conventionnel, mais mieux valorisés et supportant moins de charges : [I]«au final, mes revenus sont similaires et mes débouchés assurés, avec l’opportunité d’avoir à proximité immédiate de mon exploitation le nouveau silo bio, de la Cavap, coopérative dont je suis adhérent…»[i]
[INTER]La production d’oeufs bio a le vent en poupe[inter]
Responsable technique et développement au sein du groupe CDPO (Centre de distribution et production d’œufs) installé à Esternay, dans la Marne, Philippe Lapie est venu témoigner sur la filière [I]«Œuf de consommation»[i] et les perspectives à la hausse concernant la production d’œufs bio. Plusieurs bonnes raisons pour se lancer dans une activité de diversification de ce type, notamment : l’installation d’un jeune sur l’exploitation, l’adhésion à un débouché régional, un revenu garanti pendant toute la durée de l’investissement, avec des prix payés au producteur indexés sur celui de l’aliment… Et, bien sûr, la production d’un engrais écologique et économique de grande qualité, estimée à 13 kg par poule.
Selon Philippe Lapie, [I]«il faut environ 10 000 poules pour que la fiente produite puisse fumer une centaine d’ha, avec la certitude au bout de trois ans, d’aboutir à une autonomie de l’exploitation…»[i] Avec pour exemple la production d’œufs bio, à partir de 9 000 poules réparties sur trois bâtiments, il faut compter une production de 270 œufs/poule, pour un temps de production de 336 jours et un temps de ramassage quotidien de 2 h 30 à 3 h. Les frais sont estimés à 27,45 €/poule et un
produit dégagé par animal, de 36,94 € (Sources CDPO), avec à la clé un résultat par poule, de 9,49 € avant main d’oeuvre et amortissement. Retour d’investissement prévu sur 6 ou 7 ans (hors frais financiers). Si le marché de poules plein air semble aujourd’hui un peu saturé, celui du bio continue de se développer et présente, selon Philippe Lapie, des perspectives intéressantes.
[INTER]Une conversion réussie[inter]
Comme l’a rappelé le président de la Chambre d’agriculture de l’Yonne, Étienne Henriot, [I]«le bio est une forme d’agriculture qui se développe lentement mais sûrement et qui fait désormais partie du paysage départemental…»[i] La qualité de l’eau est un sujet sensible et majeur dans tout le département et l’agriculture biologique présente des atouts intéressants face aux enjeux, comme est venu en témoigner Jérôme Vincent, agriculteur installé à Chigy, sur l’aire d’alimentation des captages de la Vallée de la Vanne (gérés par Eau de Paris), dont l’exploitation a été entièrement convertie depuis cette année. Une conversion facilitée par le programme d’aides mis en place par Eaux de Paris autour des 14 captages concernés sur une surface totale de 47 K ha (dont 24 K ha de terres agricoles), avec pour enjeu la disparition de pesticides et nitrates
Installé sur 235 ha, dont une grande partie en terres de grèves (limono-sableuses superficielles), de nature très filtrante, Jérôme Vincent s’est très tôt intéressé à la problématique de l’eau, pratiquant notamment l’agriculture raisonnée. C’est à l’automne 2010 que s’est effectuée la conversion progressive de la ferme, avec 60 premiers ha engagés et 2 ans plus tard, la quasi-totalité de l’exploitation était convertie en bio. L’aide financière apportée par Eaux de Paris étant des plus incitatives : [I]«en 2010, l’ouverture des aides MAET m’a permis de toucher 450 €/ha et ce, pendant 5 ans, là où les aides nationales ne dépassaient pas à l’époque 200 €, modulés à 180 €…»[i] En cinq ans, le nombre d’agriculteurs engagés sur la zone a ainsi été multiplie par cinq, pour un total de 1600 ha, contre 300 ha en 2008.
Jérôme Vincent pratique aujourd’hui une rotation sur sept ans, alternant luzerne, blés, protéagineux et tournesol ou orge de printemps en fin de cycle, pour des rendements divisés par deux par rapport à l’époque où il était en conventionnel, mais mieux valorisés et supportant moins de charges : [I]«au final, mes revenus sont similaires et mes débouchés assurés, avec l’opportunité d’avoir à proximité immédiate de mon exploitation le nouveau silo bio, de la Cavap, coopérative dont je suis adhérent…»[i]