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Méteils

Une bouffée d’oxygène

La Chambre d’agriculture a fait la promotion des méteils lors de trois journées techniques.
Par Aurélien Genest
Une bouffée d’oxygène
Le 17 avril à Fontaines-en-Duesmois, sur une parcelle du Gaec Haubry.
Une trentaine d’éleveurs ont participé aux journées méteils organisées du 16 au 18 avril par la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or. Ces rendez-vous se sont successivement déroulés chez Émilien Rolet (Mitreuil), à l’EARL Trésillard (Noiron-sur-Bèze), au Gaec Haubry (Fontaines-en-Duesmois), à l’EARL de l’Épluvier (Gissey-sous-Flavigny), à l’EARL des Saules (Champagny) et au Gaec de la Rente (Bligny-le-Sec). «L’idée était d’illustrer la pertinence des méteils dans différents types de terres et systèmes de productions», indique Florent Gavard, conseiller bovins viandes et fourrages à la Chambre d’agriculture. Ces rencontres terrains étaient co-animées par Jean-Claude Chupin, expert fourrages et nutrition chez Alysé.

Sécuriser les stocks
Au même titre que les prairies temporaires et les dérobées, les méteils sont en capacité de sécuriser les stocks fourragers. «Nous sommes persuadés qu’il s’agit d’une piste d’avenir pour les élevages côte-d’oriens, d’autant que les méteils peuvent être une source importante de protéines», souligne Florent Gavard. Mélanges de céréales incluant la présence d’au moins un protéagineux, les méteils présentent l’avantage de se développer durant l’hiver. «C’est un atout de taille devant les aléas climatiques que nous connaissons», fait remarquer le conseiller, «les méteils apportent une grande bouffée d’oxygène aux éleveurs. Fin avril, début mai, ces derniers peuvent déjà sécuriser leurs stocks à hauteur de 30 % de leurs besoins annuels». Le 17 avril à Fontaines-en-Duesmois, Didier Haubry proposait la visite d’un de ses champs. Cet éleveur de 85 vaches Salers travaille depuis plusieurs années avec des méteils, qui ont progressivement remplacé la culture de maïs sur l’exploitation familiale : «Les coûts de production sont relativement faibles, il faut compter les frais de semence et l’azote, autour de 50 unités dans mon cas. Il n’y a pas de traitements fongicides ni d’herbicides. Les rendements varient entre 4 et 6 t/ha selon les années. Je sème entre le 1er et le 15 octobre, pour une récolte effectuée fin mai, voire début juin. L’hiver, j’utilise un mélange composé de triticale, pois et vesce. Au printemps, je remplace le triticale par de l’avoine».

Dates à bien respecter
Un méteil se sème comme une céréale. La composition du mélange et les quantités semées dépendent des objectifs préalablement fixés par l’agriculteur. «Le stade de la récolte est crucial», insiste Florent Gavard, «plus on récolte tard, plus il y aura de la quantité, mais cela se fera au détriment de la qualité. Récolté trop tardivement, un méteil aura la valeur alimentaire d’un foin grossier et n’aura plus aucun intérêt». La récolte de méteils s’effectue principalement par la voie de l’ensilage ou de l’enrubannage. «Il est très important d’en connaître les valeurs alimentaires et énergétiques pour l’apporter aux animaux», poursuit le conseiller de la Chambre. D’importantes économies en aliments du bétail sont permises avec ces composés végétaux. «Attention, les méteils sont contagieux ! Tous ceux qui ont essayé d’en faire continuent sur leur lancée. Tous ceux qui ont un collègue qui cultive des méteils s’en inspirent par la suite», prévient Jean-Claude Chupin.

Témoignage

Christian Pitois participait à la visite du 17 avril dans un champ du Gaec Haubry. Cet éleveur charolais habitant Fain-lès-Moutiers cultive des méteils depuis deux ans : «Les discussions de ce jour vont me permettre d’apporter quelques réglages dans mes dates de semis et de récolte. J’étais habitué à semer au-delà du 15 octobre, cela ne semble pas être nécessaire. Pour récolter, j’attendais l’épiaison du triticale et la floraison du pois. Là encore, il semble que cela ne soit pas le meilleur choix. En effet, la production est intéressante en volumes mais n’est pas optimale en ce qui concerne la valeur alimentaire. Aujourd’hui, j’ai également appris que la présence du pois n’était pas indispensable dans un mélange. Opter pour du méteil me permet de récolter des produits de bonne heure sur mon exploitation dont les terres sont superficielles. Cette production reste moins chère que le maïs, avec des semences moins onéreuses et des besoins beaucoup moindres en engrais»