Une bonne génétique à acquérir

La Fédération charolaise organise ses journées commerciales vendredi 20, samedi 21 et dimanche 22 septembre. Pas moins de 18 élevages participent à l’évènement dans le département, parmi lesquels le Gaec Terrand, à Cussy-la-Colonne. Cinq taureaux de 18 mois sont mis en vente par cette exploitation réalisant 180 vêlages. Les animaux proposés, typés élevage, présentent de bons index notamment en lait et facilités de naissance. «Cette catégorie de bovins, déjà prête à la saillie, plaît tout particulièrement à cette période de l’année», fait remarquer Philippe Terrand.

L’éleveur de 55 ans et l’ensemble des adhérents de la Fédération charolaise réservent un très bon accueil aux futurs visiteurs. Ces trois journées sont l’occasion d’échanger et d’aller voir ensemble les animaux aux prés.

Des atouts à ne pas négliger
Le Gaec Terrand avait enregistré deux transactions lors de la dernière édition de ces journées d’automne : «ce rendez-vous commercial est l’occasion d’écouler plusieurs reproducteurs. Des petites annonces dans les revues agricoles et un site internet mené par Simon Genetic nous permettent d’en vendre d’autres le reste de l’année». Philippe Terrand et son associé Vincent Lagrange espèrent réaliser une ou plusieurs ventes malgré la conjoncture une nouvelle fois défavorable : «les atouts de la génétique ne sont plus à démontrer et permettent de faire progresser son cheptel et ses revenus. Nous n’omettons pas les péripéties du moment, particulièrement nombreuses, avec la sécheresse, les cours bas et la baisse de la consommation bovine. Pour ce dernier point, nous sommes très bien placés pour l’apprécier avec une diminution de notre activité vente directe depuis près d’un an. Le matraquage sur la viande bovine coûte cher à tous les éleveurs».

Un été aux prés
Philippe Terrand partage son quotidien à l’occasion de cette rencontre effectuée fin août : «la sécheresse s’accumule, cela va sans dire. L’approvisionnement en eau est inédit, nous n’étions pas habitués à cela. Toutes les sources sont taries dans les prés. Nous passons une bonne partie journée à abreuver mais aussi à alimenter les animaux. Ces actions sont coûteuses en argent mais aussi en temps». Philippe Terrand estime sa «facture sécheresse» entre 15 000 et 20 000 euros, avec notamment l’achat de 150 tonnes de paille supplémentaires. «Cela s’ajoute à des cours qui ne sont pas bons du tout depuis l’automne dernier», s’inquiète l’éleveur qui, comme l’ensemble du monde de l’élevage, ne comprend pas les accords du Ceta : «c’est tout simplement incroyable. Il y a sans doute d’autres enjeux que je ne maîtrise pas mais pour nous, cela ne peut être que mauvais. De la m.. va être importée en France, c’est désolant pour nous, qui avons une pression grandissante en termes de normes et de traçabilité».

Semis précoces
L’actualité du Gaec Terrand est aussi liée à ses 100 ha de grandes cultures. Un quart de l’assolement a été semé en colza dès le 10 août : «c’est une date inédite pour la ferme. Nous avons été impactés par les altises pour la première fois cette année. J’avais deux champs, qui ont été conduits de la même manière à l’exception de la date de semis. La parcelle semée le 15 août a donné 35 q/ha lors des dernières moissons, l’autre l’a été dix jours plus tard et n’a pas dépassé les 20 q/ha. Des semis précoces visent un meilleur développement de la plante pour se parer des attaques d’insectes. Maintenant, il faut dire que s’il ne pleut pas, ce ne sera pas gagner pour autant».