Jeunes agriculteurs
Une assemblée offensive
Les JA de Côte d’Or n’y sont pas allés de main morte jeudi 11 février lors de leur réunion annuelle. Plusieurs messages ont été adressés sans langue de bois à la classe politique.
Ils étaient nombreux à avoir répondu présent à l’invitation de leur syndicat. Les JA de Côte d’Or avaient à cœur de se réunir en assemblée générale à Pouilly-en-Auxois, pour faire le bilan de l’année écoulée avant d’aborder leurs préoccupations et futurs travaux. La grande réussite de la Ferme de Janne a logiquement été rappelée à cette occasion. Communiquer sur les métiers agricoles était effectivement l’un des principaux objectifs du conseil d’administration dont la mandature s’achevait le jour de cette réunion. Grâce à l’implication de tout le réseau et des nombreux partenaires de l’évènement, environ 75 000 personnes se sont ruées en juin au Parc de la Colombière à Dijon. L’enthousiasme de ce grand succès n’a malheureusement pas duré longtemps, à la salle polyvalente. Le contexte a rapidement pris le relais. «La situation continue de noircir, elle empire chaque jour. Toutes les productions sont touchées à l’exception de la viticulture» a rappelé le président François-Xavier Lévêque. Les agriculteurs restent «spectateurs» devant l’effondrement des cours et l’augmentation des charges. Il s’agit d’un «désastre économique» selon le secrétaire général Nicolas Bachelet (voir encadré).
Des mesures insuffisantes
JA21, en tant que syndicat jeune, souhaite mettre de côté ce poste de spectateur et se tourner vers l’avenir. «Nous devons avoir un rôle moteur» clame François-Xavier Lévêque, qui a poursuivit son intervention en regardant les élus : «syndicalement, nous avons obtenu des choses, mais ces mesures restent très largement insuffisantes pour sortir de la crise structurelle dans laquelle nous sommes. Il est temps que chacun prenne ses responsabilités pour trouver des solutions. D’un point de vue politique, nous voyons les limites d’un système ultra-libéral dans lequel les gouvernements successifs nous ont mis. Le Ministre avait promis une pause environnementale, il n’en est rien... Le 4 février, une proposition de loi du Sénat sur la compétitivité des filières agricoles a été refusée en bloc, est-ce responsable ? Les jeunes avaient pourtant fait des propositions sur l’accessibilité des contrats laitiers, sur l’exonération sociale des jeunes.... Après les résultats des dernières élections régionales, vous aviez tous dit que votre façon de faire de la politique allait changer. Aujourd’hui, malgré toutes ces belles paroles, la politique électorale continue de plus belle. Le seul signal politique régional envoyé aujourd’hui, alors que l’agriculture et d’autres secteurs sont en train de sombrer, est l’augmentation des indemnités des conseillers régionaux. C’est inacceptable».
«Écoutez-nous !»
François-Xavier Lévêque a alors fait allusion à une visite dans une exploitation agricole du département organisée quelques jours plus tôt par la Région : «la profession n’a même pas été invitée, c’est une erreur. Réveillez-vous avant qu’il ne soit trop tard, vous vous dites tous conscients de nos problèmes alors écoutez nous. Aujourd’hui, seriez-vous capables de vous rassembler derrière une seule voix pour porter nos revendications devant notre gouvernement, à savoir l’arrêt des mises aux normes, l’arrêt d’Écophyto 2, l’application des normes européennes et rien de plus ? Concernant le parc national, écoutez les acteurs économiques, ne succombez pas à l’ambition politique».
Des outils à disposition
Le président des Jeunes agriculteurs a terminé son propos en évoquant plusieurs pistes d’avenir : «nous devons utiliser tous les outils qui sont à notre disposition pour nous perfectionner. Dans les semaines qui arrivent, nous allons rencontrer les responsables d’OPA pour rénover la charte à l’installation. Il existe beaucoup de formations à notre disposition, nous devons les utiliser. Un agriculteur est avant tout chef d’entreprise mais il est également secrétaire, comptable, technicien, maçon, électricien, chaudronnier, terrassier, plombier... Les jeunes doivent adhérer à des groupes de développement pour progresser. Nous avons tous à y gagner. Nous faisons partie de la zone intermédiaire : avec des productions et des soutiens moindres qu’ailleurs, il n’y a pas d’autre choix que d’être performants. Il faut aller plus loin dans le remembrement, nous ne pouvons plus entendre certains discours qui datent de 30 ans. Les jeunes doivent pousser le mouvement, il y a une réelle carte à jouer, à la fois économique et sanitaire. Les jeunes doivent s’investir encore plus dans les OPA, à commencer dans notre réseau JA. Merci à tous pour le travail syndical réalisé au quotidien».
Des mesures insuffisantes
JA21, en tant que syndicat jeune, souhaite mettre de côté ce poste de spectateur et se tourner vers l’avenir. «Nous devons avoir un rôle moteur» clame François-Xavier Lévêque, qui a poursuivit son intervention en regardant les élus : «syndicalement, nous avons obtenu des choses, mais ces mesures restent très largement insuffisantes pour sortir de la crise structurelle dans laquelle nous sommes. Il est temps que chacun prenne ses responsabilités pour trouver des solutions. D’un point de vue politique, nous voyons les limites d’un système ultra-libéral dans lequel les gouvernements successifs nous ont mis. Le Ministre avait promis une pause environnementale, il n’en est rien... Le 4 février, une proposition de loi du Sénat sur la compétitivité des filières agricoles a été refusée en bloc, est-ce responsable ? Les jeunes avaient pourtant fait des propositions sur l’accessibilité des contrats laitiers, sur l’exonération sociale des jeunes.... Après les résultats des dernières élections régionales, vous aviez tous dit que votre façon de faire de la politique allait changer. Aujourd’hui, malgré toutes ces belles paroles, la politique électorale continue de plus belle. Le seul signal politique régional envoyé aujourd’hui, alors que l’agriculture et d’autres secteurs sont en train de sombrer, est l’augmentation des indemnités des conseillers régionaux. C’est inacceptable».
«Écoutez-nous !»
François-Xavier Lévêque a alors fait allusion à une visite dans une exploitation agricole du département organisée quelques jours plus tôt par la Région : «la profession n’a même pas été invitée, c’est une erreur. Réveillez-vous avant qu’il ne soit trop tard, vous vous dites tous conscients de nos problèmes alors écoutez nous. Aujourd’hui, seriez-vous capables de vous rassembler derrière une seule voix pour porter nos revendications devant notre gouvernement, à savoir l’arrêt des mises aux normes, l’arrêt d’Écophyto 2, l’application des normes européennes et rien de plus ? Concernant le parc national, écoutez les acteurs économiques, ne succombez pas à l’ambition politique».
Des outils à disposition
Le président des Jeunes agriculteurs a terminé son propos en évoquant plusieurs pistes d’avenir : «nous devons utiliser tous les outils qui sont à notre disposition pour nous perfectionner. Dans les semaines qui arrivent, nous allons rencontrer les responsables d’OPA pour rénover la charte à l’installation. Il existe beaucoup de formations à notre disposition, nous devons les utiliser. Un agriculteur est avant tout chef d’entreprise mais il est également secrétaire, comptable, technicien, maçon, électricien, chaudronnier, terrassier, plombier... Les jeunes doivent adhérer à des groupes de développement pour progresser. Nous avons tous à y gagner. Nous faisons partie de la zone intermédiaire : avec des productions et des soutiens moindres qu’ailleurs, il n’y a pas d’autre choix que d’être performants. Il faut aller plus loin dans le remembrement, nous ne pouvons plus entendre certains discours qui datent de 30 ans. Les jeunes doivent pousser le mouvement, il y a une réelle carte à jouer, à la fois économique et sanitaire. Les jeunes doivent s’investir encore plus dans les OPA, à commencer dans notre réseau JA. Merci à tous pour le travail syndical réalisé au quotidien».
Intervention du secrétaire général
Nicolas Bachelet : «La profession en a ras-le-bol !»
«La Région redistribue une partie de la Pac aux exploitations, elle influence ainsi l’avenir de l’agriculture. Je m’inquiète quant à l’aptitude de nos Politiques fraîchement élus à pouvoir mener à bien cette mission. A peine élus, ils augmentent leurs indemnités et ces mêmes personnes vont gérer une partie du budget agricole. Je veux simplement vous rappeler Mesdames, Messieurs, que vous êtes élus de la nation et non élus de Dieu. Alors pourquoi vous octroyez vous le don de taper dans la caisse ? La crise révèle une fois de plus un défaut de régulation européenne et mondiale auquel il est urgent de répondre. Elle révèle en second lieu des défaillances nationales réelles dans la répartition de la valeur au sein de nos filières agricoles. L’indice des prix à la production des produits agricoles est totalement déconnecté des prix à la consommation des produits. Cela révèle une répartition inéquitable de la valeur ajoutée au sein des filières. Cet écart met notre production alimentaire en danger. Depuis plus d’une décennie, les crises dans le secteur agricole se répètent. Depuis toujours chaque crise fait l’objet de mesures conjoncturelles de soutien, qui ont comme point commun de ne jamais empêcher les crises du lendemain. Arrêtez de jouer au pompier, la profession en ras-le-bol ! Nous souhaitons une transparence totale dans la répartition des marges aux différents stades de la filière. Ce déséquilibre est inacceptable. Que fait l’observatoire des prix et des marges ? Alors que les agriculteurs français s’engagent toujours plus dans le respect du bien-être animal, la baisse de la fertilisation et des produits phytopharmaceutiques ainsi que la qualité des produits fournis, les français mangent des biens qui ne respectent pas les mêmes exigences. Il faut se battre pour une harmonisation des règles sociales environnementales et sanitaires au sein de l’Union européenne, pour que cesse la concurrence déloyale qui pénalise les produits français et que les consommateurs reviennent enfin vers les produits sur de notre agriculture. Nos politiques doivent stopper impérativement la mise en place de nouvelles normes franco-françaises, entrainant de nouvelles charges sur nos exploitations. Nous n’avons plus rien a prouver à nos voisins au niveau environnemental. Nous avons des années d’avance sur certains de nos partenaires européens. Pour nous battre à armes égales faces à nos concurrents allemands ou encore espagnoles, il apparaît indispensable de faciliter les démarches administratives».
«La Région redistribue une partie de la Pac aux exploitations, elle influence ainsi l’avenir de l’agriculture. Je m’inquiète quant à l’aptitude de nos Politiques fraîchement élus à pouvoir mener à bien cette mission. A peine élus, ils augmentent leurs indemnités et ces mêmes personnes vont gérer une partie du budget agricole. Je veux simplement vous rappeler Mesdames, Messieurs, que vous êtes élus de la nation et non élus de Dieu. Alors pourquoi vous octroyez vous le don de taper dans la caisse ? La crise révèle une fois de plus un défaut de régulation européenne et mondiale auquel il est urgent de répondre. Elle révèle en second lieu des défaillances nationales réelles dans la répartition de la valeur au sein de nos filières agricoles. L’indice des prix à la production des produits agricoles est totalement déconnecté des prix à la consommation des produits. Cela révèle une répartition inéquitable de la valeur ajoutée au sein des filières. Cet écart met notre production alimentaire en danger. Depuis plus d’une décennie, les crises dans le secteur agricole se répètent. Depuis toujours chaque crise fait l’objet de mesures conjoncturelles de soutien, qui ont comme point commun de ne jamais empêcher les crises du lendemain. Arrêtez de jouer au pompier, la profession en ras-le-bol ! Nous souhaitons une transparence totale dans la répartition des marges aux différents stades de la filière. Ce déséquilibre est inacceptable. Que fait l’observatoire des prix et des marges ? Alors que les agriculteurs français s’engagent toujours plus dans le respect du bien-être animal, la baisse de la fertilisation et des produits phytopharmaceutiques ainsi que la qualité des produits fournis, les français mangent des biens qui ne respectent pas les mêmes exigences. Il faut se battre pour une harmonisation des règles sociales environnementales et sanitaires au sein de l’Union européenne, pour que cesse la concurrence déloyale qui pénalise les produits français et que les consommateurs reviennent enfin vers les produits sur de notre agriculture. Nos politiques doivent stopper impérativement la mise en place de nouvelles normes franco-françaises, entrainant de nouvelles charges sur nos exploitations. Nous n’avons plus rien a prouver à nos voisins au niveau environnemental. Nous avons des années d’avance sur certains de nos partenaires européens. Pour nous battre à armes égales faces à nos concurrents allemands ou encore espagnoles, il apparaît indispensable de faciliter les démarches administratives».