Récolte de blé 2016
Une année climatique chaotique, pour une récolte catastrophique
Le Comité Technique de l’Yonne regroupant l’ensemble des Organismes Stockeurs du département (Seine Yonne, Cerepy, Axéréal Cavap-Vanagri, Soufflet Agriculture, Ruzé), Arvalis - Institut du Végétal et les Chambres d’agriculture de l’Yonne et des départements limitrophes, s’est réuni le 11 août pour faire un état des lieux de la récolte de blé 2016 ainsi que des performances variétales.

Suite au tours de table des rendements estimés par des organismes présents, le rendement moyen du département de l’Yonne devrait se situer entre 38 et 40 q/ha alors qu’il était de 74q/ha en 2015 (quinquennale : 66 q/ha). Cette année se positionne ainsi comme étant la plus mauvaise récolte depuis 1976. Cette récolte calamiteuse touche tous les secteurs du département : dans les terres filtrantes (dont les plateaux de Bourgogne), le rendement moyen devrait être légèrement supérieur à 40 q/ha alors qu’il se situera plus près des 35 q/ha dans les sols profonds.
Luc Pelcé, ingénieur régional Arvalis - Institut du Végétal, a passé en revue les différents épisodes de cette année climatique atypique.
La campagne 2015-2016 est marquée par deux régimes météorologiques très contrastés. Les températures anormalement élevées durant l’hiver entraînent une forte avancée des stades peu à peu retardés par des conditions printanières humides et fraîches. L’hiver doux a permis aux pucerons présents dans certaines parcelles de transmettre des viroses dont les symptômes sont apparus durant la montaison. Le «temps chaud» caractérisant la période de l’automne jusqu’à la mi-janvier a favorisé le tallage, puis les conditions hydriques courant montaison ont permis une bonne valorisation de l’azote apporté permettant d’obtenir un peuplement épi élevé : début mai l’état végétatif des blés était flatteur et laissait présager une récolte abondante hormis pour les parcelles affectées par les viroses. Mais les fortes pluies, le froid et surtout le manque de rayonnement, sur la période allant du 10 mai à fin juin sont venus compromettre ce bon potentiel. Ces épisodes climatiques ont simultanément eu pour conséquence une amplification des maladies du feuillage (septoriose notamment), ainsi qu’une forte affectation de la mise en place de certaines composantes du rendement. Les excès d’eau et le faible rayonnement ont perturbé la fécondation et le remplissage des grains, avec en conséquence, peu de grains dans les épis, et des grains petits et ridés. Ce climat a également été favorable à la septoriose et à la fusariose sur épi dont l’intensité a été si forte qu’elles n’ont pas été correctement contrôlées par les fongicides. Les différents facteurs combinés ont non seulement affecté le rendement mais également la qualité de la production, avec des poids spécifiques (PS) très bas. Il semble néanmoins que les grains soient conformes aux normes de mycotoxines requises et les teneurs en protéines sont élevées. Cette mauvaise récolte aura des répercussions économiques sans précédent sur les exploitations, mais également pour les organismes stockeurs confrontés à des difficultés de commercialisation liées au manque de volume mais également au défaut de PS des céréales d’hiver et au très mauvais calibrage des orges d’hiver.
Côté variétés, il est important de ne pas se fier aux résultats obtenus en 2016 pour faire son choix variétal. En complément aux variétés bien connues et très cultivées en 2016 (Fructidor, Némo, Rubisko (BP), Boregar, Calumet, Oregrain), des variétés plus récentes comme Descartes, Syllon, Advisor, Armada, LG Absalon, RGT Césario semblent être des variétés intéressantes dont la plupart allient bon comportement agronomique et rendements satisfaisants.
Luc Pelcé, ingénieur régional Arvalis - Institut du Végétal, a passé en revue les différents épisodes de cette année climatique atypique.
La campagne 2015-2016 est marquée par deux régimes météorologiques très contrastés. Les températures anormalement élevées durant l’hiver entraînent une forte avancée des stades peu à peu retardés par des conditions printanières humides et fraîches. L’hiver doux a permis aux pucerons présents dans certaines parcelles de transmettre des viroses dont les symptômes sont apparus durant la montaison. Le «temps chaud» caractérisant la période de l’automne jusqu’à la mi-janvier a favorisé le tallage, puis les conditions hydriques courant montaison ont permis une bonne valorisation de l’azote apporté permettant d’obtenir un peuplement épi élevé : début mai l’état végétatif des blés était flatteur et laissait présager une récolte abondante hormis pour les parcelles affectées par les viroses. Mais les fortes pluies, le froid et surtout le manque de rayonnement, sur la période allant du 10 mai à fin juin sont venus compromettre ce bon potentiel. Ces épisodes climatiques ont simultanément eu pour conséquence une amplification des maladies du feuillage (septoriose notamment), ainsi qu’une forte affectation de la mise en place de certaines composantes du rendement. Les excès d’eau et le faible rayonnement ont perturbé la fécondation et le remplissage des grains, avec en conséquence, peu de grains dans les épis, et des grains petits et ridés. Ce climat a également été favorable à la septoriose et à la fusariose sur épi dont l’intensité a été si forte qu’elles n’ont pas été correctement contrôlées par les fongicides. Les différents facteurs combinés ont non seulement affecté le rendement mais également la qualité de la production, avec des poids spécifiques (PS) très bas. Il semble néanmoins que les grains soient conformes aux normes de mycotoxines requises et les teneurs en protéines sont élevées. Cette mauvaise récolte aura des répercussions économiques sans précédent sur les exploitations, mais également pour les organismes stockeurs confrontés à des difficultés de commercialisation liées au manque de volume mais également au défaut de PS des céréales d’hiver et au très mauvais calibrage des orges d’hiver.
Côté variétés, il est important de ne pas se fier aux résultats obtenus en 2016 pour faire son choix variétal. En complément aux variétés bien connues et très cultivées en 2016 (Fructidor, Némo, Rubisko (BP), Boregar, Calumet, Oregrain), des variétés plus récentes comme Descartes, Syllon, Advisor, Armada, LG Absalon, RGT Césario semblent être des variétés intéressantes dont la plupart allient bon comportement agronomique et rendements satisfaisants.