Hausse des charges en élevage
Une addition de plus en plus salée
Un agriculteur du canton de Saulieu a accepté de sortir d’anciennes factures pour les comparer à celles d’aujourd’hui. La hausse des charges est parfois très impressionnante.

Michel Bureau, 45 ans, travaille avec son frère Gilles sur une exploitation de polyculture élevage bovin et ovin. Installé en 1991 au Gaec du Bras de Fer, le Sédélocien s’est livré à un petit exercice visant à comparer l’évolution du montant de plusieurs factures, d’hier et d’aujourd’hui. Son attention s’est principalement portée sur le fioul, les complémentaires azotés et les produits et services vétérinaires : les trois charges les plus importantes de son Gaec. Michel Bureau commence par le fioul, qu’il utilise à hauteur de 20 000 litres chaque année : [I]«En 1990, les 1 000 litres nous coûtaient 220 francs. Une facture datant du 27 juin 2013 indique 727€ pour la même quantité!»[i] L’éleveur apporte une précision : [I]«contrairement à ce que l’on peut croire, nous utilisons beaucoup plus le tracteur qu’en système céréalier. Nous l’utilisons toute l’année pour assurer la manutention et nourrir les animaux»[i]. Deuxième poste étudié : les complémentaires azotés. [I]«La tonne valait 261€ en 2003, 338€ en 2009 pour arriver à 433€ il y a deux mois !»[i] mentionne Michel Bureau. Les produits et services vétérinaires suivent la même tendance : [I]«une césarienne coûtait 169€ en 2004, 179€ en 2009, 207€ en 2013 et aujourd’hui elle atteint 210€. Le shotapen, un antibiotique courant dans nos élevages, coûte désormais 67€ les 250 ml. Nous l’achetions 47€ en 2008. En 1990, un produit similaire de même quantité valait l’équivalent de 27 euros»[i].
[INTER]Des nouveautés qui pèsent[inter]
Michel Bureau fait remarquer que certaines charges ne peuvent être comparées, pour la simple raison qu’elles ne datent que de quelques années ! C’est notamment le cas de la visite sanitaire: [I]«elle doit être réalisée par le vétérinaire tous les ans, elle nous coûte entre 150 et 200 €»[i]. L’éleveur ajoute le contrôle du pulvérisateur (en-tre 200 et 250€), ou encore [I]«tout ce qui touche à la certification et chartes de qualité»[i] qui se chiffre à 90€ par an. [I]«Les exemples ne manquent pas, ces nouvelles charges sont venues alourdir encore plus la note»[i] lance le Sédélocien.
[INTER]Un problème de fond(s)[inter]
Les charges augmentent, qu’en est-il des produits de la ferme? [I]«Depuis mon installation, j’ai toujours vu le prix des animaux baisser, à l’exception des deux dernières années»[i] retrace Michel Bureau, [I]«je me rappelle à l’époque, nous avions vendu une vache 25 francs/kg (3,8€/kg) et un taureau 20 francs/kg (3€/kg). Aujourd’hui, une vache part entre 26 et 27 francs/kg (entre 3,96 et 4,11€/kg), le taureau se vend 16 francs/kg (2,43€/kg). Le prix du broutard tourne actuellement aux alentours de 17 francs/kg (2,6€/kg) alors qu’il se situait entre 15 et 16 francs/kg en 1990 (entre 2,28 et 2,43€/kg)»[i]. L’éleveur dresse un constat évident: [I]«les charges augmentent plus vite que le prix de nos produits. Ce n’est pas un problème qui date d’hier mais il a tendance à s’amplifier sérieusement. La parade à tout ça, depuis l’époque de mes parents, a toujours été l’agrandissement. Ici, la surface a doublé, de même que le cheptel, dans l’unique but de maintenir le revenu, je ne parle même pas de l’augmenter»[i].
[INTER]Un «cercle vicieux»[inter]
[I]«Qui dit agrandissement dit investissements dans les bâtiments, dans le matériel... donc une nouvelle hausse des charges, c’est un cercle vicieux»[i] déduit l’éleveur, qui déplore la baisse continue du nombre d’agriculteurs. Au début des années 2000, alors à JA 21, Michel Bureau s’était rendu à Bruxelles lors de la renégociation de la Pac : [I]«je représentais le bassin allaitant. Je me souviens : nous étions 25 dans la même salle et écoutions un directeur de cabinet. Il nous avait dit, je cite : il est nécessaire qu’il y ait une partie des agriculteurs qui disparaissent pour que les autres vivent mieux. Cela nous avait tous mis en colère. Nous n’osions pas le répéter sur le terrain une fois revenus, mais c’est la triste réalité. Regardez la nouvelle Pac: nous allons encore perdre 10 à 15% des compensations... Avec la hausse des charges, je ne sais plus quoi penser»[i].
[INTER]Des nouveautés qui pèsent[inter]
Michel Bureau fait remarquer que certaines charges ne peuvent être comparées, pour la simple raison qu’elles ne datent que de quelques années ! C’est notamment le cas de la visite sanitaire: [I]«elle doit être réalisée par le vétérinaire tous les ans, elle nous coûte entre 150 et 200 €»[i]. L’éleveur ajoute le contrôle du pulvérisateur (en-tre 200 et 250€), ou encore [I]«tout ce qui touche à la certification et chartes de qualité»[i] qui se chiffre à 90€ par an. [I]«Les exemples ne manquent pas, ces nouvelles charges sont venues alourdir encore plus la note»[i] lance le Sédélocien.
[INTER]Un problème de fond(s)[inter]
Les charges augmentent, qu’en est-il des produits de la ferme? [I]«Depuis mon installation, j’ai toujours vu le prix des animaux baisser, à l’exception des deux dernières années»[i] retrace Michel Bureau, [I]«je me rappelle à l’époque, nous avions vendu une vache 25 francs/kg (3,8€/kg) et un taureau 20 francs/kg (3€/kg). Aujourd’hui, une vache part entre 26 et 27 francs/kg (entre 3,96 et 4,11€/kg), le taureau se vend 16 francs/kg (2,43€/kg). Le prix du broutard tourne actuellement aux alentours de 17 francs/kg (2,6€/kg) alors qu’il se situait entre 15 et 16 francs/kg en 1990 (entre 2,28 et 2,43€/kg)»[i]. L’éleveur dresse un constat évident: [I]«les charges augmentent plus vite que le prix de nos produits. Ce n’est pas un problème qui date d’hier mais il a tendance à s’amplifier sérieusement. La parade à tout ça, depuis l’époque de mes parents, a toujours été l’agrandissement. Ici, la surface a doublé, de même que le cheptel, dans l’unique but de maintenir le revenu, je ne parle même pas de l’augmenter»[i].
[INTER]Un «cercle vicieux»[inter]
[I]«Qui dit agrandissement dit investissements dans les bâtiments, dans le matériel... donc une nouvelle hausse des charges, c’est un cercle vicieux»[i] déduit l’éleveur, qui déplore la baisse continue du nombre d’agriculteurs. Au début des années 2000, alors à JA 21, Michel Bureau s’était rendu à Bruxelles lors de la renégociation de la Pac : [I]«je représentais le bassin allaitant. Je me souviens : nous étions 25 dans la même salle et écoutions un directeur de cabinet. Il nous avait dit, je cite : il est nécessaire qu’il y ait une partie des agriculteurs qui disparaissent pour que les autres vivent mieux. Cela nous avait tous mis en colère. Nous n’osions pas le répéter sur le terrain une fois revenus, mais c’est la triste réalité. Regardez la nouvelle Pac: nous allons encore perdre 10 à 15% des compensations... Avec la hausse des charges, je ne sais plus quoi penser»[i].