Gel dans le vignoble de Bourgogne
Un vignoble sous haute surveillance
Après le gel d’une ampleur et d’une intensité inégalées, qui a affecté l’ensemble du vignoble de Bourgogne et aggravé la situation sur certains secteurs déjà touchés par la grêle, la profession s’interroge sur les conséquences d’un incident climatique qui peut gravement impacter la récolte 2016.

Après la stupeur, le désarroi et le temps de l’action. Le gel qui a touché l’ensemble du vignoble de Bourgogne dans la nuit du 26 au 27 avril, exceptionnel par sa nature et son ampleur, au regard du nombre d’hectares touchés, a amené la CAVB à réunir les représentants des ODG, afin d’affiner les données et de dresser la carte des dégâts. Des dégâts il y en a, ils sont importants à très importants en fonction des secteurs, mais il y en aura encore plus à terme si le temps ne permet pas de panser les plaies à vif des ceps.
La CAVB et le BIVB ont dressé le bilan et envisagé les moyens de pallier une situation particulièrement critique pour les viticulteurs de Bourgogne. Les organisations professionnelles sont bien décidées à défendre et soutenir toutes les exploitations concernées. Ce premier bilan (voir le graphique) est destiné à s’affiner dans les prochaines semaines, en fonction du réchauffement des températures et du comportement de la vigne. «On peut comptabiliser les surfaces» explique Jean-Michel Aubinel, président de la CAVB «mais en ce qui concerne les volumes, tout dépendra de l’évolution des vignes touchées». En fonction des zones, le potentiel de reprise -et donc de récolte- peut se trouver plus ou moins entamé. Les jours à venir, d’ici la fin du mois de mai vont être déterminants, une nouvelle réunion est d’ailleurs prévue fin mai/début juin, pour évaluer la gravité de la situation. Tout va se jouer notamment sur la capacité des contre-bourgeon à reprendre et à assurer un minimum de récolte.
Avec une remontée rapide des températures après le gel, l’espoir était permis, mais le 1er mai a été le plus froid enregistré depuis 1949... Et la situation a continué de se dégrader les jours suivants. Pas facile d’évaluer la productivitié à venir des ceps dans ces conditions extrêmes. Une seule certitude, émise par Claude Chevalier, président délégué du BIVB, «il y aura encore plus de travail à fournir tout au long de la saison et un travail d’orfèvre», pour sauver ce qui peut l’être et préserver l’avenir des ceps. Les blessures du froid ou de la grêle favorisent par ailleurs l’expression de certaines maladies, la surveillance n’en sera que plus renforcée. Et seul le temps permettra de savoir si la vigne qui reprend sera en capacité de faire du vin...
La situation actuelle interpelle donc sur la nécessité de définir des moyens et des actions permettant aux viticulteurs sinistrés de faire face, alors même que cette viticulture bourguignonne est souvent perçue comme privilégiée, voire «nantie». Attention aux amalgames, Claude Chavalier rappelle que la Bourgogne «ce n’est pas seulement 2% de grands crus», c’est un secteur fragile, où les exploitations de type familial prédominent et qui peut se retrouver facilement en difficulté avec deux ou trois mauvaises récoltes, du fait notamment du poids des charges les plus importantes (salaires et fermages).
Toutes les exploitations n’auront peut-être pas, avec ce dernier coup du sort, la capacité à honorer les contrats de travail, alors que l’état du vignoble va justement demander un surcroît de vigilance. Les professionnels réunis au sein de la CAVB ont donc identifié un certain nombre d’axes de travail et de moyens propres à pallier les conséquences de cette vulnérabilité des exploitations viticoles. Christophe Ferrari, vice-président de la CAVB, en a fait l’inventaire. La profession demande ainsi la réunion de la cellule de crise régionale, la déclaration en calamité agricole ou en catastrophe naturelle (sachant toutefois qu’un risque assurable peut en être exclu de fait), une aide à la plantation, des mesures de soutien permettant de conserver la force de travail sur les exploitations, alors que les vignes en auront tant besoin. Les professionnels de la viticulture envisagent aussi une exonération des cotisations sociales et patronales, attendent une réflexion sur les conditions de la mise en place de mesures de chômage technique et à plus long terme, ils aimeraient entamer une réflexion sur l’évolution de la fiscalité et travailler à l’élaboration d’un fonds mutualiste permettant de pallier le déficit d’assurance. Avec un objectif réaffirmé par la CAVB : «Accompagner tout le monde et ne pas laisser les viticulteurs seuls, face à leur désarroi».
La CAVB et le BIVB ont dressé le bilan et envisagé les moyens de pallier une situation particulièrement critique pour les viticulteurs de Bourgogne. Les organisations professionnelles sont bien décidées à défendre et soutenir toutes les exploitations concernées. Ce premier bilan (voir le graphique) est destiné à s’affiner dans les prochaines semaines, en fonction du réchauffement des températures et du comportement de la vigne. «On peut comptabiliser les surfaces» explique Jean-Michel Aubinel, président de la CAVB «mais en ce qui concerne les volumes, tout dépendra de l’évolution des vignes touchées». En fonction des zones, le potentiel de reprise -et donc de récolte- peut se trouver plus ou moins entamé. Les jours à venir, d’ici la fin du mois de mai vont être déterminants, une nouvelle réunion est d’ailleurs prévue fin mai/début juin, pour évaluer la gravité de la situation. Tout va se jouer notamment sur la capacité des contre-bourgeon à reprendre et à assurer un minimum de récolte.
Avec une remontée rapide des températures après le gel, l’espoir était permis, mais le 1er mai a été le plus froid enregistré depuis 1949... Et la situation a continué de se dégrader les jours suivants. Pas facile d’évaluer la productivitié à venir des ceps dans ces conditions extrêmes. Une seule certitude, émise par Claude Chevalier, président délégué du BIVB, «il y aura encore plus de travail à fournir tout au long de la saison et un travail d’orfèvre», pour sauver ce qui peut l’être et préserver l’avenir des ceps. Les blessures du froid ou de la grêle favorisent par ailleurs l’expression de certaines maladies, la surveillance n’en sera que plus renforcée. Et seul le temps permettra de savoir si la vigne qui reprend sera en capacité de faire du vin...
La situation actuelle interpelle donc sur la nécessité de définir des moyens et des actions permettant aux viticulteurs sinistrés de faire face, alors même que cette viticulture bourguignonne est souvent perçue comme privilégiée, voire «nantie». Attention aux amalgames, Claude Chavalier rappelle que la Bourgogne «ce n’est pas seulement 2% de grands crus», c’est un secteur fragile, où les exploitations de type familial prédominent et qui peut se retrouver facilement en difficulté avec deux ou trois mauvaises récoltes, du fait notamment du poids des charges les plus importantes (salaires et fermages).
Toutes les exploitations n’auront peut-être pas, avec ce dernier coup du sort, la capacité à honorer les contrats de travail, alors que l’état du vignoble va justement demander un surcroît de vigilance. Les professionnels réunis au sein de la CAVB ont donc identifié un certain nombre d’axes de travail et de moyens propres à pallier les conséquences de cette vulnérabilité des exploitations viticoles. Christophe Ferrari, vice-président de la CAVB, en a fait l’inventaire. La profession demande ainsi la réunion de la cellule de crise régionale, la déclaration en calamité agricole ou en catastrophe naturelle (sachant toutefois qu’un risque assurable peut en être exclu de fait), une aide à la plantation, des mesures de soutien permettant de conserver la force de travail sur les exploitations, alors que les vignes en auront tant besoin. Les professionnels de la viticulture envisagent aussi une exonération des cotisations sociales et patronales, attendent une réflexion sur les conditions de la mise en place de mesures de chômage technique et à plus long terme, ils aimeraient entamer une réflexion sur l’évolution de la fiscalité et travailler à l’élaboration d’un fonds mutualiste permettant de pallier le déficit d’assurance. Avec un objectif réaffirmé par la CAVB : «Accompagner tout le monde et ne pas laisser les viticulteurs seuls, face à leur désarroi».