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Insolite

Un vêlage hors du commun

Mise bas exceptionnelle dans le canton de Venarey-Les Laumes : dimanche 23 mars, une Charolaise a donné la vie à quatre veaux.
Par Aurélien Genest
Un vêlage hors du commun
Benoît Virely et sa quadruple naissance aussi inattendue qu’improbable.
L’histoire qui suit n’est pas un poisson d’avril. [I]«Quand j’ai raconté ça autour de moi, on m’a dit que j’avais une semaine d’avance pour le poisson... Ce qui est arrivé est pourtant bien vrai ! De nombreuses personnes sont déjà venues les voir»[i] raconte Benoît Virely, éleveur à Boux-sous-Salmaise dans le canton de Venarey-Les Laumes. Dimanche 23 mars à 9 heures, alors qu’il s’apprêtait à se rendre à la mairie pour le premier tour des élections municipales, le Côte d’orien de 45 ans a eu l’énorme surprise de compter quatre nouveaux sous l’une de ses vaches. [I]«Un, deux, trois... Quatre ! Je n’en croyais pas mes yeux»[i] se remémore Benoît Virely, ajoutant que la mère Charolaise [I]«n’était pas plus grosse que ça avant le vêlage»[i], qu’elle s’était [I]«débrouillée toute seule pour vêler»[i] et qu’aucune césarienne n’avait donc été nécessaire. Les quatre veaux -trois femelles et un mâle- [I]«se portent à merveille»[i] depuis leur naissance. [I]«Fort logiquement, ils ne sont pas bien gros, mais ils ont tous la même taille»[i] poursuit l’éleveur, [I]«une amie a recherché ce type d’évènement sur internet. Elle a trouvé des quadruplés nés en 1998 et 2012 en France, mais pas en Charolais. Il y a sans doute d’autres exemples, mais à mon avis, ils doivent être très rares»[i]. A l’EARL Virely, des [I]«jumeaux»[i] naissent en moyenne tous les cinq ans parmi la quarantaine de mères Charolaises présentes dans la ferme, et une fois par an chez la trentaine de Montbéliardes qui complètent le cheptel.

[INTER]Des parents «normaux»[inter]
La mère des quatre veaux n’avait rien d’exceptionnel avant ce vêlage. Née en 2006 dans cette même exploitation de Boux-sous-Salmaise, elle avait pris l’habitude de donner la vie à un veau chaque année. Mise au pré en avril 2013, elle avait été saillie le mois suivant. [I]«Elle n’a pas reçu de prostaglandine, elle est 100% naturelle»[i] précise Benoît Virely. Le père, lui non plus, n’avait rien d’extraordinaire avant ce 23 mars. Non inscrit, il avait même généré pas mal de problèmes au sein de l’élevage. [I]«J’ai compté de nombreuses césariennes et plusieurs soucis avec des génisses»[i] note l’éleveur. Si cette quadruple naissance est tout à fait remarquable d’un point de vue statistique, le revenu de l’éleveur ne sera pas multiplié par quatre pour autant. [I]«Si chaque vache donnait quatre veaux à chaque fois, une dizaine de mères me suffirait»[i] plaisante Benoît Virely, [I]«mais plus sérieusement, cette histoire ne sera pas forcément un plus pour la suite. Quand on a des jumeaux, le mâle est généralement le seul à être apte à la reproduction. Là, il y a trois femelles : à 99% de chances, elles devraient être stériles. Et rien ne me garantit aujourd’hui, cinq jours après leur naissance, que les veaux se développeront normalement par la suite, même s’il est vrai qu’il ont très belle allure pour l’instant»[i]. Terres de Bourgogne reviendra sur l’état de santé des quatre nouveaux nés dans l’une de ses prochaines éditions.

Plusieurs cas de triplés

Jean-Philippe Gagnard participait à une réunion sur la mise à l’herbe organisée par la Cialyn jeudi 27 mars à Vandenesse-en-Auxois. L’éleveur de la SCEA Saint-Basile à Manlay dans le canton de Liernais a vécu une expérience quelque peu similaire il y a une quinzaine d’années : «Pour ma part, c’était des triplés. Le ventre de la vache était énorme. Elle n’avait reçu aucun produit. Elle avait donné naissance à deux mâles et une femelle. Un des mâles était tout à fait normal, l’autre a eu des problèmes au niveau du ventre et n’a pas pu partir pour l’Italie. Quant à la femelle, elle est morte au bout de quatre jours». Jean-Luc Bélorgey, technicien à Dijon Céréales, était lui aussi présent à la réunion de la Cialyn : «Quatre veaux pour la même vache, oui, c’est étonnant ! Sur l’ensemble des 200 élevages que je suis, je dirais qu’il y a en moyenne un triplé chaque année».