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Assemblée générale 110 Bourgogne

Un résultat d’un bon niveau dans un contexte perturbant

110 Bourgogne a réuni ses adhérents en assemblée générale à Auxerre. La coopérative, a vu son résultat impacté par les mauvaises performances de la campagne 2013-2014, mais s’en tire la tête haute, grâce à ses compétences propres et à celles de ses partenaires, notamment pour la commercialisation des grains.
Par Anne-Marie Klein
Un résultat d’un bon niveau dans  un contexte perturbant
Gérard Delagneau et Robert Bilbot... un dernier tour de piste des coopératives pour Robert Bilbot, qui tirera bientôt sa révérence et grâce auquel l’esprit coopératif soufflera longtemps encore sur l’union Cérévia.
C’est dans les années difficiles que le modèle coopératif prouve sa solidité. Les précédentes campagnes confirment malheureusement ce constat car, comme le souligne le directeur général de 110 Bourgogne, «il est toujours aussi compliqué d’être agriculteur sur les plateaux de Bourgogne». Les producteurs de grandes cultures viennent de traverser quatre années difficiles, marquées «par de fortes fluctuations», sur les rendements comme sur les prix, le tout aggravé par le contexte «d’un marché chaotique sous influence des événements politiques et économiques». En dépit de cette situation et des difficultés rencontrées sur la collecte qui ont mobilisé toutes les compétences techniques de la coopérative, 110 Bourgogne a réussi la performance de dégager du résultat, ainsi que ses filiales. Le résultat net de 1 236 000 euros, en baisse par rapport à l’exercice précédent, «reste d’un bon niveau, en dépit d’une baisse des volumes et des baisses de prix». Même constat pour le bilan du groupe qui s’établit en repli par rapport à l’exercice précédent, mais reste positif à 1 762 000 euros. Les fonds propres de la coopérative continuent leur progression et se consolident à 49 millions d’euros.

«Ne plus perdre une part de marché»
Parmi les faits marquants de l’année, «l’excellent travail des salariés sur les grains», comme l’indique le directeur général, a permis d’optimiser les expéditions et donc de répondre au mieux à la demande dans un contexte de commercialisation particulièrement tendu. Très impliquée dans la démarche RSE (responsabilité sociale et environnementale) «qui s’inscrit naturellement dans son fonctionnement», 110 Bourgogne assume son engagement «en tant qu’acteur économique et responsable». «5ème entreprise icaunaise, la coopérative s’affirme d’ailleurs comme un acteur économique majeur au service de la ruralité», rappelle Gérard Delagneau, son président. Conscient des difficultés rencontrées par les adhérents, le conseil d’administration a décidé de redistribuer 66% du résultat aux coopérateurs.
Face à un contexte géopolitique perturbé et à une concurrence exacerbée sur les marchés des céréales, où la France a perdu des points, «l’objectif est bien maintenant de ne plus perdre de parts de marché» insiste Gérard Delagneau. La politique de partenariat engagée au sein des unions, répond à cet objectif. L’union Seine-Yonne pour les appros et le développement agronomique, représente «une vitrine de l’agriculture d’aujourd’hui pour demain». L’union AREA, poursuit son développement avec l’arrivée d’Eurea (Loire et Haute-Loire), et se voit conforter dans sa position de première centrale d’appro en France. Et Cérévia bien sûr, un outil au service des coopératives adhérentes pour l’optimisation et la mutualisation du travail du grain, qui a mis toutes ses compétences et connaissance des marchés et filières au service de la difficile commercialisation de la collecte 2014, en blé notamment.

«Merci Robert...»
A l’occasion de cette assemblée générale, 110 Bourgogne, a donné un grand coup de chapeau à Robert Bilbot, actuel directeur général de Cérévia, qui passera le flambeau début 2015 à son successeur Laurent Vittoz. Dans son intervention, Robert Bilbot est revenu sur la genèse d’une construction en commun «d’un outil aujourd’hui en ordre de marche qui doit maintenir le point d’équilibre entre la financiarisation des marchés et la nécessité d’entretenir au plus près la relation client». Comment maintenir des relations de proximité dans un environnement de plus en plus dématérialisé ? C’est tout l’enjeu d’un modèle qui a montré sa solidité au plus fort de la tourmente de 2014 pour les traders. Même ligne pour Roland Vittoz qui a fait le parallèle avec le modèle coopératif, dans une remarque en forme profession de foi «il ne faut pas oublier que le socle du métier c’est l’adhérent» et à l’autre bout de la chaîne de valeur, «ont doit satisfaire aussi le client et ses exigences».
Partenariat, union, investissements durables... au service des adhérents et du développement du groupe au travers des filiales 110 Vigne, Nati Vert et Soréal, tels sont les engagements des responsables de la coopérative 110 Bourgogne, avec deux mots clé soulignés par le président, Gérard Delagneau «Tous ensemble...», car la coopérative «c’est notre entreprise».

Les chiffres clés

437 116 tonnes de collecte (dont 56% de blé, 28% d’orge et 9% de colza).
52 000 quintaux de production de semences à la station de Châtillon sur Seine (+10%).
48 980 K€ de CA en approvisionnement (dont 44% engrais et 33% produits des cultures).
17 545 K€ de CA HT pour Nati Vert (Gamm Vert).
4 775 K€ de CA HT pour 110 Vignes (dont 42% produits de protection de la vigne et 31% viti-viniculture).
3 668 K€ d’investissement pour 2013-2014.
Résultat net coopérative : 1236 K€.
Résultat net groupe : 1762 K€.
Fonds propres : 49 M€.