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FRSEA/JA Bourgogne Franche-Comté

Un plan d’envergure pour faire face à la crise agricole

La crise agricole se prolonge, avec une accumulation des difficultés : la baisse de prix pour les céréales, le lait, la viande bovine, mais aussi les intempéries, les catastrophes naturelles,…
Par Communiqué
Tout cela est conjugué avec un bouleversement pour le dossier PAC, des retards de paiement, et de nouvelles contraintes environnementales (SIE, zones vulnérables,…).
Au final, cela se traduit par une exaspération, un découragement dans les campagnes avec, concrètement  : une décapitalisation inquiétante, une augmentation sans précédent des exploitations fragilisées ou en sérieuses difficultés, des agriculteurs qui jettent l’éponge,…Malgré notre implication de tous les jours, la situation continue à se dégrader. Aussi, nous devons rester mobilisés pour faire en sorte que la situation des paysans s’améliore.
Il faut immédiatement aider tous les agriculteurs touchés à trouver une solution. Cela passe par une mobilisation, de l’Europe, de la France, de la Région, des Départements, mais aussi des entreprises d’amont et d’aval et des organisations professionnelles agricoles. En effet, il s’agit d’une véritable prise de conscience à faire partager auprès de tous nos partenaires parce que nous sommes face à des choix décisifs pour l’avenir de notre agriculture.
Apporter des solutions à chaque situation demande un réel plan agricole d’envergure comprenant :
- Des mesures d’urgence en agissant pour faire face aux besoins de trésorerie avec : un plan de soutien exceptionnel de l’Union Européenne pour tenir compte des récoltes catastrophiques de cette année ; une prolongation de l’année blanche et des dispositifs du fonds d’allègement des charges ; un accès facilité à tous les prêts de trésorerie  ; une mise en place rapide et concertée de la mesure de diminution de la production laitière  ; le règlement anticipé de l’avance de trésorerie pour les aides PAC 2016 à tous les agriculteurs ;  une mobilisation de toutes les organisations agricoles et des entreprises d’amont et d’aval travaillant pour le secteur, avec un arrêt des hausses de tarifs et des réductions spécifiques.
- Des mesures redonnant de la valeur à l’acte de production en assurant des niveaux de prix décents aux agriculteurs avec  :  la prise en compte des coûts de production en agriculture dans les contrats (amont et aval) ; une transparence des comptes des entreprises privées et un renforcement des sanctions en cas de non-respect de cette obligation  ;  une contractualisation tripartite engageant producteurs, industriels et distributeurs.
- Des mesures de baisses
des charges en agissant sur les prélèvements obligatoires avec :  la mise en place immédiate d’une enveloppe nouvelle pour la prise en charge rapide des cotisations sociales ; la prolongation de l’option pour l’assiette annuelle des cotisations (n-1) pour l’année 2017; la mise en place du dégrèvement total de la TFNB pour l’ensemble des productions touchées par la crise.
- Des mesures d’intervention sur les marchés en facilitant l’exportation, en stoppant les négociations internationales défavorables à l’agriculture,…
- Des mesures d’accompagnement humain et social en redonnant des perspectives de vie à des familles avec des aides à la reconversion.
- Des mesures de moyen terme qui redonnent de la visibilité et de la confiance
- En défendant une fiscalité pluriannuelle au service de la gestion des risques avec de réels outils dédiés à la gestion des risques (DPA,…) qui facilitent l’épargne de précaution.
- En favorisant l’investissement, la modernisation et l’innovation avec des moyens financiers suffisants pour les investissements productifs nécessaires à la pérennisation des exploitations.
- En rénovant les normes en agriculture avec : une suspension du compte pénibilité tel qu’il est envisagé actuellement ; une simplification des normes en s’assurant de l’équivalence des charges avec les autres producteurs européens.
- En faisant de la PAC 2020 un véritable outil au service des agriculteurs avec : une véritable politique agricole commune comprenant un budget et des outils permettant aux agriculteurs de résister aux aléas de l’activité agricole ; une réelle prise en compte des zones défavorisées.
- En préservant une politique d’installation digne de ce nom avec  : un nouveau statut de l’agriculteur professionnel ; une implication des filières pour réduire le coût des installations ; des encouragements fiscaux facilitant l’accès au foncier pour l’installation.
Parce que notre agriculture familiale est riche de sa diversité, elle reste une chance pour notre département, notre région et notre pays, pour son économie, ses emplois, son environnement.
Nous devons mobiliser toutes les énergies et agir, chacun à notre niveau, pour passer ce cap difficile.
Nous appelons à la responsabilité de l’État, de la Région, des Départements, mais aussi de toutes les organisations professionnelles agricoles pour porter les mesures que chacun doit prendre pour aider les agricultrices et les agriculteurs à surmonter cette crise.
Cette situation dramatique appelle des avancées donnant réellement des perspectives et nous permettant de croire encore en l’avenir de notre métier.