Autonomie alimentaire
Un petit soja toasté ?
L’association interrégionale des éleveurs fabricants d’aliments à la ferme (Airfaf) a organisé à Bretenière une journée d’information technique sur la culture et la valorisation du soja à la ferme, dans l’aliment destiné aux porcs notamment.

La culture du soja répond à quelques exigences et l’investissement dans la fabrication d’aliment à la ferme peut être important en matériel comme en temps. Les incidences sur la trésorerie ne seront donc pas négligeables. Avant de se lancer dans la culture du soja et dans la fabrication de son aliment, mieux vaut être bien informé et profiter de l’expérience de ceux qui pratiquent déjà. C’était tout l’objet de cette journée technique organisée par Airfaf (association interrégionale des éleveurs fabricants d’aliments à la ferme) à Agronov le 9 février dernier.
Une association plante/bactérie à ne pas négliger
D’abord, l’itinéraire technique, car le soja est «une culture relativement facile», mais sous certaines conditions de climat et d’irrigation, comme le rappelle Delphine de Fornel (ingénieure régionale Terres Inovia). La culture du soja a connu ces dernières années une explosion de sa sole, passant de 40 000 hectares en 2011 à 137 000 ha en 2016.Elle a bénéficié de beaucoup d’innovation qui lui ont permis «de bien progresser techniquement», à l’avantage du producteur. «Cultiver du soja, c’est cultiver une plante et une bactérie» insiste Hubert Hebinger (responsable zone Nord-Est de Terres Inovia). Ce qui revient à donner les meilleures conditions d’épanouissement à la plante comme à la bactérie, pour faciliter et optimiser la symbiose. L’inoculation reste donc une étape essentielle, voire indispensable dans certaines conditions, notamment dans nos sols européens où la bactérie est non indigène.
L’itinéraire cultural est bien maîtrisé en général et l’inoculation s’avère une étape essentielle pour une bonne alimentation azotée. L’autre étape cruciale de la culture c’est la gestion des adventices car, même si l’on recommande de semer à densité élevée, la culture est peu couvrante et donc sensible à l’enherbement. La sensibilité du soja aux herbicides amène à préférer le désherbage mécanique auquel le soja répond bien.
Mais le grand facteur de réussite de cette culture reste l’eau. Sans eau, pas de rendement. Le soja valorise bien une irrigation parfaitement pilotée, avec des apports adaptés aux besoins. L’eau est un élément de sécurisation essentiel pour la réussite d’une culture produite à faible coût d’intrants. Cerise sur le gâteau, les performance agronomiques du soja (excellent précédent cultural, économe en intrants, en temps et en matériel, adapté à des systèmes de cultures différents...) rendent la culture attractive. La perspective de l’intégrer dans un aliment produit à la ferme peut donc sembler intéressante et doit donc être réfléchie en fonction des différentes utilisation de la graine : crue, séchée, aplatie, broyée, toastée.
Attention aux FAT (facteurs anti-nutritionnels)
En alimentation animale, la valorisation du soja n’est possible que si les facteurs anti-trypsiques (anti-nutritionnels ou FAT) ont été détruits par un traitement thermique. Le soja entier et cru renferme en effet de inhibiteurs de trypsine qui nuisent à la digestion des protéines. Ces inhibiteurs doivent être détruits par la chaleur avant que le soja ne soit incorporé à la ration des porcs ou aux autres non-ruminants. Certaines variétés à teneurs réduites en facteurs anti-trypsiques sont testées en Midi-Pyrénées pour être utilisées en graines crues, à des taux d’incorporation différents. L’objectif de ces essais étant de renforcer l’autonomie protéique des filières régionales (non OGM ou biologiques) grâce à de nouvelles variétés à faible teneur en FAT comme Bahia.
La graine de soja peut aussi être incorporée broyée, en mélange 50/50 avec de l’orge. Les autres procédés sont l’extrusion (très énergivore et dont la teneur en protéine peut varier) et le toastage, peu énergivore qui divise par 2, en 30mn, les teneurs en FAT. L’avantage de cette technique est sa mobilité, la machine peut être déplacée et utilisée notamment en Cuma. Les taosters peuvent griller plusieurs types de graines.
Toasté, le soja est utilisable sans problème et même très appétant, la teneur en protéines est plus élevée et la digestibilité de l’azote bien meilleure. Le prix de l’aliment FAF est inférieur de 10 à 15€ au prix de l’aliment FAB.
Une association plante/bactérie à ne pas négliger
D’abord, l’itinéraire technique, car le soja est «une culture relativement facile», mais sous certaines conditions de climat et d’irrigation, comme le rappelle Delphine de Fornel (ingénieure régionale Terres Inovia). La culture du soja a connu ces dernières années une explosion de sa sole, passant de 40 000 hectares en 2011 à 137 000 ha en 2016.Elle a bénéficié de beaucoup d’innovation qui lui ont permis «de bien progresser techniquement», à l’avantage du producteur. «Cultiver du soja, c’est cultiver une plante et une bactérie» insiste Hubert Hebinger (responsable zone Nord-Est de Terres Inovia). Ce qui revient à donner les meilleures conditions d’épanouissement à la plante comme à la bactérie, pour faciliter et optimiser la symbiose. L’inoculation reste donc une étape essentielle, voire indispensable dans certaines conditions, notamment dans nos sols européens où la bactérie est non indigène.
L’itinéraire cultural est bien maîtrisé en général et l’inoculation s’avère une étape essentielle pour une bonne alimentation azotée. L’autre étape cruciale de la culture c’est la gestion des adventices car, même si l’on recommande de semer à densité élevée, la culture est peu couvrante et donc sensible à l’enherbement. La sensibilité du soja aux herbicides amène à préférer le désherbage mécanique auquel le soja répond bien.
Mais le grand facteur de réussite de cette culture reste l’eau. Sans eau, pas de rendement. Le soja valorise bien une irrigation parfaitement pilotée, avec des apports adaptés aux besoins. L’eau est un élément de sécurisation essentiel pour la réussite d’une culture produite à faible coût d’intrants. Cerise sur le gâteau, les performance agronomiques du soja (excellent précédent cultural, économe en intrants, en temps et en matériel, adapté à des systèmes de cultures différents...) rendent la culture attractive. La perspective de l’intégrer dans un aliment produit à la ferme peut donc sembler intéressante et doit donc être réfléchie en fonction des différentes utilisation de la graine : crue, séchée, aplatie, broyée, toastée.
Attention aux FAT (facteurs anti-nutritionnels)
En alimentation animale, la valorisation du soja n’est possible que si les facteurs anti-trypsiques (anti-nutritionnels ou FAT) ont été détruits par un traitement thermique. Le soja entier et cru renferme en effet de inhibiteurs de trypsine qui nuisent à la digestion des protéines. Ces inhibiteurs doivent être détruits par la chaleur avant que le soja ne soit incorporé à la ration des porcs ou aux autres non-ruminants. Certaines variétés à teneurs réduites en facteurs anti-trypsiques sont testées en Midi-Pyrénées pour être utilisées en graines crues, à des taux d’incorporation différents. L’objectif de ces essais étant de renforcer l’autonomie protéique des filières régionales (non OGM ou biologiques) grâce à de nouvelles variétés à faible teneur en FAT comme Bahia.
La graine de soja peut aussi être incorporée broyée, en mélange 50/50 avec de l’orge. Les autres procédés sont l’extrusion (très énergivore et dont la teneur en protéine peut varier) et le toastage, peu énergivore qui divise par 2, en 30mn, les teneurs en FAT. L’avantage de cette technique est sa mobilité, la machine peut être déplacée et utilisée notamment en Cuma. Les taosters peuvent griller plusieurs types de graines.
Toasté, le soja est utilisable sans problème et même très appétant, la teneur en protéines est plus élevée et la digestibilité de l’azote bien meilleure. Le prix de l’aliment FAF est inférieur de 10 à 15€ au prix de l’aliment FAB.